Elyas Aissia
M.Sc. sciences de l’eau, 2021
Communicateur scientifique pour LaSciencedAbord et administrateur, Science pour tous
« L’INRS m’a appris à communiquer la science de façon efficace et intelligible selon le public cible. Ma formation a dépassé les frontières du laboratoire. »
Après avoir complété son baccalauréat en chimie en échange à l’Université du Québec à Chicoutimi, Elyas Aissia ne se voyait pas rentrer en France. « Le Québec regorge de bonnes universités et l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) ne fait pas exception », nous dit Elyas. Il admet avoir été séduit par la facilité des échanges entre étudiant.e.s, la proximité avec les professeur.e.s et l’esprit de communauté que l’INRS a su créer.
C’est en 2018 qu’Elyas s’inscrit à la maîtrise en sciences de l’eau au Centre Eau Terre Environnement à Québec, une aventure qui durera trois ans et au cours de laquelle il aura énormément appris. « Ma maîtrise m’a permis d’aller sur le terrain, de visiter le Nord du Québec et d’autres lieux que je n’aurais jamais découverts sans cette opportunité. J’ai rencontré des membres des communautés des Premières Nations et je suis fier d’avoir été sensibilisé à la question de leur environnement. J’ai appris à conduire des bateaux, à pêcher, à survivre en forêt, à donner des cours aux étudiant.e.s fraîchement arrivé.e.s, à gérer un laboratoire et acquis tellement d’autres compétences utiles qui m’ont appris qu’un diplôme va bien au-delà d’une mention sur un CV, » résume-t-il.
Il estime que ses études à l’INRS lui ont permis d’apprendre à communiquer la science de façon efficace et intelligible selon le public cible. « La formation que j’ai reçue à l’INRS a dépassé les frontières du laboratoire. Les échanges avec le gouvernement, les représentant.e.s des différentes communautés et le grand public m’ont fait réaliser la place de plus en plus importante qu’occupe la vulgarisation scientifique dans la recherche. Les gens veulent comprendre le monde qui les entoure et c’est le rôle des scientifiques de faire connaître les projets que nous réalisons, » ajoute-t-il.
Si Elyas retient une leçon de son passage à l’INRS, c’est que les opportunités sont omniprésentes. « L’INRS, et plus largement le Québec, sont des incubateurs de carrière. Le plus important est de saisir ces opportunités et de ne pas hésiter à faire porter sa voix, » affirme-t-il.
C’est ce qu’il a fait depuis la fin de ses études de maîtrise, au printemps 2021. Après avoir remporté le premier prix du concours de vulgarisation scientifique « Présente ta recherche en écotox » du Regroupement des écotoxicologues du Québec (EcotoQ), Elyas a pris part à une multitude de projets de communication scientifique tels le lancement de la chaîne LaSciencedAbord, une initiative soutenue par l’Agence de santé publique du Canada qui compte plus de 40 000 abonné.e.s sur les réseaux sociaux. Il occupe également un poste d’administrateur chez Science pour tous, l’organisme derrière la Toile scientifique et l’événement 24 heures de science. Il développe maintenant de nouveaux projets avec les chercheur.euse.s et étudiant.e.s et souhaite leur créer un canal de diffusion privilégié.
« La communication scientifique au Québec est encore sporadique. Il y a un fort intérêt pour la vulgarisation, un public et des personnes motivées à partager leurs connaissances, mais il manque encore les infrastructures pour agréger les chercheur.euse.s et expert.e.s et amplifier leurs voix. À titre de membre de la relève scientifique au Québec, j’ai l’intention de continuer à m’investir afin d’assurer que la recherche occupe un rôle de premier plan au Québec, » annonce-t-il.
Elyas, qui considère que sa maîtrise à l’INRS ne cesse de lui ouvrir de nouvelles opportunités de carrière, conseille aux étudiantes et étudiants de profiter des multiples initiatives offertes par les associations étudiantes de l’INRS. « Le Congrès Eau Terre Environnement de novembre 2019 est sans doute l’un de mes meilleurs souvenirs de l’INRS. En plus de partager nos résultats de recherche et d’échanger sur nos projets, nous avons pu célébrer ensemble et tisser des liens serrés entre collègues, mais aussi avec les professeur.e.s. Ce fut une expérience incroyable ! »
Bien qu’il soit maintenant diplômé, Elyas souhaite vivement maintenir ses liens avec l’INRS. « Je compte faire partie de cette génération de scientifiques qui mise sur leur talent et leur expertise pour avoir un impact positif sur la collectivité. Notre formation académique ne s’arrête pas à notre diplôme, elle nous accompagne tout au long de notre cheminement professionnel et est une source d’inspiration pour les plus jeunes. ».
Nous sommes bien d’accord avec Elyas et nous sommes heureux de le compter parmi les membres du réseau de diplômé.e.s qui fait rayonner l’INRS. Merci !
[Propos recueillis en décembre 2021.]