Annie Poulin

Annie Poulin
Doctorat en sciences de l’eau, 2008 
Professeure à l’École de technologie supérieure (ÉTS)

« C’est exactement ce dont j’avais besoin — des personnes qui croyaient en moi, qui voyaient plus grand que moi et en mes capacités. Chaque fois que je parlais à mes mentors, ils me lançaient des défis de plus en plus grands en soulignant mon potentiel pour devenir professeure. Alors, j’ai saisi l’occasion ! »

Passionnée par les sciences depuis toujours, Annie Poulin a d’abord choisi les sciences de la santé en raison de son intérêt pour la médecine. Son parcours a débuté en nutrition, mais lors d’un cours sur le corps humain et la digestion, elle réalise que ce domaine ne la passionne pas autant. Elle se tourne alors vers le génie, où elle pourra jumeler son esprit analytique à son autre passion, l’environnement.

Au cours de ses études en génie géologique, axées sur les sciences de la terre et les ressources en eaux souterraines, Annie croise la route du professeur Jean-Pierre Villeneuve. Ce dernier lui offre l’occasion de plonger dans le monde de la recherche par un stage d’été à l’INRS. Enthousiaste à cette idée, Annie entame cette même année, un stage à l’INRS-EAU, l’un des prédécesseurs du Centre Eau Terre Environnement. Cette expérience s’est avérée être une véritable source d’inspiration pour elle. Elle poursuit aux côtés d’Alain N. Rousseau et d’Alain Mailhot, tous deux associés de recherche du professeur Villeneuve à l’époque. Annie se remémore avec plaisir cette période enrichissante au sein de l’équipe du professeur Villeneuve, soulignant les activités de groupe qui lui ont permis de rencontrer des étudiantes et étudiants à divers stades de leurs études. Elle sourit en se rappelant qu’en tant que stagiaire, elle admirait les personnes avancées au doctorat en se disant : « Wow, elles sont bien courageuses, je ne ferai jamais ça ! » Pourtant, finalement, elle l’a fait, note-t-elle en riant.

Vers la fin de son baccalauréat, Annie prend pleinement conscience de son identité d’ingénieure, une réalisation partagée tant par ses proches que par ses amis. Initialement, son objectif était de conclure ses études en génie, acquérir de l’expérience en sciences de l’eau et débuter sa carrière. L’idée de poursuivre des études supérieures et de s’engager dans la recherche n’était pas du tout envisagée. Cependant, tentée par une maîtrise à l’INRS, il est devenu évident pour le professeur Villeneuve et son co-directeur, le Professeur Alain Mailhot, qu’elle était la candidate idéale pour un doctorat. Malgré son refus initial avec un simple « Non, merci », Annie a finalement accepté, complétant son doctorat en sciences de l’eau six ans plus tard.

Ce qui a véritablement influencé son changement d’orientation, c’est la découverte progressive de sa passion pour la recherche. Elle met en avant le rôle important des professeurs en tant que mentors, soulignant les encouragements des professeurs Villeneuve et Mailhot qui l’encourageaient à prendre cette voie. Pour Annie, avoir quelqu’un qui croyait en ses capacités et la poussait à relever des défis a été déterminant. Elle ajoute : « C’est exactement ce dont j’avais besoin : des personnes qui croyaient en moi, qui voyaient plus grand que moi et en mes capacités. Chaque fois que je leur parlais, ils me lançaient des défis de plus en plus grands en soulignant mon potentiel pour devenir professeure. Alors, j’ai saisi l’occasion ! ».

Après ses études doctorales, Annie a tracé son parcours professionnel en tant que postdoctorante à l’École de technologie supérieure (ÉTS), avant d’opter pour une carrière de professeure-chercheure. Selon elle, sa formation à l’INRS a joué un rôle déterminant dans son cheminement professionnel jusqu’à présent. En tant que professeure aujourd’hui, Annie souligne l’importance des qualités humaines pour exceller dans ce rôle. « En tant que mentor de jeunes chercheurs, bien que nous ayons une expérience avancée, il est essentiel d’être réceptif aux différentes histoires et personnalités des étudiantes et étudiants. Il est essentiel de savoir s’adapter et de les guider pour les amener à se dépasser. C’est ainsi que je conçois et mets en pratique mon rôle au quotidien ». Elle partage également ceci : « Le plus grand défi réside dans le fait de guider un ou une étudiante pour qu’il ou elle prenne pleinement en charge son projet. Quand vient le moment où c’est lui ou elle qui arrive avec des idées ou des solutions aux obstacles rencontrés, je me dis OK, nous avons réussi ! C’est une expérience profondément humaniste. Un étudiant heureux et confiant, c’est un étudiant qui réussira », résume-t-elle.

Pour Annie, l’INRS demeurera à jamais son alma mater, un lieu qu’elle estime unique. Aujourd’hui, elle exprime avec fierté son attachement soutenu à l’INRS. Elle termine son témoignage en adressant ce message inspirant aux étudiant·e·s : « Profitez pleinement de votre période étudiante pour vous amuser dans votre recherche. Vous avez la chance d’explorer, alors saisissez cette opportunité comme une invitation à vous amuser avant tout. À l’INRS, j’ai intégré pleinement cette notion cruciale pour devenir une scientifique. Ce que j’apprécie le plus dans mon métier, c’est sa dimension créative. Tout le processus d’exploration de nouvelles idées me fascine et me passionne. La créativité et la curiosité sont des éléments incroyablement stimulants dans la recherche. Mon aspiration personnelle est de continuer à m’amuser jusqu’à la fin de ma carrière. Un professeur qui prend du plaisir encourage également ses étudiant·e·s à en faire de même », conclut-elle.

[Propos recueillis en janvier 2024.]

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