Martin Pelletier
Maîtrise en sciences expérimentales de la santé (2001)
Doctorat en virologie et immunologie (2006)
Professeur-chercheur, CRCHU de Québec-Université Laval
« Pour moi, la science est comme la magie : ça prend de la passion, de la répétition et le résultat apporte tellement de satisfaction! »
C’est presque par hasard que Martin Pelletier a découvert l’INRS : « J’ai eu la chance de tomber sur une affiche où Professeur Denis Girard, un nouveau jeune professeur-chercheur de l’INRS à l’époque, cherchait à recruter des stagiaires et des étudiants gradués. » Ce fut un coup de foudre immédiat pour le laboratoire, le sujet de recherche, et l’approche humaine du professeur. Ce stage d’été allait marquer le début d’un parcours exceptionnel.
Martin a d’abord complété une maîtrise en sciences expérimentales de la santé, durant laquelle il s’est intéressé aux effets de produits chimiques préoccupants pour l’environnement sur les neutrophiles, des cellules du système immunitaire. Il a ensuite enchaîné avec un doctorat en virologie et immunologie, toujours sous la direction du Dr Denis Girard, où il a étudié les mécanismes d’activation des neutrophiles dans la pathogénèse de la polyarthrite rhumatoïde. Ces travaux ont donné lieu à dix-sept publications scientifiques, dont neuf comme premier auteur, et lui ont valu à deux reprises la Médaille académique d’or du Gouverneur général du Canada.
Ce parcours d’excellence a été nourri par une relation de mentorat marquante. « J’ai eu la chance d’être supervisé par un directeur de recherche bienveillant qui avait à cœur la réussite de ses étudiants », confie-t-il. Une approche qu’il valorise aujourd’hui dans son propre laboratoire. Au-delà de la rigueur scientifique, Martin retient de ses années à l’INRS l’importance des liens humains : « Les rencontres et les amitiés que j’ai développées durant mon séjour à l’INRS font partie de mes meilleurs souvenirs. »
Comme plusieurs, il a aussi été confronté aux défis des études supérieures. Mais il en retient une leçon fondamentale : la persévérance. « Pour moi, la science est comme la magie : ça prend de la passion, de la répétition et le résultat apporte tellement de satisfaction! »
Après l’INRS, Martin a effectué une première formation postdoctorale à l’Université de Vérone, en Italie, où il a étudié les interactions entre neutrophiles et cellules immunitaires, avant de rejoindre les National Institutes of Health (NIH) aux États-Unis. Là, il a développé une expertise de pointe sur la mesure des paramètres bioénergétiques dans les cellules immunitaires primaires dans un contexte clinique. Depuis 2014, il est professeur-chercheur à l’Université Laval, où il dirige une équipe financée par les IRSC et le CRSNG. Son laboratoire étudie le métabolisme énergétique et l’activation des cellules dans divers contextes : immunitaires, environnementaux et auto-immuns. Il agit également comme directeur des programmes de cycles supérieurs en microbiologie-immunologie, veillant à former une nouvelle génération de scientifiques dans un cadre bienveillant et stimulant.
Son passage à l’INRS a jeté les bases de son programme de recherche, mais aussi d’un réseau de collaborations précieuses. « J’y ai développé ma passion pour l’immunologie et surtout pour le neutrophile, cette cellule du système immunitaire qui est malheureusement quelque peu négligée par les immunologistes », souligne-t-il. C’est un fil conducteur qui le guide encore aujourd’hui.
Aux étudiantes et étudiants actuels, Martin recommande de « trouver un sujet de recherche qui vous passionne », d’entretenir de bonnes relations avec l’ensemble du personnel du centre de recherche, et surtout, de penser à soi. « Il est important de savoir décrocher quand c’est le temps. »
Quant à ses espoirs pour l’avenir, ils sont à l’image de son engagement scientifique : humains et visionnaires. « Il est primordial de développer davantage de tests cliniques individualisés qui vont guider les médecins vers les options thérapeutiques adéquates », dit-il. Une médecine véritablement personnalisée, qui répond aux besoins uniques de chaque patient, particulièrement dans le traitement des maladies inflammatoires chroniques : voilà l’objectif qu’il poursuit avec détermination.
Un parcours inspirant, ancré dans la passion de comprendre et d’améliorer la santé humaine.
[Propos recueillis en avril 2025.]