Martine Isabelle
Maîtrise en microbiologie appliquée (2008)
Conseillère-cadre, projets scientifiques transversaux, Vice-présidence aux affaires scientifiques, Institut national de santé publique du Québec
« Ce que je retiens de l’INRS, c’est que je n’étais pas qu’un numéro. Les relations humaines et le sentiment de proximité sont des choses précieuses, qui distinguent cette université des plus grandes institutions. »
Le parcours de Martine est marqué par l’importance de l’interdisciplinarité sur la société. Diplômée de l’INRS, elle a su transformer son amour pour la biologie et sa passion pour la communication en une carrière marquée par l’innovation et l’engagement. Que ce soit au sein d’un groupe de recherche, dans les salles d’exposition du Musée Armand-Frappier ou dans un centre d’expertise à l’avant-garde de la santé publique au Québec, Martine a à cœur de construire des ponts entre les disciplines, les expert·e·s et le grand public.
Avant d’arriver à l’INRS, Martine a complété un baccalauréat en biologie à l’UQAM, où l’apprentissage par problème, en petits groupes, l’a sensibilisée à l’importance du travail interdisciplinaire et collaboratif. C’est au cours de l’été, entre sa deuxième et troisième année, qu’elle découvre l’INRS en participant à un stage de recherche au campus de Laval. Séduite par l’échelle humaine de l’institution et par la proximité avec les professeur·e·s, elle décide d’y entreprendre une maîtrise en microbiologie appliquée. « Je me souviens avoir été frappée par la collaboration et l’esprit de communauté au sein des groupes de recherche », confie-t-elle.
Sa recherche portait sur le biotraitement des lisiers de porc, une source de perturbateurs endocriniens. Ce projet, visant à trouver une solution à un enjeu environnemental complexe, l’a plongée dans une collaboration interdisciplinaire au carrefour de la microbiologie, de la biologie moléculaire, de la toxicologie, de la chimie et de l’ingénierie. Ce projet lui a permis de se familiariser avec des méthodologies variées, tout en travaillant avec des spécialistes de divers horizons. « C’était fascinant : je pouvais toucher à plein de disciplines scientifiques tout en acquérant une compréhension globale et en apprenant à communiquer avec des expert·e·s dans des domaines très différents du mien. »
Ces années passées à l’INRS ont laissé une empreinte indélébile sur son parcours. Au-delà des compétences techniques, Martine retient surtout les leçons de l’interdisciplinarité et de la collaboration, des valeurs qui continuent de guider sa carrière. Elle se souvient également des liens humains forts qu’elle a tissés, tant avec ses collègues étudiant·e·s qu’avec les professeur·e·s, créant un environnement stimulant où chacun se connaissait par son prénom. « Ce que je retiens de l’INRS, c’est que je n’étais pas qu’un numéro. Les relations humaines et le sentiment de proximité sont des choses précieuses, qui distinguent cette université des plus grandes institutions. »
Après avoir terminé son diplôme, Martine a trouvé sa voie dans la communication scientifique, au Musée de la santé Armand-Frappier, situé à proximité du campus de l’INRS à Laval. Durant 14 ans, elle a élaboré, avec ses collaborateur·ice·s, des expositions et des activités éducatives visant à rendre la science accessible au grand public. À travers son travail, elle a cherché à créer des ponts entre la science et la société, s’appuyant sur la rigueur scientifique, pour produire du contenu clair et engageant.
En 2021, alors que la pandémie de COVID-19 battait son plein, Martine a choisi de relever un nouveau défi en rejoignant l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). À titre de conseillère cadre, elle a d’abord contribué à un projet interdisciplinaire de vigie génomique des variants du SRAS-CoV-2, mobilisant épidémiologistes, bioinformaticiens et spécialistes en génomique. Depuis 2022, elle pilote des projets scientifiques transversaux, dont l’élaboration d’un programme scientifique sur cinq ans portant sur les grands enjeux de santé publique étant sur le radar de l’Institut. Ces responsabilités lui permettent de mettre à profit les compétences acquises à l’INRS, notamment sa capacité à collaborer avec des experts d’horizons divers et à mener des projets d’envergure avec autonomie et efficacité.
Martine attribue une grande partie de ses succès professionnels à son parcours à l’INRS, où elle a appris l’importance de conjuguer rigueur académique et collaboration. Elle recommande aux étudiant·e·s actuel·le·s de profiter pleinement des opportunités qui s’offrent à eux et elles. « Oui, le projet de maîtrise est central, mais les expériences extra-universitaires jouent un rôle crucial. C’est souvent là qu’on développe les compétences en gestion, communication et relations interpersonnelles qui nous servent tout au long de notre carrière. »
Aujourd’hui, Martine poursuit son engagement en santé publique avec le même désir de contribuer concrètement à l’amélioration de la santé et du bien-être collectifs. En collaborant avec des expert·e·s et en réfléchissant aux grands défis de demain, elle demeure fidèle à l’esprit qui l’a animée depuis ses débuts à l’INRS : mettre la science au service du bien commun.
[Propos recueillis en janvier 2025.]