François Tessier
Maîtrise en études urbaines (2005)
Agent de recherche, Direction régionale de santé publique de Montréal

« Il ne faut pas s'arrêter à ce qu'on pense qui nous est destiné. »

Après un baccalauréat en géographie à l’UQAM, François Tessier avait envie d’élargir ses horizons. Il découvre alors le programme en études urbaines, conjoint entre l’UQAM et l’INRS, et choisit de faire sa maîtrise entre nos murs, séduit par l’idée d’ajouter une deuxième institution à son parcours et de diversifier son regard sur la ville et le territoire. « Je voulais changer un peu de profil, élargir ma palette », résume-t-il.

À son arrivée, il découvre un milieu d’étude à échelle humaine. Il se souvient de la belle relation entre les étudiant·e·s et les professeur·e·s, et d’un encadrement bienveillant, en particulier de son superviseur de maîtrise, André Lemelin. « C’était quelqu’un de très humain, qui m’a aidé autant au niveau moral que sur le plan de la compréhension. » Sous sa direction, il explore des outils quantitatifs qui, à première vue, ne faisaient pas partie de sa zone de confort. Cette incursion hors de ses repères s’avère marquante : il comprend alors qu’il peut élargir ses compétences, aller au-delà de son profil initial. « C’était hors de ma palette naturelle, je venais d’un profil plus qualitatif. Mais ça m’a permis de me rendre compte que je n’étais pas cantonné à une seule sphère. »

Son mémoire, qui portait sur les secteurs d'activité économique et la durée de résidence des travailleurs immigrants en comparaison avec les travailleurs nés au Canada, l’amène à explorer des thématiques nouvelles qui élargissent son champ d’intérêt. « Finalement, j’ai beaucoup aimé le sujet. »

Son diplôme en poche, il entre à la Direction régionale de santé publique de Montréal en 2004, d’abord comme technicien en recherche pour un remplacement temporaire. « Je me suis dit que j’embarquais dans le train, peut-être dans un wagon plus en arrière, mais que ça allait me permettre de découvrir la santé publique. » Ce premier poste lui ouvre la porte d’un domaine qu’il ne quittera plus. Il occupe aujourd’hui un poste d’agent de recherche au sein de l’équipe Aménagement urbain et mobilité, où il travaille sur des enjeux de santé liés à l’environnement bâti : prévention des traumatismes non intentionnels, sécurité aux abords des écoles, mobilité des personnes vulnérables. Un travail où l’analyse spatiale, les données et la cartographie occupent une place centrale.

Il voit un lien direct entre sa formation et sa trajectoire : la maîtrise a consolidé son intérêt pour les questions d’environnement urbain tout en lui donnant les outils pour mieux comprendre les processus de recherche et bâtir sa confiance.

Aujourd’hui, il souhaite continuer à faire évoluer son travail, développer de nouveaux projets et rester dans l’action. « Je suis chanceux de travailler dans un secteur où il y a beaucoup de services, de thématiques. J’aimerais continuer à développer des projets, mettre à jour des études, trouver de nouveaux filons… rester dans l’action. » Son conseil aux étudiant·e·s : ne pas avoir peur de sortir des sentiers battus. « Il faut se faire confiance. » Une ouverture à laquelle il doit beaucoup et qui continue de guider sa carrière.

[Propos recueillis en mai 2025.]