Christelle Paré

Christelle Paré 
Ph. D. études urbaines, 2016

Chercheuse indépendante et enseignante à l’École nationale de l’humour
 

Elle estime que sa capacité à adopter une perspective globale sur l’industrie lui vient de sa formation à l’INRS, où on lui a enseigné l’importance d’un bon cadre conceptuel.

« L’humour, c’est du sérieux. » C’est le titre, telle une devise, du blogue que Christelle Paré a tenu jusqu’à tout récemment dans Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec. Celle qui est devenue la première chercheuse canadienne sur l’industrie de l’humour francophone souhaite abattre les frontières entre la recherche et l’humour, afin de le faire rayonner encore davantage. 

Mme Paré est entrée à l’INRS avec un bagage universitaire en communication publique et sportif en volleyball et en rugby. C’est auprès de Christian Poirier qu’elle a fait ses études doctorales. Elle retient la grande et précieuse proximité avec les membres du corps professoral du Centre, tant à Montréal qu’à Québec. Elle souligne que plusieurs professeures et professeurs ont fait preuve d’une « grande générosité » à son égard et se sont intéressés à ses travaux de recherche, dont Denise Helly, Diane St-Pierre et Guy Bellavance. 

C’est auprès d’elles et d’eux qu’elle a développé son « esprit scientifique ». Elle estime que sa capacité à adopter une perspective globale sur l’industrie lui vient de sa formation à l’INRS, où on lui a enseigné l’importance d’un bon cadre conceptuel. Elle ajoute que les divers projets de recherche auxquels elle a collaboré lui ont permis de brosser un meilleur portrait de la situation du milieu culturel québécois en général, et du secteur de l’humour en particulier. Ses contrats actuels auprès des humoristes, firmes, entreprises de services et autres acteurs du milieu culturel découlent d’ailleurs des contacts qu’elle a établis au cours de ses études doctorales. Elle ajoute qu’une grande enquête internationale sur les festivals de musique dans dix pays à travers le monde a donné « une grosse couleur, un point de départ » à son postdoctorat.

Après l’obtention de son doctorat, elle est devenue chercheuse postdoctorale au Centre for Comedy Studies Research (Brunel University London). Elle y a découvert un riche « univers que le milieu universitaire d’ici ignore ». Elle a d’ailleurs attiré sa nouvelle communauté à Montréal pour y tenir, en juillet 2017, le congrès international de l’International Society for Humor Studies. Elle est ensuite devenue postdoctorante à l’Université Saint-Paul d’Ottawa, où elle a notamment étudié le monde de l’humour franco-ontarien. Depuis, invitée régulièrement à commenter dans les médias les enjeux liés au milieu de l’humour au Québec, elle multiplie les projets et collaborations. Elle enseigne à l’Université d’Ottawa et à l’École nationale de l’humour et a été recrutée par le Groupe Juste pour rire pour décortiquer les tendances et identifier les bonnes pratiques qui orienteront les décisions de l’entreprise.

Celle pour qui la recherche est essentielle au bonheur s’est fixé deux buts en étudiant l’humour. D’abord, démontrer que c’est une industrie sérieuse qui a « un poids économique fantastique; c’est la forme culturelle qui attire le plus de visibilité médiatique en plus d’être la plus rentable ». Elle estime que cet aspect est de plus en plus reconnu, quoique les organismes subventionnaires n’offrent toujours pas de subventions à la création en humour. Ensuite, elle espère faire reconnaître la valeur de la recherche universitaire par le milieu de l’humour. Bien qu’une certaine méfiance persiste, elle constate « des gains en termes de légitimité », notamment en permettant d’appliquer ici les meilleures idées glanées dans les festivals d’humour à travers le monde. 

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