La Fondation de l’INRS souligne l’excellence de huit membres finissants de la communauté étudiante de l’INRS, qui se sont distingués par la qualité exceptionnelle de leur mémoire ou essai de maîtrise ou de leur thèse de doctorat dans chacun des quatre centres de recherche et de formation.

Remis le 10 mai 2025 à l’occasion de la collation des grades 2024-2025 grâce au généreux soutien des donateurs et donatrices de la communauté de l’INRS, les Prix pour les meilleurs mémoires et thèses visent à valoriser la rigueur, l’originalité et la portée des travaux réalisés par les finissant·e·s de l’INRS. La Fondation offre aux lauréat·e·s un appui financier de 1 000 $ au niveau maîtrise et de 2 000 $ au niveau doctoral.

Les candidatures ont été évaluées par un comité interdisciplinaire composé de membres du corps professoral, en fonction de la qualité scientifique, de l’impact des travaux et du rayonnement des résultats. Cette reconnaissance témoigne non seulement de l’excellence du parcours universitaire des lauréat·e·s, mais aussi de leur contribution à l’avancement des connaissances dans des domaines d’importance pour la société.

Nos lauréat·e·s 2025 sont :

Prix pour le meilleur mémoire ou essai de maîtrise

 
Cameron Confuorti, Maîtrise en sciences expérimentales de la santé, sous la direction de la professeure Isabelle Plante
  1. Qu’est-ce qui vous a amené à l’INRS? Que retenez-vous de votre expérience?

    Ce qui m’a amené à l’INRS, c’est la possibilité de m’investir dans un projet de recherche en parfaite adéquation avec mes intérêts scientifiques et mes objectifs à long terme. J’ai été particulièrement attiré par l’expertise de la professeure Isabelle Plante et par son leadership dans le domaine de la biologie de la glande mammaire et de la régulation génique. Dès le début, j’ai ressenti une forte affinité avec son encadrement, avec l’INRS et avec la pertinence du projet pour mes aspirations en biologie moléculaire et en oncologie.

    Mon expérience à l’INRS m’a permis de renforcer mes compétences techniques et analytiques, tout en développant ma rigueur scientifique, mon autonomie et mon esprit de collaboration. Il s’agit d’une étape déterminante qui a façonné mon identité de chercheur et confirmé mon engagement dans le champ de la biologie.

  2. Pouvez-vous nous décrire l’enjeu et l’impact de votre projet de recherche?

    Mon projet de recherche portait sur le rôle des microARNs dans la communication intercellulaire et le développement de la glande mammaire. L’un des principaux défis était la complexité du développement mammaire, un processus très dynamique qui évolue au fil du temps. L’étude des miARNs était aussi difficile pour plusieurs raisons. D’abord, il s’agissait de très petites molécules, ce qui les rendait difficiles à détecter. Ensuite, il existait des centaines de variantes différentes, chacune pouvant jouer un rôle spécifique, ce qui compliquait leur identification. De plus, leur analyse nécessitait des équipements spécialisés ainsi que des méthodes techniques avancées. Très peu de recherches avaient été menées sur le rôle des miARNs dans ce contexte, en particulier en ce qui concerne l’interaction entre les cellules. Pour y répondre, nous avons conçu des expériences rigoureuses nous permettant de quantifier les miARNs et protéines jonctionnelles in vivo à travers les différents stades de développement de la glande mammaire et in vitro dans des cellules cancéreuses du sein. Mon travail a permis de combler un vide important dans la littérature scientifique et d’apporter de nouvelles connaissances qui pourraient, à terme, améliorer notre compréhension du cancer du sein, une maladie qui touche encore des millions de femmes à travers le monde.

  3. Que signifie pour vous le fait de remporter ce prix?

    Ce prix a une signification toute particulière pour moi, car il reflète d’abord la chance que j’ai eue de travailler avec la professeure Isabelle Plante et son équipe. Je suis profondément reconnaissant pour leur encadrement, leur confiance et l’esprit de collaboration qui ont marqué cette expérience. Au-delà de cela, cette reconnaissance dépasse les standards habituels : elle distingue le temps, les efforts et l’engagement supplémentaires que j’ai consacrés pour dépasser les attentes du projet. Elle valorise les défis relevés, les heures investies et la passion sincère que j’ai mis dans cette recherche du début à la fin.

  4. Quel est le prochain chapitre pour vous, maintenant que vous êtes diplômé?

    Pour l’instant, j’explore une carrière en recherche corporative, notamment au sein d’une organisation de recherche contractuelle (CRO), où je peux mettre en pratique les compétences scientifiques, l’esprit critique et l’expérience acquises à l’INRS. Cette voie me permet de contribuer à des projets concrets ayant un impact clinique ou commercial. Je reste également ouvert à la possibilité de poursuivre un doctorat en biologie ou un MBA à l’avenir, selon l’évolution de mes intérêts et objectifs professionnels.
 
Liam Maw, Maîtrise en sciences de la Terre, sous la direction du professeur Pierre-Simon Ross
  1. Qu’est-ce qui vous a amené à l’INRS? Que retenez-vous de votre expérience?

    Ce qui m’a principalement amenée à l’INRS, c’est un projet de recherche de haute qualité, soutenu par une collaboration étroite entre mes co-directeurs à la Commission géologique du Canada et à l’INRS, rendue possible grâce au regroupement de ces importants groupes de recherche au même endroit. Ce fut un projet bien conçu, appliqué, et bien soutenu par un partenaire de l’industrie.

    Je retiens surtout l’influence de nouveaux mentors — autant académiques qu’industriels — ainsi qu’une belle appréciation pour la manière dont on peut intégrer et faire progresser les objectifs communs de la recherche et de l’industrie, que je poursuive en milieu académique ou dans l’exploration minière.

  2. Pouvez-vous nous décrire l’enjeu et l’impact de votre projet de recherche?

    L’enjeu principal de ma recherche était de comprendre la nature, le timing, et les contrôles géologiques d’un gisement d’or filonien en Abitibi, qui présente un style de minéralisation atypique de la région. Ma recherche a permis une meilleure compréhension du gisement actuellement en exploitation, de l’évolution géologique régionale, et a également mis en évidence le potentiel de découverte d’autres gisements aurifères de ce style, qui n’avaient peut-être pas été ciblés par l’exploration minière auparavant.

  3.  Que signifie pour vous le fait de remporter ce prix?

    Je suis ravi de remporter ce prix! C’est une belle façon de clore mon parcours de recherche à l’INRS, mais aussi une opportunité de faire rayonner les sciences de la Terre. C’est un domaine encore méconnu, mais de plus en plus essentiel pour fournir les métaux nécessaires à la transition énergétique.

  4. Quel est le prochain chapitre pour vous, maintenant que vous êtes diplômé?

    Le prochain chapitre est déjà bien entamé pour moi : j’ai commencé à travailler comme géologue d’exploration pour l’entreprise qui a soutenu mon projet de recherche. Je travaille toujours sur des gisements aurifères, mais cette fois au Nunavut. Dans ce rôle, j’ai l’opportunité de maintenir une collaboration avec divers chercheur·euse·s afin d’améliorer nos méthodes d’exploration et notre compréhension géologique dans les diverses régions ou nous travaillons.
 
Afsaneh Shoeib, Maîtrise en télécommunications, sous la direction du professeur José Azaña
  1. Qu’est-ce qui vous a amenée à l’INRS? Que retenez-vous de votre expérience?

    Ce qui m'a attirée à l'INRS, c'est sa réputation de mentorat de classe mondiale et sa culture de recherche collaborative. Dès ma première conversation avec le professeur José Azaña, la profondeur et l'originalité des travaux de son groupe m'ont convaincu qu'il s'agissait de l'endroit idéal pour évoluer. L'enthousiasme contagieux du professeur Azaña pour la découverte a favorisé une atmosphère de confiance et d'encouragement qui m'a permis de rester motivée, même lorsque la recherche devenait difficile. Mon expérience a été enrichie par une étroite collaboration avec une équipe exceptionnelle de chercheur·euse·s, en particulier avec le Dr. Reza Maram pour le volet industriel de mon projet, dont les conseils inestimables m'ont aidé à relever les nombreux défis que j'ai rencontrés en cours de route. Rétrospectivement, mon séjour à l'INRS a été à la fois un terrain d'entraînement rigoureux et une aventure inspirante qui a élargi ma perspective et m'a permis de devenir une scientifique confiante en début de carrière.

  2. Pouvez-vous nous décrire l’enjeu et l’impact de votre projet de recherche?

    Mon mémoire de maîtrise présente un système de surveillance optique en temps réel, à la fois nouveau et simple, pour l'analyse spectrale dynamique des signaux de télécommunication sur de larges bandes de fréquence. Construit à partir de composants linéaires pratiques à fibre optique, le système fournit un accès direct et en temps réel au contenu spectral des flux de données entrants. Le système proposé augmente la vitesse de mesure de plusieurs ordres de grandeur, ce qui permet de surmonter l'une des principales limitations des méthodes actuelles de surveillance des signaux de télécommunications. Il est également rentable et économe en énergie et peut être intégré en ligne pour l'analyse spectrale en temps réel de n'importe quelle forme d'onde dynamique à large bande. Ce type d'outil d'analyse et de traitement des signaux joue un rôle essentiel dans des applications allant des réseaux de communication optique avancés et de la surveillance des capteurs de la prochaine génération aux véhicules autonomes et à l'imagerie médicale.

  3. Que signifie pour vous le fait de remporter ce prix?

    C'est un grand honneur de recevoir ce prix prestigieux. Cette reconnaissance confirme que mon travail est sur la bonne voie et renforce mon engagement à faire progresser mon domaine. Je pense que ce prix augmentera la visibilité de mes recherches et m'incitera à poursuivre des normes d'excellence toujours plus élevées.

  4. Quel est le prochain chapitre pour vous, maintenant que vous êtes diplômée?

    Après avoir obtenu mon diplôme, j'ai poursuivi mes recherches à l'INRS-EMT en tant qu'agente de recherche avec le professeur José Azaña, en développant les principaux résultats de ma thèse tout en acquérant de nouvelles compétences et en relevant de nouveaux défis. Parallèlement, j'explore les possibilités de recherche et développement dans l'industrie, où j'espère traduire la photonique de pointe en solutions qui rendent les réseaux de communication plus écologiques, plus rapides et plus sûrs.
 
Camille Biron-Boileau, Maîtrise en études des populations, sous la direction de la professeure Maude Pugliese
  1. Qu’est-ce qui vous a amenée à l’INRS? Que retenez-vous de votre expérience?

    J’ai connu l’INRS en faisant un stage d’été de premier cycle durant mon baccalauréat en sociologie à l’Université de Montréal. J’ai choisi d’y poursuivre mes études à la maîtrise en grande partie parce que j’ai beaucoup apprécié l’encadrement de ma superviseure de stage, qui est aussi devenue ma directrice, Maude Pugliese. C’était la personne idéale pour me faire progresser en tant que chercheuse, non seulement à cause de nos intérêts de recherche connexes, mais aussi en raison de sa confiance en mes capacités. J’étais aussi attirée par l’approche multidisciplinaire du programme d’études des populations (ma directrice est sociologue, alors que ma co-directrice, Magalie Quintal-Marineau, est géographe).

    Ce que je retiens de mon passage à l’INRS, c’est les opportunités qui m’ont été offertes pour intégrer le monde de la recherche, comme la collaboration à l’écriture d’articles scientifiques ou la participation à des conférences internationales, ainsi que l’encadrement exceptionnel par mes directrices, Maude et Magalie.   

  2. Pouvez-vous nous décrire l’enjeu et l’impact de votre projet de recherche?

    Mon projet explore l’influence du genre sur la manière dont les testatrices et testateurs québécois·es avec enfants vivent l’expérience de planification successorale. Il démontre comment les testateurs et testatrices performent le genre lorsqu’ils ou elles considèrent la sécurité financière de leurs proches, mais aussi les implications relationnelles et émotionnelles de l’héritage pour ceux-ci, ce qui mène à des décisions différentes quant à la division de leur patrimoine au décès.

    Ma recherche amène une perspective relationnelle centrée sur les interactions genrées entre les membres de la famille pour étudier la question de l’héritage, une dimension encore très peu explorée en sociologie. Elle met aussi en lumière les dilemmes auxquels les testateurs et testatrices sont confrontés lors de la planification de leur succession. Elle est donc pertinente pour informer la pratique des différents professionnels impliqués dans ce processus, tels que les notaires ou les planificateurs financiers.     
        
  3.  Que signifie pour vous le fait de remporter ce prix?

    Le prix représente une reconnaissance de la pertinence scientifique et sociale du projet de recherche que j’ai effectué. Il me motive à travailler à publier mes résultats de recherche sous forme d’articles scientifiques, mais aussi à trouver des moyens de diffuser ces nouvelles connaissances à un plus large public pour qui ces questions sont aussi dignes d’intérêt. 

  4. Quel est le prochain chapitre pour vous, maintenant que vous êtes diplômée?

    Je suis présentement (et pour les prochaines années) étudiante au doctorat en sociologie à l’Université de Chicago, où je poursuis mes recherches sur la transmission des richesses aux sein des familles.

 

Prix pour la meilleure thèse de doctorat

 
Sophia Ferchou, Doctorat en biologie, sous la direction du professeur Yves St-Pierre
  1. Qu’est-ce qui vous a amenée à l’INRS? Que retenez-vous de votre expérience?

    Après une maîtrise en océanographie à Rimouski, j’ai eu l’occasion de travailler au parc marin du Saguenay–Saint-Laurent comme assistante de recherche. C’est là que j’ai découvert un doctorat en biologie marine dans le laboratoire d’Yves Saint-Pierre, à l’INRS.

    Honnêtement, au départ, je ne pensais pas être à la hauteur. Mon parcours était surtout orienté en biostatistiques, avec peu d’expérience en biologie moléculaire, et la bioinformatique me paraissait... une langue extraterrestre! Cinq ans plus tard, non seulement je la parle, mais j’ai eu la chance de faire du terrain aux quatre coins du monde, d’apprendre des techniques de pointe en laboratoire et en analyse de données, et surtout, de partager mon quotidien (et de nombreux cafés!) avec des collègues formidables.

    Ce que je retiens? Un apprentissage constant, des fous rires mémorables et un soutien indéfectible, même dans les moments les plus stressants. Une aventure humaine et scientifique incroyable.

  2. Pouvez-vous nous décrire l’enjeu et l’impact de votre projet de recherche?

    Mon projet visait à mieux comprendre les écosystèmes marins et côtiers, particulièrement ceux soumis à des pressions environnementales et anthropiques. Pour ce faire, nous avons adapté une méthode empruntée à l’oncologie humaine : la biopsie liquide. 

    Le projet a permis de mettre en place un réseau de collaborations provinciales et internationales, comparant des échantillons provenant des régions polaires de chaque hémisphère à ceux de milieux plus impactés, comme l’estuaire du Saint-Laurent. Nous avons pu y détecter des pathogènes bactériens et viraux, identifier des virus, et même révéler la présence d’espèces invasives.

    En combinant diverses approches (microbiome, transcriptome, métabolome, épigénome), nous avons obtenu une vision intégrée de l’état de santé de la moule et de son environnement. Ce travail ouvre la voie à une surveillance plus efficace des milieux marins, notamment dans les aires marines protégées.

  3. Que signifie pour vous le fait de remporter ce prix?

    C’est une immense fierté! Une forme de reconnaissance, certes personnelle, mais surtout collective. Car ce « sundae » de réussite a été construit grâce au travail d’équipe, aux nuits blanches... et à bien des cafés corsés. Ce prix, je le partage avec toutes les personnes qui m’ont soutenue tout au long de ce parcours.

  4. Quel est le prochain chapitre pour vous, maintenant que vous êtes diplômée?

    Je poursuis l’aventure en tant que postdoctorante à l’Université de Vienne, au sein du département d’écologie microbienne. Je travaille sur les bactéries symbiotiques chez les palourdes lucinidés (Loripes orbiculatus, Codakia orbicularis), qui vivent en partenariat avec des bactéries sulfuroxydantes depuis plus de 400 millions d’années.

    Si leur transcriptome et leur développement sont relativement bien documentés, les aspects épigénomiques et l’implication des petits ARN (sRNA) demeurent largement inexplorés. Mon projet vise donc à mieux comprendre comment ces symbiotes influencent la biologie de leur hôte, bien au-delà des branchies. C’est un univers fascinant, à la croisée de l’écologie évolutive, de la microbiologie et de la génomique.
 
Océane Hourtané, Doctorat en sciences de l’eau, sous la direction du professeur Claude Fortin
  1. Qu’est-ce qui vous a amenée à l’INRS? Que retenez-vous de votre expérience?

    J’ai intégré l’INRS dans le cadre d’un programme de maîtrise en bidiplômation avec l’Université de Bordeaux. Deux éléments m’ont particulièrement plu et m’ont incitée à poursuivre mes études au Centre Eau Terre Environnement. D’une part, l’approche interdisciplinaire des recherches menées à l’INRS, véritable signature de l’institution. Le concept des centres thématiques favorise l’émulation des idées et ce concept demeure novateur aujourd’hui, plus de 55 ans après la fondation de l’INRS. D’autre part, j’ai trouvé au centre un environnement humain stimulant, tant sur le plan professionnel que personnel. J’ai particulièrement aimé le dynamisme de la communauté et la richesse culturelle de ses membres, tout cela ayant grandement contribué à mon épanouissement.

  2. Pouvez-vous nous décrire l’enjeu et l’impact de votre projet de recherche?

    Ma thèse portait sur trois métaux d’intérêt émergent en écotoxicologie : le gallium, le lanthane et le platine, qui peuvent se retrouver dans l’environnement à la suite de leur utilisation dans les nouvelles technologies et les catalyseurs. Leur comportement en milieu aqueux demeure mal compris et les données sur leur toxicité envers les organismes aquatiques sont encore limitées. Les objectifs étaient de 1) mieux comprendre leurs interactions avec la matière organique naturelle, omniprésente dans les écosystèmes d’eau douce et 2) évaluer comment ces interactions peuvent modifier les impacts de ces métaux sur les organismes aquatiques, en l’occurrence ici, des microalgues. Les résultats montrent que le risque écologique associé à ces métaux peut être exacerbé en présence de matière organique dans les milieux naturels et pose les bases pour une élucidation des mécanismes en jeu. Par ailleurs, ces travaux de doctorat ont aussi contribué à l’émergence d’une nouvelle méthode qui facilitera les études futures et les suivis environnementaux liés à la contamination métallique.

  3. Que signifie pour vous le fait de remporter ce prix?

    Recevoir ce prix est un immense honneur. C’est une reconnaissance à la fois de la qualité scientifique de la recherche et de la thèse, ainsi que de la réussite des défis liés aux études supérieures et à la recherche. C’est une très belle manière de clore ce chapitre et c’est très encourageant pour la suite de ma carrière.

  4. Quel est le prochain chapitre pour vous, maintenant que vous êtes diplômée?

    Suite à l’obtention de mon diplôme, j’ai commencé un stage postdoctoral avec le Centre Eau Terre Environnement de l’INRS et en collaboration avec le ministère de l’Environnement de la Lutte contre les changements climatiques de la Faune et des Parcs (MELCCFP). Ces travaux ont pour but d’évaluer la sensibilité de différentes espèces d'eau douce à plusieurs contaminants métalliques encore peu étudiés : palladium, platine et radium-226. Ces éléments peuvent être mobilisés dans l’environnement par les activités humaines, notamment minières. À terme, ces travaux contribueront à l’élaboration de critères de qualité de l’eau douce pour la protection de la vie aquatique – des critères actuellement inexistants au Canada pour ces métaux.
 
Xinyi Zhu, Doctorat en télécommunications, sous la direction du professeur José Azaña
  1. Qu’est-ce qui vous a amenée à l’INRS? Que retenez-vous de votre expérience?

    J'ai choisi l'INRS pour sa réputation mondiale en tant que centre de recherche de pointe et pour son écosystème collaboratif unique. L'institut offre un environnement inégalé pour la découverte scientifique, combinant des installations de pointe, un accent sur l'impact translationnel et la liberté de poursuivre des idées audacieuses. Un facteur déterminant a été la possibilité de travailler sous la direction du professeur José Azaña, un pionnier de la photonique dont l'expertise correspondait parfaitement à mon ambition de repousser les limites du traitement des signaux optiques ultrarapides.

    Mon séjour à l'INRS m'a transformé à la fois en tant que scientifique et en tant que collaboratrice. Au-delà des compétences techniques, j'ai appris à jeter des ponts entre les disciplines et les cultures. Cette éthique interdisciplinaire a non seulement enrichi mon travail de doctorat, mais a également façonné ma vision de la recherche : les solutions les plus transformatrices émergent à l'intersection de plusieurs domaines. Ces leçons serviront de point d'ancrage à ma carrière alors que je m'attaque à des défis de plus en plus complexes.

  2. Pouvez-vous nous décrire l’enjeu et l’impact de votre projet de recherche?

    Ma thèse s'est attaquée à un obstacle fondamental dans le traitement moderne des signaux : l'incapacité de contrôler dynamiquement les distributions temps-fréquence en temps réel pour des applications telles que les réseaux 6G, les radars quantiques et les communications ultra-sécurisées. Les approches existantes, qu'elles soient numériques (DSP) ou photoniques, sont confrontées à des compromis rédhibitoires : les méthodes numériques sont flexibles mais trop lentes ; les solutions optiques sont rapides mais rigides. Par exemple, les filtres photoniques à micro-ondes traditionnels ont du mal à se reconfigurer à l'échelle de la nanoseconde, tandis que le DSP se heurte à des plafonds de bande passante à des dizaines de GHz. Pour remédier à cette situation, j'ai mis au point une nouvelle plateforme qui allie la polyvalence du traitement numérique du signal et les performances à grande vitesse du traitement photonique, surpassant ainsi les méthodes existantes en termes de vitesse et de flexibilité par plusieurs ordres de grandeur. Ces travaux, publiés dans des revues de premier plan telles que Nature Communications, représentent une avancée significative dans notre capacité à manipuler les ondes électromagnétiques avec une précision et une rapidité sans précédent.

  3. Que signifie pour vous le fait de remporter ce prix?

    Ce prix a une signification profonde, non seulement en tant que reconnaissance de mon travail, mais aussi en tant que validation de la résilience qui l'a sous-tendu. Le parcours du doctorat a été loin d'être linéaire : il y a eu des moments de doute, des nuits blanches à déboguer des expériences, et même des moments où je me suis demandé si je devais continuer. Mais en surmontant ces défis, j'ai appris que les percées exigent autant de persévérance que d'intelligence.

    Plus important encore, cet honneur revient à mon système de soutien : la foi inébranlable de mon conseiller, le professeur José Azaña, dans le potentiel du projet et ses encouragements, les collègues qui ont réfléchi à des solutions sur des tableaux blancs jusqu'à minuit, et la culture de l'INRS qui encourage la prise de risque. Mais surtout, ce prix me rappelle pourquoi j'aime la recherche : c'est en s'attaquant à des problèmes difficiles que d'autres évitent et en persévérant même lorsque le succès semble lointain que l'on fait des découvertes révolutionnaires. C'est la preuve qu'au moment où les choses semblent les plus sombres, votre plus grande découverte est peut-être au coin de la rue.

  4. Quel est le prochain chapitre pour vous, maintenant que vous êtes diplômée?

    Je suis ravie de m'engager dans une bourse postdoctorale pour faire œuvre de pionnier dans le domaine des réseaux neuronaux photoniques, un domaine sur le point de révolutionner le matériel d'intelligence artificielle. Mon objectif est de combiner mes travaux de doctorat sur le traitement photonique ultrarapide avec l'informatique neuromorphique, en développant de nouvelles architectures informatiques basées sur la lumière qui pourraient offrir une vitesse et une efficacité énergétique sans précédent pour les applications d'apprentissage automatique. Les leçons que j'ai apprises à l'INRS, sur la puissance de la pensée interdisciplinaire, l'importance de l'expérimentation rigoureuse et la valeur de la résolution collaborative des problèmes, continueront à me guider dans mon travail pour traduire les technologies photoniques de pointe en solutions pour les défis du monde réel.
 
Wiem Bargaoui, Doctorat en études urbaines, sous la direction de la professeure Marie-Soleil Cloutier
  1. Qu’est-ce qui vous a amenée à l’INRS? Que retenez-vous de votre expérience?

    Je suis architecte paysagiste de formation, avec un intérêt marqué pour les questions liées aux espaces publics urbains (design, appropriation, etc.). Le programme en études urbaines de l’INRS m’a offert l’occasion d’élargir mes connaissances sur ces sujets. C’est là que j’ai rencontré ma directrice de recherche Marie-Soleil Cloutier, dont le laboratoire m’a permis de découvrir le champ de la sécurité routière, un enjeu souvent négligé dans la conception des espaces publics.

    C’est ainsi qu’est né mon sujet de thèse, qui relie à la fois le design des espaces de jeux pour enfants et le risque routier sur le trajet menant à ces lieux, à pied ou à vélo. Cette catégorie d’usagers m’intéressait particulièrement, parce qu’elle est souvent oubliée dans la recherche.

    L’INRS a été un milieu d’apprentissage exceptionnel pour moi en tant que chercheure. L’environnement chaleureux et accueillant au sein du Centre Urbanisation Culture Société, que ce soit auprès des professeur·e·s, du personnel administratif ou des autres étudiant·e·s, m’a soutenue tout au long de mon parcours et m’a surtout encouragée à ne jamais lâcher prise.

  2. Pouvez-vous nous décrire l’enjeu et l’impact de votre projet de recherche?

    Mon projet de thèse visait à comprendre dans quelle mesure la conception des espaces de jeux et la sécurité des trajets qui y mènent influencent leur fréquentation.

    La recherche a mis en lumière une double relation : d’une part, entre le design et la fréquentation des parcs de jeu, et d’autre part, entre le trajet et la fréquentation de ces espaces, avec un effet plus marqué du trajet. Autrement dit, même si le parc de jeu répond aux besoins des enfants, si le trajet n’est pas sécuritaire, les enfants n’y vont pas, surtout lorsque les parents ne sont pas disponibles. 

    Cette double relation représente une contribution originale, à la fois scientifique et pratique. Les conclusions de l’étude sont pertinentes pour différents acteurs de l’urbanisme (professionnel·le·s, élu·e·s, etc.) souhaitant créer des espaces, des quartiers et des villes à l’échelle des enfants.

  3. Que signifie pour vous le fait de remporter ce prix?

    Remporter le prix de la meilleure thèse est pour moi une grande fierté, mais c’est aussi une reconnaissance importante de la pertinence de mon sujet. C’est une victoire personnelle, bien sûr, mais aussi une victoire pour la place des enfants dans la recherche et dans la ville. Ce prix vient souligner que tous les efforts investis au fil des années, ainsi que les nombreux défis surmontés, en valaient pleinement la peine.

  4. Quel est le prochain chapitre pour vous, maintenant que vous êtes diplômée?

    Je poursuis actuellement un stage postdoctoral à l’INRS, au Centre Urbanisation Culture Société, où je continue de m’investir pleinement dans le monde de la recherche.

 

La Fondation de l’INRS félicite chaleureusement les lauréat·e·s pour leur parcours remarquable, ainsi que les équipes de recherche qui les ont soutenus tout au long de leur cheminement.

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