Samuel Vézina (Ph. D. démographie, 2019)
Analyste, Statistique Canada
Samuel a trouvé à l'INRS « une niche qui permet d’utiliser une technique de pointe pour faire la différence non seulement en démographie, mais aussi en sociologie, en économie et en santé publique. »
La microsimulation, vous connaissez? C’est ce qui a amené Samuel Vézina à l’INRS, le seul endroit au Canada pour apprendre à travailler avec des modèles de projections démographiques par microsimulation. Ces modèles non traditionnels projettent la population en simulant la trajectoire de chacun des individus qui la compose. Ils permettent de tenir compte d’un très grand nombre de caractéristiques et d’événements qui jalonnent les parcours de vie des personnes, ce qui permet de générer des projections très détaillées.
Le démographe arrivait avec une expérience professionnelle acquise notamment à la Commission économique de l’ONU pour l’Amérique latine et les Caraïbes, à l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail et à l’Université Mount Saint Vincent, où il remarque l’émergence des modèles de microsimulation en sciences humaines. Il est convaincu que c’est la voie de l’avenir et souhaite ajouter cette corde à son arc.
C’est en 2012, auprès du professeur Alain Bélanger, qu’il apprend à faire ce genre de modélisation qui requiert une grande quantité de données, des ordinateurs puissants et des habilités aiguisées en informatique. Son projet doctoral a permis de comprendre que les compétences en littératie et en numératie constituent un déterminant clé de l’intégration économique des adultes, immigrants ou non.
Au Centre Urbanisation Culture Société, il a aussi eu l’occasion de travailler avec d’autres scientifiques, dont le professeur Benoit Laplante, avec qui il a utilisé la microsimulation pour examiner la survenue du baby boom au Québec et en Ontario, et dont les découvertes, mettant en lumière l’effet de l’amélioration de la santé des populations, font l’objet d’un ouvrage à paraître.
Malgré tout, son parcours doctoral demeure un « travail de solitude, où tu dois porter ton projet sur tes propres épaules ». S’il a aimé acquérir une expertise de pointe, la capacité d’avoir des discussions plus larges lui a parfois manqué. C’est notamment pourquoi il s’est engagé auprès de la Fédération des étudiants de l’INRS, où il a organisé des voyages étudiants et a développé son réseau à l’Association des démographes du Québec. Selon lui, les activités extracurriculaires « nourrissent l’esprit et la socialisation » des doctorants, « c’est grâce à elles qu’un milieu d’études devient un milieu de vie intéressant ».
Une fois son doctorat complété, Samuel n’a pas tardé à recevoir une offre du Centre de démographie de Statistique Canada, à Ottawa. Ses connaissances appliquées en microsimulation lui donnent longueur d’avance.
Il est motivé par « l’impact de ses recherches et leur implication sur les politiques publiques ». Dans un environnement où les politiques éclairées par les données probantes ont la cote, les décideurs sont à l’affût des meilleures informations pour élaborer et ajuster les programmes sociaux. Par exemple, les modèles de microsimulation sur lesquels il travaille à Statistique Canada permettent d’avoir un portrait plus précis des populations autochtones de demain et d’évaluer les effets probables des différentes mesures pouvant être déployées en matière de logement, d’éducation ou de santé.
Sa formation à l’INRS lui a donc ouvert les portes d’une carrière prometteuse. Il dit y avoir trouvé « une niche qui permet d’utiliser une technique de pointe pour faire la différence non seulement en démographie, mais aussi en sociologie, en économie et en santé publique ».