Marilyne Labrie
Ph.D en immunologie et virologie, 2016
Professeure adjointe, Université de Sherbrooke
« J’ai été rapidement charmée par le Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie de l’INRS, un lieu idéal pour moi, par sa taille humaine, l’énergie conviviale et le travail collaboratif, de même que pour le travail et le soutien des techniciennes et techniciens travaillant sur les plateformes de recherche. »
Après l’obtention de son baccalauréat et de sa maitrise en biologie de l’Université du Québec à Montréal en 2009, Marilyne Labrie choisit de poursuivre ses études doctorales dans le domaine de l’immuno-oncologie au Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie de l’Institut national de la recherche scientifique, sous la direction du professeur Yves St-Pierre. « Les travaux du professeur St-Pierre sur le cancer m’intéressaient beaucoup. Après avoir consulté des chercheurs et discuté avec quelques collègues et professeurs, on m’a, sans hésitation, recommandé le professeur St-Pierre. J’ai aussi été rapidement charmée par le centre, un lieu idéal pour moi, par sa taille humaine, l’énergie conviviale et le travail collaboratif, de même que pour le travail et le soutien des techniciennes et techniciens travaillant sur les plateformes de recherche. C’était le bon endroit pour moi et j’ai adoré travailler avec Pr St-Pierre. »
Après l’obtention de son doctorat en 2016, Marilyne entreprend une formation postdoctorale au MD Anderson Cancer Center de l’université du Texas, un prestigieux centre de recherche sur le cancer aux États-Unis. Sous la direction du Dr Gordon Mills, leader mondial dans la recherche sur le cancer ovarien, elle s’intéresse aux mécanismes moléculaires liés à la résistance aux thérapies ciblées chez les patientes atteintes de cancers gynécologiques. Ce fut pour elle une expérience enrichissante dont elle a grandement appris. Ensuite, elle suit le Dr Mills lors de son transfert à l’Oregon Health & Science University. Là-bas, elle contribue pendant trois ans à la mise en place d’une nouvelle plateforme multiomique [une discipline de la biotechnologie alliant les plus récentes avancées et analyses des champs de recherche de la génomique, de la métabolomique, de la transcriptomique et de la protéomique] pour le suivi des patientes atteintes de cancer.
C’est en 2021 que Marilyne revient s’installer au Québec avec sa jeune famille, pour entreprendre un nouveau défi en tant que professeure-chercheure au Département d’immunologie et de biologie cellulaire de l’Université de Sherbrooke, où elle met sur pied un nouveau programme de recherche sur les mécanismes de résistance des cancers ovariens à l’immunothérapie. Elle déploie actuellement une nouvelle plateforme de multiomiques, comme celle qu’elle a établie lors de sa formation aux États-Unis. Elle estime que ce nouveau programme de recherche original et innovant aura un impact concret sur la manière dont sont traitées les patientes atteintes de cancers agressifs.
Lorsqu’on lui demande de partager des moments privilégiés lors de son passage à l’INRS, Marilyne se remémore avec joie son rôle d’animatrice auprès du programme Apprentis chercheurs. Un rôle qu’elle a tenu durant quelques années. Ce programme créé il y a plus de vingt ans vise à initier les jeunes à la recherche scientifique. « C’était la première fois que j’étais appelée à faire de la vulgarisation scientifique ! Je devais non seulement démystifier le milieu de la recherche pour les jeunes, mais je les accompagnais aussi dans leur projet. » Elle juge que cette expérience a été des plus enrichissante et formatrice, autant pour elle que pour les jeunes qu’elle a côtoyés.
Le niveau d’autonomie que Marilyne a vécu durant ses études fait aussi partie de l’expérience positive qu’elle a vécu au Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie. Son directeur de recherche lui a permis d’entretenir de fructueuses collaborations, tant à l’interne qu’à l’externe, et une approche distincte. Selon elle, la qualité de son directeur de recherche a exercé une grande influence sur son parcours : « Je n’ai que des éloges à l’égard de mon directeur de projet. Il m’a laissée explorer des idées scientifiques et me permettait d’essayer de nouvelles choses. Si je n’avais qu’un conseil à donner aux étudiantes et étudiants, ce serait de garder l’esprit ouvert. Soyez curieux. De nouvelles occasions s’ouvrent à nous lorsqu’on sort de sa zone de confort. On apprend souvent plus lorsqu’on sort des sentiers battus et cela devient plus facile par la suite », résume-t-elle.
Son souhait le plus cher? « Ce serait de bâtir, dans quelques années, une plateforme de médecine personnalisée pour les patientes atteintes du cancer de l’ovaire afin de mieux cibler les traitements qui leurs sont offerts. Ce cancer est le troisième cancer de l’appareil reproducteur féminin le plus fréquent au Canada, avec un taux de survie de seulement 40 % sur cinq ans », souligne-t-elle.
[Propos recueillis en octobre 2022.]