Stéphane Ruggeri
Doctorat en sciences de l’énergie et des matériaux (2003)
Spécialiste Croissance et Innovation, Développement économique de l’agglomération de Longueuil
« Il faut rester ouvert et curieux. Ce qu’on apprend peut s’appliquer de bien des façons, parfois inattendues, dans divers secteurs. »
Originaire de France, Stéphane Ruggeri a choisi l’INRS-EMT pour son doctorat afin d’explorer de nouveaux horizons, à la fois universitaires et culturels. Sous la supervision du professeur Lionel Roué, il s’investit dans la recherche sur les batteries rechargeables nickel-métal hydrure. Ce choix s’inscrivait dans la continuité de son expertise en électrochimie acquise au cours de ses études de maîtrise.
Stéphane garde des souvenirs mémorables de ses années à l’INRS, où il a bénéficié d’un environnement scientifique stimulant et d’un fort esprit de camaraderie. Partagé entre les installations de l’INRS et celles d’Hydro-Québec à Varennes, il a été pionnier dans l’utilisation du broyage mécanique pour les matériaux de batteries. Pour lui, l’INRS représente un lieu où la curiosité et l’apprentissage continu sont cultivés, des qualités essentielles qu’il a mises à profit tout au long de sa carrière.
Après ses études, Stéphane s’oriente vers l’industrie où il met rapidement en pratique les compétences acquises à l’INRS. Il commence sa carrière au Conseil National de Recherches Canada au centre Institut des Matériaux Industriels, le CNRC-IMI, travaillant sur des prothèses de hanche en mousse de titane, avant de revenir à l’INRS avec le professeur Jean-Pol Dodelet, pour un postdoctorat de deux ans et demi, en collaboration avec General Motors, sur les piles à combustible pour les véhicules automobiles. Ces recherches, menées au Centre Énergie Matériaux Télécommunications à Varennes, lui ont permis d’être à la fine pointe de l’innovation en hydrogène, un domaine aujourd’hui en plein essor.
Par la suite, il évolue dans des rôles variés, allant de chercheur chimiste et électrochimiste dans le traitement de l’eau, à conseiller en technologie et innovation chez PRIMA Québec, jusqu’à son poste actuel de spécialiste en croissance et innovation au sein de Développement économique de l’agglomération de Longueuil.
Les collaborations et le réseau développés à l’INRS ont également marqué Stéphane. Ces liens se sont poursuivis bien après ses études, notamment à travers des projets communs avec d’autres diplômé·e·s qu’il a croisé·e·s dans ses postes industriels et institutionnels. Selon lui, l’INRS ne forme pas seulement des chercheur·euse·s, mais crée une communauté d’innovateur·ice·s capable d’avoir un impact durable sur plusieurs industries.
Dans ce rôle, Stéphane combine sa passion pour la science avec un désir de connecter les chercheurs, les entreprises et les startups afin de transformer les idées novatrices en projets concrets. « Mon objectif est de montrer que l’innovation est possible avec les bons outils, les bonnes personnes et les bons moyens financiers », explique-t-il.
Pour Stéphane, la recherche est un levier de transformation sociétale et industrielle. À travers ses initiatives, il cherche à créer des ponts entre les découvertes scientifiques fondamentales et leur application concrète dans l’industrie. Il est particulièrement fier de voir des projets sur lesquels il a travaillé il y a 20 ans, comme les piles à combustible, devenir aujourd’hui des solutions viables pour des enjeux contemporains tels que la transition énergétique.
En parallèle, Stéphane s’investit dans la création d’événements et de réseaux collaboratifs. Il voit ces initiatives comme une manière d’encourager l’échange d’idées, de favoriser les synergies entre chercheur·euse·s et entreprises et de valoriser le rôle central de l’innovation dans le développement économique.
Stéphane encourage les étudiant·e·s actuel·le·s à voir leur diplôme comme un tremplin et non une destination finale. « Il faut rester ouvert et curieux. Ce qu’on apprend peut s’appliquer de bien des façons, parfois inattendues, dans divers secteurs. »
Aujourd’hui, Stéphane continue de construire des ponts entre les sphères universitaire et industrielle, tout en restant en contact avec de nombreux·ses diplômé·e·s de l’INRS. Ce réseau, qu’il qualifie d’inestimable, reflète selon lui l’impact durable de l’Institut sur la carrière de ses ancien·ne·s étudiant·e·s.
[Propos recueillis en octobre 2024.]