Audrey Maheu

Audrey Maheu
Doctorat en sciences de l'eau, 2016
Professeure-chercheure à l'Université du Québec en Outaouais
Département des sciences naturelles

 

« Il est essentiel de ne pas craindre l’exploration de nouveaux horizons. Parfois, notre focalisation pour compléter notre thèse peut dissimuler une question tout aussi importante : que souhaitons-nous vraiment tirer de cette expérience ? »

Titulaire d’un doctorat en sciences de l’eau (2016) de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) sous la direction d’André St-Hilaire, Audrey Maheu occupe actuellement le poste de professeure-chercheure à l’Université du Québec en Outaouais et est aussi directrice scientifique de l’Institut des Sciences de la Forêt tempérée (ISFORT). Son champ d’expertise s’articule autour de l’écohydrologie, un domaine interdisciplinaire qui scrute les relations entre l’eau et les écosystèmes, qu’ils soient aquatiques ou terrestres.

Audrey Maheu a bâti un solide parcours académique débutant par l’obtention d’un B. Sc. en géomatique appliquée à l’environnement de l’Université de Sherbrooke, suivi d’une maîtrise professionnelle en gestion intégrée des ressources en eau à l’Université McGill. Elle a ensuite acquis une précieuse expérience en travaillant comme stagiaire pendant un an pour le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) avant d’entamer un doctorat en sciences de l’eau au Centre Eau Terre Environnement. Bien qu’elle avoue avoir eu initialement peu d’intérêt pour la recherche en début de carrière, tout a changé lorsqu’elle a effectué un stage de recherche à Dakar, au Sénégal, où elle cartographiait des inondations. C’est à ce moment-là que la recherche a réellement commencé à la passionner. Par la suite, elle a intégré les rangs d’Environnement Canada, mais anticipant des coupes budgétaires, elle saisit l’opportunité d’entreprendre son doctorat à l’INRS, principalement attirée par les travaux du professeur André St-Hilaire. Elle explique : « J’avais pris connaissance de certains des travaux d’André sur la qualité de l’eau lorsque j’étais à Environnement Canada. Son approche m’a réellement interpellée, ce qui a renforcé mon désir de réaliser mon doctorat sous sa direction. De plus, André se montrait très ouvert à superviser des étudiant-e-s sans expérience de recherche, n’y voyant aucun inconvénient à cela. Son ouverture d’esprit est une de ses qualités distinctives. Les parcours atypiques ne sont pas un obstacle pour lui. » Son attachement à la recherche universitaire a été solidifié au cours de ses études à l’INRS. « C’est un domaine parfait pour moi. Je me sens vraiment comme un poisson dans l’eau. » dit-elle avec amusement. Audrey constate également qu’elle préfère se consacrer à la science fondamentale et à l’étude des processus hydrologiques et écologiques. « Poser des questions, explorer de nouvelles idées et chercher des réponses, voilà ce qui me passionne ».

Depuis son arrivée à l’Université du Québec en Outaouais en 2017 en tant que professeure-chercheure, Audrey Maheu a déjà encadré de nombreux étudiant-e-s et publié plusieurs articles dans des revues de premier plan dans son domaine. Elle s’est rapidement affirmée comme une référence dans le domaine de l’eau. Ses pairs soulignent son engagement qui va bien au-delà de la recherche. Elle a notamment joué un rôle essentiel dans l’introduction du programme international « Project WET » (Water Education for Teachers) au Québec, ce qui lui a valu un prix de l’Association canadienne des ressources hydriques. L’écohydrologie a connu une évolution notable depuis quelques années, passant d’une concentration principale sur les forêts et les arbres à une étude élargie des milieux aquatiques, des zones humides, et de l’hydrologie. Son expertise réside dans la compréhension des interactions complexes entre les écosystèmes et l’eau.

« Il est possible de consacrer l’intégralité de sa thèse à un seul sujet, puis d’explorer de nombreux autres domaines par la suite » explique Audrey. « Parfois, l’évolution de notre carrière nous conduit à aborder une multitude de sujets différents. Il est essentiel de ne pas se limiter à notre domaine d’études doctorales. Par exemple, j’avais envisagé une carrière en hydrologie des rivières, mais j’ai finalement été embauché dans le domaine de l’hydrologie forestière. Si l’on m’avait posé la question auparavant, je n’aurais jamais imaginé travailler dans ce domaine. Nos parcours évoluent et ne sont pas déterminés par notre domaine d’études initial. Quand je réfléchis à mon parcours, je réalise qu’aujourd’hui je suis en mesure d’aborder une multitude d’autres domaines. »

Audrey estime que l’INRS et le laboratoire d’André St-Hilaire lui ont ouvert les portes de l’hydrologie environnementale. Cette discipline lui a permis de traiter des questions écologiques fondamentales. « Ce qui distingue particulièrement son laboratoire, c’est la possibilité d’examiner de front des problématiques environnementales cruciales. C’est ce que j’ai le plus apprécié, en plus de la construction d’un réseau de contacts qui continuera de m’accompagner tout au long de ma carrière. Ces éléments représentent des atouts considérables pour moi. »

Au terme de notre entretien, elle partage ce message inspirant : « il est essentiel de ne pas craindre l’exploration de nouveaux horizons. Parfois, notre focalisation pour compléter notre thèse peut dissimuler une question tout aussi importante : que souhaitons-nous vraiment tirer de cette expérience ? » Audrey nourrit l’ambition d’une carrière académique épanouissante et durable, dédiée à la recherche. Nous lui souhaitons très sincèrement un long parcours professionnel empreinte de nouvelles découvertes scientifiques.

[Propos recueillis en octobre 2023.]

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