Rimeh Daghrir
Maîtrise et doctorat en sciences de l’eau, 2010 et 2013
Conseillère à la recherche en sciences appliquées, Bureau Recherche-Développement-Valorisation, Université de Montréal
« En plus de la rigueur et de l’engagement, mon parcours à l’INRS m’a appris l’importance d’avoir un esprit de collaboration, non seulement au niveau de la recherche, mais dans tout projet. Pour évoluer, réussir et innover, il faut impliquer les autres. »
Rimeh Daghrir se voit comme une ambassadrice de la science et de l’innovation au Québec et au Canada. Par-dessus tout, c’est le contact humain qui l’anime. Son nouveau poste de conseillère à la recherche en sciences appliquées à l’Université de Montréal jumelle son expertise et ses aspirations : elle établit et assure la liaison entre des chercheurs et des partenaires industriels. À son avis, sa formation à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) a joué un rôle déterminant dans son cheminement de carrière à ce jour.
Après l’obtention d’un diplôme d’ingénieure en chimie industrielle de l’Institut national des sciences appliquées et de technologie (Tunisie) en 2008, Rimeh s’inscrit à la maitrise en sciences de l’eau à l’INRS dans le laboratoire du professeur Patrick Drogui à Québec. Elle a poursuivi sa formation en recherche jusqu’à obtenir un doctorat, en sciences de l’eau également, en 2013.
« Le fait d’avoir l’opportunité d’évoluer dans un milieu stimulant de calibre mondial et de travailler en étroite collaboration avec l’industrie et les milieux de pratique, tout en ayant accès à des infrastructures de recherche à la fine pointe de la technologie pour faire avancer la science est l’une des raisons qui m’ont amenée à choisir l’INRS pour poursuivre mes études de deuxième et de troisième cycles », affirme Rimeh.
Ses travaux de recherche visaient le développement d’une technologie photoélectrocatalytique utilisant les radiations solaires pour éliminer divers types de contaminants émergents tels que les médicaments résiduels détectés dans l’eau.
Pour ce faire, elle travaillait également avec l’équipe du professeur My Ali El Khakani – co-directeur, avec Pr Drogui, de sa recherche doctorale – du Centre Énergie Matériaux Télécommunications à Varennes, dont l’expertise en matériaux catalytiques avancés s’est avérée « une richesse » selon Rimeh. La qualité de ses travaux a par ailleurs été reconnue par le prix de la meilleure thèse doctorale du Centre Eau Terre Environnement en 2014.
« En plus de la rigueur et de l’engagement, mon parcours à l’INRS m’a appris l’importance d’avoir un esprit de collaboration, non seulement au niveau de la recherche, mais dans tout projet. Pour évoluer, réussir et innover, il faut impliquer les autres », dit-elle. Celle qui a notamment collaboré étroitement avec plusieurs équipes scientifiques au troisième étage du Centre Eau Terre Environnement à Québec constate que les approches de recherche ont beaucoup évolué et s’appuient de plus en plus sur l’interdisciplinarité et l’intersectorialité.
En droite ligne avec ses études à l’INRS, Rimeh a contribué au développement des électrotechnologies environnementales au Centre des technologies de l’eau, un centre de recherche appliquée et de services techniques qui fait partie des centres collégiaux de transfert de technologie rattaché au Cégep de Saint-Laurent, à Montréal. Elle a également été responsable de l’axe Usage de l’eau et membre du comité scientifique du CentrEau, un vaste regroupement québécois de la recherche sur la gestion de l’eau. Au cours de ses différents mandats, elle a contribué à établir divers partenariats avec des entreprises québécoises et canadiennes.
Rimeh s’intéresse à la gestion de projets, à l’administration de la recherche et à l’enseignement. Ainsi, elle a complété en 2019 un programme de MBA pour cadres conjoint à l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal et à Paris-Dauphine. Sa formation et son expérience à l’interface entre la recherche académique et l’industrie lui fournissent des bases solides pour remplir avec brio ses nouvelles fonctions à l’Université de Montréal, où elle gère les contrats de partenariat en science appliquée alliant physique, chimie, biologie et intelligence artificielle.
En plus de ses fonctions professionnelles, Rimeh est très engagée dans la communauté scientifique et au-delà. En plus d’avoir siégé au conseil d’administration de son alma mater, l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) de 2018 à 2023, , dont elle présidait le comité de gouvernance et d’éthique, elle préside le conseil d’administration de la Caisse Desjardins de Bordeaux–Cartierville–Saint-Laurent et siège aux conseils d’administration du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et de l’Ordre des chimistes du Québec. Bref, elle est l’incarnation d’une citoyenne engagée qui s’appuie sur une solide culture scientifique pour contribuer au développement technologique, économique et social du Québec.
[Propos recueillis en février 2023.]