Carolina Sanabria-Solano

Carolina Sanabria-Solano 
M. Sc., 2012, et Ph. D. en immunologie et virologie, 2016
Directrice des services botaniques,
Les Fermes Lufa

Carolina Sanabria-Solano
 

« C’est grâce à ce que j’ai appris à l’INRS que je suis devenue aujourd’hui la scientifique que je suis. »

C’est lors de ses études au Lycée français Louis-Pasteur en Colombie que Carolina Sanabria Solano s’est découvert une passion pour la biologie. Après l’obtention de son baccalauréat en biologie de l’Université nationale de Colombie, Carolina envisage de poursuivre ses études supérieures en microbiologie. Son choix s’arrête sur l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) grâce aux travaux de recherche de la Professeure Angela Pearson au Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie. Sous la direction de la Pre Pearson, Carolina complétera sa maîtrise en 2012, puis, en 2016, son doctorat. Elle se rappelle : « Étant donné que je savais ce que je voulais faire, je me suis attardée à trouver l’institution universitaire qui correspondait le mieux à mes attentes. J’ai très vite compris que j’étais à ma place à l’INRS car sa vision est similaire à la mienne. C’était possible pour moi de me spécialiser en virologie. Une discipline scientifique qui m’intéressait beaucoup. J’ai ainsi trouvé le projet d’études qui m’interpellait auprès d’Angela Pearson avec qui j’ai travaillé pendant sept ans. »

Elle qualifie son passage à l’INRS de « mémorable ». «  J’ai vraiment apprécié la confiance que l’on m’a donnée et la manière dont on y fait de la recherche scientifique. C’est grâce à ce que j’ai appris à l’INRS que je suis devenue aujourd’hui la scientifique que je suis. J’ai appris à réfléchir, à faire des expériences pour trouver des réponses et à acquérir des habiletés pour la résolution de problèmes. C’est la manière dont on aborde une problématique qui est plus importante que le résultat. »

La vie étudiante au centre de recherche et de formation a aussi été très formatrice pour Carolina. Elle a pu s’engager dans différentes activités étudiantes, dont le programme des Apprentis chercheurs, a travaillé comme animatrice au camp d’été du Musée Armand-Frappier et est parvenue à travailler quelques heures par semaine pour un partenaire pharmaceutique du centre durant ses études.

Après l’obtention de son doctorat, Carolina se dirige naturellement vers le domaine pharmaceutique et devient conseillère médicale pour une grande entreprise. Elle se souvient : « Bien que mon passage dans cette industrie fut intéressant, je me suis sentie un peu désillusionnée par le monde de la recherche au privé. Surtout par les pratiques et la rentabilité, toujours en constante progression. »

C’est au cours de sa grossesse qu’elle choisit de réorienter sa carrière et de s’épanouir au service de la communauté. Elle retourne vers son premier amour, les plantes, qu’elle avait étudié dans sa Colombie natale. L’agriculture est un domaine qui l’anime toujours aujourd’hui.

Depuis 2018, Carolina occupe le poste de directrice des services botaniques chez Les Fermes Lufa. Elle continue de faire de la recherche, ce qui la passionne, tout en étant responsable d’améliorer le rendement des serres des Fermes Lufa. Au quotidien, Carolina gère une équipe de douze experts en agriculture répartis dans quatre serres urbaines. Ces serres sont situées en hauteur, sur le toit de bâtiments industriels, et l’une d’elles est la plus grande serre commerciale sur un toit au monde.

Les décisions prises par Carolina influencent le quotidien de plus de 100 personnes (récolteurs, emballeurs, commerçants, etc.) et permettent à 23 000 foyers québécois de recevoir chaque semaine des aliments frais, sains et conformes au plus hauts standards de l’agroalimentaire écoresponsable. Elle gère aussi les efforts de R-D des serres afin d’optimiser les productions.

Carolina a ainsi trouvé ce qu’elle recherchait, en termes d’impact sur la communauté, mais elle ne s’est pas arrêtée là. Chez les Fermes Lufa, elle gère un programme caritatif en collaboration avec des organismes sans but lucratif afin de diminuer le gaspillage alimentaire.

Son conseil pour les étudiantes et étudiants de l’INRS? « Gardez l’esprit ouvert pour la suite. Soyez créatifs, il n’y a pas qu’un seul chemin qui mène vers une carrière en sciences. Mon expérience est un très bon exemple : j’ai choisi un parcours atypique. Il existe une panoplie d’opportunités qui s’ouvrent à nous lorsqu’on obtient ce diplôme. »

Carolina a d’ailleurs démarré sa propre compagnie, Ecoresse, une entreprise écoresponsable qui s’approvisionne en laine auprès d’éleveurs québécois et récupère la laine tondue pour la revaloriser. Elle fabrique également sa propre teinture végétale. « Dans cinq ou dix ans, je me vois encore occuper le même emploi. Avec de nouvelles serres et dans de nouveaux pays. Je souhaite continuer à travailler sur l’agriculture urbaine et tous les défis que cela apporte et ainsi participer à la création d’un modèle innovant et durable d’approvisionnement alimentaire, pour les générations à venir. »

[Propos recueillis en novembre 2022]

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