Bélinda Crobeddu
Doctorat en biologie, 2023
Conseillère à la recherche, Collège Montmorency
« L’INRS a été une révélation pour moi. Je me suis sentie comme une personne et non comme un chiffre parmi des milliers d’autres. »
Dès le début de notre entretien, Bélinda Crobeddu met en avant son parcours universitaire atypique, qu’elle considère comme un véritable atout et qui lui a permis de développer plusieurs compétences essentielles.
Bélinda avait initialement l’ambition de devenir technicienne en laboratoire, ce qui l’a conduite à obtenir son brevet de technicien supérieur (BTS) en France. Cependant, c’est au cours de ces études qu’elle développe un grand intérêt pour la toxicologie et pour comprendre l’impact de l’environnement sur la santé humaine. Ce nouvel élan l’incite à approfondir ses connaissances, se spécialisant progressivement en toxicologie environnementale, et couronnant ses efforts par l’obtention d’une maîtrise en Toxicologie Environnement et Santé. Malgré son désir initial de poursuivre un doctorat, les complexités du système éducatif français ont dirigé son parcours vers le Québec, où elle a initialement entrepris un doctorat à l’UQAM.
Une rencontre fortuite lors d’un congrès, avec Géraldine Delbès et Isabelle Plante, toutes deux professeures au Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie (AFSB) l’incite à faire le saut à l’INRS. Bélinda fait le choix d’entamer un nouveau doctorat avec la Professeure Isabelle Plante. « Je me considère chanceuse qu’Isabelle ait pris le risque de guider une étudiante ayant un parcours atypique comme le mien ». Elle poursuit : « Initialement, tout mon parcours en toxicologie portait sur la pollution, les particules atmosphériques et les voies respiratoires. Puis, je me suis retrouvée à travailler sur la glande mammaire, un organe que je connaissais peu. Cela a introduit une toute nouvelle dimension en toxicologie, car il s’agit d’un organe hormono-dépendant, apportant une complexité unique. » Étant naturellement passionnée par les défis, Bélinda a accueilli cette nouvelle perspective avec enthousiasme.
Au Centre AFSB, elle fait la découverte d’un campus véritablement unique, marqué par des teintes distinctives qu’elle attribue à son isolement loin des grands centres. Un lieu qu’elle qualifie de « fait pour elle ». Elle exprime sa gratitude pour le soutien constant dont elle a bénéficié tout au long de son parcours à l’INRS, que ce soit de la part de sa directrice de thèse ou de l’ensemble de l’administration et de la direction. Elle affirme avec certitude que le caractère intimiste du campus favorise une atmosphère propice à l’écoute et à la prise en compte des besoins individuels.
C’est grâce à son fort sentiment d’appartenance et à son engagement social que Bélinda s’est fortement investie dans des activités dites parascolaires. Elle est notamment à l’origine de la création d’un nouveau programme de congé parental unique à l’INRS, une idée qu’elle a soumise à la direction du centre pendant sa grossesse, et qui a mené à être concrétisée. Selon elle, « la mise en place de cette aide financière témoigne du regard attentif de l’INRS à l’égard des besoins de sa communauté. » Il est important de souligner que l’INRS est le seul établissement universitaire au Québec à proposer un tel soutien.
À cela s’ajoute sa participation à la création du journal de vulgarisation scientifique La Synthèse, réalisé par des étudiantes et étudiants provenant des quatre centres. Bélinda explique : « Ma participation active à d’autres activités à grandement enrichi mon parcours. Je n’ai pas seulement effectué des recherches en laboratoire, j’ai également diversifié mes expériences. Cela m’a permis d’acquérir des compétences inestimables, telles que la gestion d’équipe, la vulgarisation et la communication scientifique, ainsi que le marketing. Ces compétences ont indéniablement influencé mon choix de carrière. » Elle souligne le soutien de sa directrice de thèse, qu’elle qualifie de « joyau particulier à l’INRS » et qui reconnaissait que ces activités étaient bénéfiques.
Aujourd’hui Bélinda est conseillère à la recherche au Collège Montmorency à Laval, où elle joue un rôle essentiel dans l’élaboration et la mise en œuvre de la recherche scientifique au collégial visant également à susciter l’intérêt des jeunes pour les carrières scientifiques. Avec un brin d’amusement, elle précise « Et oui, il se fait de la recherche scientifique dans les Cégeps ! ». Un domaine encore méconnu, mais en pleine expansion. Ce défi est une source de motivation pour Bélinda, qui se projette davantage dans l’administration de la recherche. Elle déclare : « Il n’y a pas de limites dans le domaine de la recherche. J’apprécie les défis de la recherche en milieu collégial, où la reconnaissance de la qualité de la recherche est un défi dès le départ. J’aime son aspect administratif, toute la gestion en coulisse. Mine de rien, tout peut changer rapidement. » Son approche collaborative facilite les démarches et contribue à créer un environnement propice à l’innovation et à la réussite des projets qu’elle et son équipe mettent en place.
À la fin de notre entretien, Bélinda exprime le souhait de vouloir encourager les étudiantes et étudiants à s’investir davantage et à élargir leurs perspectives pendant leurs études. Elle souligne : « C’est une excellente manière de construire un réseau de contacts et de développer des compétences transférables. Mon propre engagement dans ces activités a été extrêmement bénéfique, tant sur le plan du développement personnel que professionnel » conclut-elle.
[Propos recueillis en décembre 2023.]