Valérie Ouellet
Maitrise (2006) et doctorat (2013) en sciences de l’eau
Vice-présidente recherche et environnement, Fédération du Saumon Atlantique
« Le côté multidisciplinaire, les expériences concrètes et le support pour publier nos résultats tôt en carrière m’ont aidée à être plus compétitive pour les bourses et les postes. »
Faire de la recherche appliquée dans un milieu créatif et interdisciplinaire : c’est ce que Valérie Ouellet cherchait en entamant ses études supérieures, et c’est exactement ce qu’elle a trouvé à l’INRS. Diplômée d’une maîtrise et d’un doctorat en sciences de l’eau, elle garde un souvenir très vif de son passage à l’Institut. « L’INRS m’a offert un milieu dynamique et du support, autant financier que scientifique. J’ai pu aller discuter avec différent·e·s professeur·e·s pour approfondir des sujets et mieux cerner certains enjeux. »
Sa soif d’apprentissage l’a menée bien au-delà des salles de classe. Elle a notamment participé à l’élaboration d’un stage pratique à l’international pour les étudiant·e·s et à l’implantation d’assurances collectives, deux initiatives étudiantes soutenues par l’établissement. Mais ce sont surtout les liens humains et intellectuels tissés au fil de son parcours qui continuent de la nourrir. « Quand on a déménagé au centre-ville, on a vraiment créé une petite communauté. Je suis encore en contact avec plusieurs personnes qui sont devenues des amies. »
Deux enseignements tirés de ses directeurs de recherche l’accompagnent encore aujourd’hui. Le premier, de Michel Leclerc, l’a marquée : « Si la boîte n’est pas assez grande pour ce que tu veux faire, pousses-en les limites. Redessine-la à ta façon. » Le second, plus pragmatique, lui a été offert par André St-Hilaire : « Choisis tes batailles. À trop vouloir pousser les limites, on s’épuise. André m’a appris à canaliser mes efforts et à être stratégique pour atteindre mes objectifs. »
Après ses études, Valérie a entamé un parcours international impressionnant. Un premier stage postdoctoral à Pêches et Océans Canada, puis un autre au Stroud Water Research Center en Pennsylvanie, un centre de recherche cofondé par Ruth Patrick, pionnière de l’écologie aquatique. Elle poursuit ensuite ses recherches à l’Université de Birmingham, en Angleterre, où elle se penche sur les microplastiques, les impacts urbains sur les cours d’eau et l’adaptation aux changements climatiques. Revenue en Amérique du Nord, elle travaille plusieurs années à la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), avant de joindre récemment la Fédération du Saumon Atlantique comme vice-présidente Recherche et Environnement. Elle y dirige une équipe scientifique et implémente un ambitieux plan de recherche pour soutenir la conservation du saumon atlantique.
Elle attribue à l’INRS une part importante de sa trajectoire : « Le côté multidisciplinaire, les expériences concrètes et le support pour publier nos résultats tôt en carrière m’ont aidée à être plus compétitive pour les bourses et les postes. » Et elle invite les étudiant·e·s actuel·le·s à miser sur leur réseau : « En mettant nos idées et ressources ensemble, on va plus loin, plus vite, et on peut tester des idées vraiment originales. »
Aujourd’hui, ses préoccupations sont à la fois scientifiques et profondément humaines. « J’ai deux petits garçons qui sont le plus beau cadeau que la vie m’a offert, et leur futur m’inquiète. […] Ce n’est plus le temps d’attendre. J’espère voir de plus en plus de stratégies mondiales concrètes, bien financées, pour faire face à la crise environnementale et à la perte de biodiversité. » Car pour Valérie Ouellet, la recherche n’a de sens que si elle est mise au service d’un avenir meilleur.
[Propos recueillis en avril 2025.]