Marie-Lise Tremblay
Ph.D. sciences de l’énergie et des matériaux, 2011
Chercheuse et chargée de projet chez Hydro-Québec
« L’INRS m’a permis de faire le lien entre la recherche scientifique et l’industrie et d’accomplir des réalisations concrètes en utilisant la science pour régler des enjeux. »
Marie-Lise Tremblay a l’habitude d’évoluer dans un monde d’hommes. Scientifique spécialisée dans les matériaux à vocation énergétique, elle est titulaire d’une maîtrise et d’un doctorat en sciences de l’énergie et des matériaux, avec spécialisation en électrochimie.
Une fois son diplôme de maîtrise obtenu, Marie-Lise décide de tester le marché du travail chez HERA Hydrogen Storage Systems, une compagnie de haute technologie qui n’existe plus aujourd’hui mais qui, à l’époque, se spécialisait dans le développement de réservoirs de stockage de l’hydrogène basé sur la technologie des hydrures métalliques.
Lors de ses études de premier cycle en chimie à l’Université de Sherbrooke, elle avait été habituée à un ratio 50-50 d’étudiants et d’étudiantes, mais selon elle, le développement des matériaux et la conversion d’énergie demeure un domaine majoritairement masculin. Une réalité qui l’a particulièrement frappée chez HERA. « C’est un peu ce qui m’a donné la motivation de faire un doctorat. Je sentais que j’avais besoin d’un titre pour être prise au sérieux. Ça et le fait que l’INRS offrait des sujets de recherche intéressants avec plusieurs profs spécialisés en électrochimie ».
Ses trois années d’expérience chez HERA, jumelées à ses études de maîtrise et à des stages en chimie au Centre de recherche d’Hydro-Québec, ont pavé la voie vers le doctorat à l’INRS dans l’équipe du professeur Daniel Guay, qui avait fait savoir au sein du petit milieu de l’électrocatalyse appliquée au Québec qu’il cherchait des étudiant.e.s pour ses recherches en caractérisation des matériaux d’électrodes.
C’est donc en 2006 que Marie-Lise se lance dans ses études doctorales sous la supervision de Daniel Guay du Centre Énergie Matériaux Télécommunications et d’Andrzej Lasia de l’Université de Sherbrooke. « Tout s’est aligné pour moi à ce moment. C’était un retour à l’étude des nouveaux matériaux d’électrodes nanocristallins mais pour une application bien précise, soit les piles à combustible direct éthanol. »
Le désir d’accomplir des réalisations concrètes en utilisant la science pour régler des enjeux a toujours été au centre des ambitions de Marie-Lise. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle est revenue à l’INRS pour faire son doctorat. « L’INRS est une institution technique de haut calibre. Le fait qu'elle soit dédiée aux diplômes de 2e et 3e cycles se reflète dans les infrastructures, la rigueur des projets de recherche et la façon dont la boîte est organisée, » dit-elle.
À la suite de l’obtention de son doctorat en 2011, Marie-Lise est retournée au Centre de recherche d’Hydro-Québec. Elle y travaille toujours aujourd’hui à titre de chercheuse et chargée de projet spécialisée dans les matériaux à vocation énergétique, au sein de l’unité Performance, évolution et caractérisation des actifs – Innovation Production. « Mon poste chez Hydro m’amène à me pencher sur des problématiques scientifiques très appliquées et le travail de mon équipe aide à valoriser la R & D au sein de l’organisation. »
Marie-Lise garde un excellent souvenir de son passage à l’INRS, surtout de son expérience au Centre Énergie Matériaux Télécommunications, où elle a tissé des liens avec de nombreux collègues qui font aujourd’hui partie de son réseau professionnel.
« Le Centre Énergie Matériaux Télécommunications m’a préparée à intégrer la science à la mission fondamentale d’une entreprise et à l’appliquer au service des opérations. Ma formation m’a aussi prouvé qu’il était possible d’être à la fois scientifique et chargée de projet, une double fonction que j’occupe avec fierté ».
[Propos recueillis en octobre 2021.]