Jérémy Gelb
Doctorat en études urbaines, 2022
Conseiller en science des données, Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM)
« Cultivez un esprit ouvert, soyez curieux et critiques, explorez différentes voies et n’hésitez pas à tenter votre chance. »
Après avoir obtenu une licence professionnelle en géomatique et environnement à l’école Nationale des sciences géographiques (ENSG-Géomatique) en France, Jérémy Gelb choisit de poursuivre ses études supérieures au Québec, s’orientant d’abord vers une maîtrise en études urbaines à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM. La géomatique, au cœur de sa formation, englobe l’utilisation des technologies de l’information pour l’acquisition, le traitement et la diffusion de données géospatiales. C’est au cours de ses études à l’UQAM, où il collaborait déjà avec l’INRS en travaillant comme assistant de recherche dans le laboratoire du professeur Philippe Apparicio et en suivant des cours en méthodes quantitatives, que sa passion pour les études urbaines s’est consolidée, le motivant ainsi à entreprendre un doctorat dans ce domaine.
Son parcours au Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS, dirigé par le professeur Apparicio a été marqué par des défis scientifiques stimulants. Ce qu’il a particulièrement apprécié durant ses études, ce sont la rédaction d’articles scientifiques, les échanges avec d’autres chercheurs, ainsi que la présentation de communications, qui ont constitué des expériences enrichissantes. À l’INRS, Jérémy a constaté une véritable culture qui encourage l’implication des étudiants dans la recherche, allant au-delà de simples travaux pratiques. Cette approche privilégiant une intégration directe des étudiants dans la recherche reflète l’engagement de l’INRS envers le développement académique et la formation approfondie de ses membres étudiants. « S’investir dans la création de connaissances, contribuer à la littérature scientifique en rédigeant des articles et confronter ses idées au regard critique d’autres chercheurs » sont des aspects qui l’ont véritablement captivé.
Sa thèse intitulée « L’exposition des cyclistes aux pollutions atmosphérique et sonore en milieu urbain. Comparaison empirique de plusieurs villes à travers le monde », dont la recherche a été effectuée dans les villes de Copenhague, Paris, Lyon, Montréal, Toronto, Hô Chi Minh-Ville, Delhi et Mumbai, lui a valu le Prix d’excellence du directeur général de l’INRS, ainsi que la prestigieuse Médaille académique d’or du Gouverneur général du Canada en 2022. En reconnaissance de son travail exceptionnel, il a également reçu le Prix de la meilleure thèse décerné par la Fondation de l’INRS la même année.
Lorsqu’il a achevé son doctorat, Jérémy avait déjà généré une impressionnante somme de 21 publications, où il figurait en tant que premier, deuxième ou troisième auteur, ainsi qu’une participation à plus d’une quinzaine de conférences. La géomatique et la géographie humaine, deux domaines omniprésents au sein des universités, jouent un rôle essentiel dans divers domaines tels que la criminologie, les transports, l’étalement urbain, les déplacements de populations, etc. Ces disciplines partagent des méthodes d’analyses communes, reposant sur les systèmes d’information géographique et l’analyse spatiale.
Jérémy occupe actuellement un poste de conseiller en science des données à l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), un organisme dont la mission est de planifier, organiser, développer, financer et promouvoir les services de transport collectif dans la grande région de Montréal, dans le but « d’offrir une expérience de mobilité simple, intégrée, fluide et efficace. » Au sein de l’équipe de recherche et valorisation des données, son rôle consiste à analyser des données diverses touchant aux habitudes de déplacement, à l’offre de transport, aux caractéristiques socio-démographiques de la population et plus généralement au territoire de la région de Montréal afin d’orienter la planification du transport collectif. À ce titre, il a déjà élaboré plusieurs indicateurs permettant notamment de quantifier l’accessibilité spatial au transport collectif, aux emplois et le niveau d’équité sociale de leur distribution géographique. Ces travaux restent ancrés dans la recherche car en collaboration avec plusieurs chercheurs et font l’objet de publications scientifiques.
Cette valeur fondamentale de partage des connaissances que l’on retrouve dans le milieu universitaire, trouve ainsi une place significative dans les projets menés à l’ARTM. Cette pratique profite à l’ensemble de la communauté et Jérémy s’engage quotidiennement dans cette dynamique. Il estime qu’il a beaucoup de chance d’être impliqué dans ce processus et juge que l’INRS l’a bien préparé pour le poste qu’il occupe : « le doctorat m’a bien donné le temps de développer cet aspect analytique et critique et cela m’a donné le temps de renforcer mes compétences dans tout ce qui est analyse de données quantitatives et spatiales ainsi que pour la programmation ».
En guise de conclusion, Jérémy offre ce conseil aux étudiantes et étudiants actuels et futurs : « explorez la possibilité de décrocher un poste d’assistant de recherche en recherchant un ou une professeure dont le projet de recherche vous intéresse et auquel vous pourriez contribuer. Même si votre contribution semble modeste au départ, n’hésitez pas à vous impliquer sur le terrain. Participer à l’écriture d’articles, se plonger dans la littérature scientifique est une expérience formatrice. Cette démarche constitue indéniablement le meilleur moyen de débuter dans le domaine. En outre, cela facilitera l’enrichissement de votre CV. N’hésitez pas à approcher les professeur-e-s, à vous intéresser à leurs projets de recherche, et cherchez à vous intégrer. Ces actions vous permettront d’acquérir des compétences variées et précieuses », juge-t-il.
[Propos recueillis en février 2024.]