Journée de la Terre

En cette Journée mondiale de la Terre, la Fondation de l’INRS souligne l’importance d’appuyer des initiatives innovantes, éclairées par la recherche, qui ont des retombées concrètes en environnement. Plusieurs projets de notre communauté scientifique visent à contribuer à l’avancement des connaissances en vue de mieux comprendre, protéger, conserver et mettre en valeur nos ressources naturelles. La recherche d’aujourd’hui génère les solutions de demain.

Apprenez-en davantage sur quelques-uns de ces projets qui font partie de notre programme Impulsion INRS.

Ammoniac vert 

Avec plus de 150 millions de tonnes produites annuellement, l’ammoniac est un élément source des engrais utilisés en agriculture, facteur important d’émission de gaz à effet de serre. Pour améliorer le bilan environnemental, les méthodes traditionnelles doivent changer. La mise au point d’un procédé électrochimique permettrait à l’énergie électrique renouvelable de convertir l’azote de l’air en ammoniac, par électrolyse de l’eau, à température ambiante. Selon le professeur Daniel Guay du Centre Énergie Matériaux Télécommunications, la mise au point de ce procédé carboneutre changerait radicalement le paysage de l’agriculture, en accroissant l’accès aux fertilisants tout en réalisant des gains importants sur les plans énergétique et environnemental. 

Cartographie de résidus fermentescibles au Québec 

Les matières organiques prennent des dizaines d’années à se décomposer en émettant des gaz à effet de serre. Sans valorisation, ces matières d’origine animale et végétale contribuent à remplir les sites d’enfouissement et ont un impact négatif sur l’environnement. Notre équipe scientifique menée par le professeur Kokou Adjallé du Centre Eau Terre Environnement propose d’en faire une cartographie accessible à tous qui permettrait d’optimiser la collaboration entre partenaires industriels et milieux de recherche ainsi que tous ceux intéressés par les biotechnologies impliquant la fermentation, telle que la production de bioplastiques ou de biopesticides.  

CIAPE (Centre intersectoriel d'analyse des perturbateurs endocriniens)

Le CIAPE est un regroupement de chercheurs.es ayant pour mission d'informer, d'assister et de servir de ressources aux instances gouvernementales, à l'industrie, aux organismes à but non lucratif, ainsi qu'à la population en général, afin d'identifier, reconnaître, quantifier et gérer les perturbateurs endocriniens. Ces substances peuvent interférer à toutes les étapes de la régulation cellulaire des vertébrés aquatiques, depuis la synthèse des hormones jusqu'à la réponse des cellules cibles. Conséquemment, elles peuvent altérer le métabolisme, le développement et la reproduction des vertébrés. Ces produits chimiques affectent la santé de l'ensemble de la population et la santé environnementale. Co-dirigé par les professeures Valérie Langlois du Centre Eau Terre Environnement et Isabelle Plante du Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie, le CIAPE réunit les expertises de plusieurs disciplines scientifiques pour susciter la concertation entre ceux et celles qui travaillent sur les perturbateurs endocriniens.

iTrack DNA

Les décisions relatives à la gestion et à la protection des ressources naturelles nécessitent de l'information fiable sur les taxons animaux. Ces renseignements permettent d'évaluer les effets nuisibles de nos actions sur la biodiversité et la qualité de l'eau, de jauger l'efficacité de la gestion des espèces exploitées, en péril, envahissantes et nuisibles et même d’évaluer l'impact des changements climatiques sur un territoire. L'ADN environnemental (ADNe) est un outil très prometteur pour le suivi environnemental et les évaluations de risques, car il peut fournir des informations non destructives, rentables et précises sur la biodiversité. Toutefois, il existe actuellement une variation considérable dans la qualité des données recueillies, la rigueur méthodologique et la fiabilité associées à une mauvaise compréhension des facteurs affectant la détection de l'ADNe. Une initiative de la professeure Valérie Langlois du Centre Eau Terre Environnement, le projet iTrackDNA fournit des outils adéquats et un cadre d'application rigoureux pour le prélèvement de l'ADNe, afin d'effectuer des évaluations environnementales et des biosuivis solides et efficaces. En se concentrant sur l'autonomisation des utilisateurs finaux, par le biais de kits de suivis optimisés, le projet se dote d'une méthodologie d'analyse et d'outils d'aide à la décision puissants, peu coûteux, accessibles et socialement acceptables. De meilleurs outils de suivi permettront notamment au Canada de gérer les enjeux environnementaux découlant du commerce international, comme la présence d'insectes ravageurs dans les produits du bois ou encore des espèces aquatiques envahissantes. Les tests d'ADNe développés par iTrackDNA pourront en outre être utilisés pour les évaluations environnementales des secteurs de l'énergie, des mines, de la foresterie et des infrastructures.

Biopesticides et feu bactérien

Les options sont limitées pour combattre le feu bactérien, une bactérie qui menace l’industrie de la pomiculture. Les pomiculteurs ont donc un urgent besoin de solutions efficaces, accessibles, durables et acceptables socialement pour freiner et contrôler les dégâts causés par le feu bactérien. Notre équipe menée par le professeur Éric Déziel du Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie privilégie une approche intégrée de lutte contre les ravageurs du pommier, soit l’emploi de biopesticides. Cette avenue prometteuse reste peu exploitée au Québec, car les résultats obtenus à ce jour sont mitigés, notamment parce que les produits existants ne sont pas ciblés pour lutter contre cette bactérie et n’ont pas été mis au point pour être utilisés dans notre climat rigoureux. Ultimement, la quête consiste à développer un biopesticide sain qui sera aussi, sinon plus, efficace que les produits chimiques existants pour la lutte contre le feu bactérien.

Modélisation des changements climatiques

Les effets du réchauffement climatique occasionnent de nombreux bouleversements aux écosystèmes qui se manifestent notamment par une baisse importante des rendements agricoles et une dégradation globale de la santé humaine. Les grandes vagues de chaleur, les sécheresses, inondations et autres phénomènes météorologiques qui se multiplient nous obligent à repenser et à réfléchir à des stratégies et des actions pour renforcer la sécurité alimentaire et optimiser la santé à long terme de nos populations. Ces changements ont des effets nocifs sur la santé physique et mentale, la sécurité alimentaire et l’innocuité des aliments et ont des conséquences sanitaires considérables sur la population. Chapeautée par le professeur Taha Ouarda du Centre Eau Terre Environnement, cette initiative multisectorielle de modélisation des liens entre les changements climatiques, la sécurité alimentaire et la santé publique au Québec permettra de mieux cerner ces enjeux de taille et prioriser les impacts potentiels sur la population. Les risques, les vulnérabilités et possibilités d’adaptation pour des collectivités nordiques, rurales et urbaines seront examinées. On explorera des approches novatrices adaptées aux conditions climatiques futures du Québec.

Communoserre

Historiquement, l’agriculture urbaine s’est développée en temps de crise. Celle que nous traversons ne fait pas exception. De nombreux citoyens se tournent vers les producteurs locaux pour compléter leur panier d’épicerie ou cultivent des fruits et des légumes en milieu urbain pour se nourrir. L’agriculture urbaine comporte de nombreux avantages en raison de sa proximité dans les villes et contribue à la protection de l'environnement par la réduction des îlots de chaleur, l’absorption des eaux pluviales, le maintien d’une certaine biodiversité et augmente le compostage. Cette initiative des professeurs Nathan McClintock du Centre Urbanisation Culture Société et Jasmin Raymond du Centre Eau Terre Environnement offrira aux communautés défavorisées des outils supplémentaires vers l’autonomie alimentaire.

Chaire municipale en gestion des eaux

Une initiative de la professeure Sophie Duchesne du Centre Eau Terre Environnement, ce projet en émergence vise à doter les municipalités québécoises des connaissances et de l’expertise nécessaires afin de réduire les apports de contaminants aux cours d’eau en milieu urbain provenant de rejets d’eaux usées ou d’eaux de ruissellement. Son objectif est de rassembler les forces vives des scientifiques et des intervenants municipaux pour concentrer les recherches appliquées et le transfert des connaissances pour une meilleure gestion des eaux et ainsi améliorer notre empreinte écologique.

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