Seda Yasa
Chargée de recherche postdoctorale, Centre de médecine génomique, Université Harvard
Doctorat en biologie, 2022
« Sans un soutien financier adéquat, il est presque impossible de faire de la recherche. J’ai été extrêmement privilégiée d’avoir le soutien de l’INRS grâce à l’obtention de bourses et de prix. Cela m’a permis de me concentrer sur mes travaux de recherche. »
Intéressée par les troubles du stockage lysosomal et les maladies neurodégénératives, Seda Yasa se sent immédiatement interpellée lorsqu’elle prend connaissance des travaux de recherche du professeur Stéphane Lefrançois, du Centre Armand-Frappier Biotechnologie. Avec son équipe à Laval, le chercheur étudie la biologie cellulaire de la protéine CLN3, afin de mieux comprendre sa fonction et trouver des cibles thérapeutiques. Son équipe et lui travaillent sur la maladie de Batten, une maladie génétique et dégénérative rare qui affecte majoritairement les enfants.
Elle décide alors de quitter sa Turquie natale pour poursuivre ses études à l’INRS. Durant cinq ans, Seda Yasa effectue des recherches sur le rôle des protéines CLN dans les voies de trafic intracellulaire afin de développer de nouvelles pistes thérapeutiques pour les maladies de stockage lysosomales. La forme la plus courante de démence infantile, la maladie de Batten, est causée par des mutations du gène CLN3. Les patients meurent généralement avant l’âge de 30 ans. La fonction exacte de la protéine CLN3 est encore inconnue, ce qui rend le mécanisme physiopathologique sous-jacent peu clair.
Elle considère que la formation qu’elle a reçue à l’INRS, et plus particulièrement le travail qu’elle a effectué en collaboration avec le professeur Lefrançois, lui a permis d’avancer à pas de géant dans son domaine. Elle se rappelle ses années passées à l’INRS comme étant très intenses. Elle ajoute qu’il faut être déterminé pour réussir. Grâce à des bourses de l’INRS, dont le prix du rayonnement international, à la participation à des colloques internationaux et à l'obtention d'un prix pour la meilleure présentation à une conférence internationale, Seda a été invitée à présenter à plusieurs conférences et symposiums internationaux durant ses études. Ces occasions lui ont permis de rencontrer des leaders dans son domaine d’expertise et de se constituer un solide réseau de contacts. Son directeur de thèse dispose également d'un important réseau de collaboration qui lui a permis d’accéder directement à des sources. Elle ajoute : « Le professeur Lefrançois m’a fait des commentaires très constructifs sur mes compétences en rédaction scientifique, ce qui m’a permis de publier deux articles dans des revues de premier plan. À cet égard, je le remercie d’avoir été un superviseur fantastique. Non seulement il m’a offert un environnement de travail sain, mais il a également partagé ses vastes connaissances, ce qui m’a aidé à améliorer mes compétences scientifiques. » Elle ajoute : « Je tiens à mentionner que l’emplacement du Centre Armand-Frappier Biotechnologie, situé au cœur de la Cité de la Biotech à Laval, est un endroit idéal pour réaliser des travaux novateurs. Les équipements et les laboratoires mis à la disposition des étudiant.e.s sont à la fine pointe et facilitent grandement le travail. »
Mme Yasa travaille actuellement en tant que chargée de recherche postdoctorale dans le laboratoire neurologique du Centre de médecine génomique de l’École de médecine de l’Université Harvard, sur la même maladie qu’elle a étudiée pendant son doctorat. Elle y poursuit ses travaux et souhaite trouver un traitement pour cette maladie, que ce soit dans l'industrie ou en milieu universitaire.
Elle estime qu’il est important de s’entourer de personnes qui veulent réussir. Cela a été une grande source de motivation pour elle : « Il n’est pas toujours facile de rester motivée. Il ne faut jamais perdre de vue ce qui nous motive », dit-elle. « Pour moi, faire de la science, c’est contribuer au mieux-être de la société. Faire un doctorat est un mode de vie, il faut être conscient de ses habitudes de vie et de travail pour persévérer », ajoute-t-elle.
Seda Yasa a déjà publié plusieurs articles de recherche. Elle a été interviewée pour le Journal of Cell Science, qui aide, entre autres, les chercheurs en début de carrière à se faire connaître et à promouvoir leurs articles. Elle juge que sa formation, combinée à sa détermination, ses compétences et connaissances, sont des atouts précieux qui lui seront indispensables tout au long de sa carrière. Nous lui souhaitons beaucoup de succès dans tous ses projets.
[Propos recueillis en juin 2022.]