Barbara Augustin (M. Sc. microbiologie appliquée, 2006)
Enseignante, Cégep de Saint-Laurent
Elle estime que l'encadrement exceptionnel qu'elle a reçu lors de son passage à l'INRS lui a permis d’acquérir un excellent bagage de connaissances qu’elle transmet aujourd’hui au quotidien. C’est cette base solide qui lui a donné la confiance nécessaire pour oser entreprendre une carrière en enseignement.
Barbara Augustin se dit « privilégiée » d’avoir étudié à l’INRS. Dès qu’elle a mis les pieds sur le campus de Laval, elle a été étonnée de découvrir ce « milieu de vie, un coin de paradis, en retrait et paisible ». Elle a adoré son expérience, elle qui ne connaissait pas l’INRS avant qu’une professeure de l’Université de Montréal la présente à Charles M. Dozois, qui est devenu le directeur de son mémoire de maîtrise en microbiologie appliquée.
Si elle a adoré le travail de recherche et les manipulations en laboratoire dans des installations de pointe, elle a trouvé qu’une « perspective globale » lui manquait dans son travail de chercheuse « très focussée sur ses petites bactéries, dans sa bulle ». Durant ses études, elle a travaillé à temps partiel au Musée Armand-Frappier, sur le campus. C’est là qu’elle goûte à la vulgarisation scientifique et que germe son désir de transmettre sa passion pour la science. Les visiteurs du musée l’incitent à songer à une carrière en enseignement.
Déterminée à poursuivre ses recherches et à satisfaire son intérêt pour le partage des connaissances, elle entreprend un doctorat tout en s’inscrivant à un microprogramme en enseignement. Puis, la date de son examen doctoral approche. Elle aime toujours autant la recherche et les laboratoires, mais elle doute de son sujet de recherche, qui est en continuité avec son travail de maîtrise sur les gênes responsables du développement des infections urinaires à la bactérie E. coli.
Tentant le destin et contre toute attente, elle envoie son CV au Cégep de Saint-Laurent, qui la convoque en entrevue pour une charge de cours. Le lendemain, lorsqu’on l’appelle pour lui offrir le cours qui débute la semaine suivante, elle accepte sur le champ. Elle a envie de vivre l’expérience. Une fois l’appel conclu, elle réalise que son geste complique ses études doctorales, mais elle sait qu’elle travaille fort et qu’elle peut mener les deux projets de front.
Aussitôt qu’elle met les pieds en classe, elle a la piqûre. « Je me suis dit : c’est ça que je veux faire! » Elle abandonne alors son doctorat pour enseigner, faire de la consultation pédagogique et poursuivre des travaux de recherche comme spécialiste de la microbiologie. Parmi ses réalisations de la dernière décennie, elle est fière d’avoir élaboré un programme d’AEC en Microbiologie appliquée et d’être engagée dans plusieurs initiatives pédagogiques.
L’abandon de son doctorat reste un sujet délicat, puisqu’elle est consciente d’avoir déçu ceux qui l’ont accompagnée dans ses études, mais reste convaincue d’avoir pris la meilleure décision. L’impression qu’elle retient de l’INRS est un endroit incomparable, offrant des occasions de travailler avec des scientifiques de renom, dans un environnement très respectueux avec beaucoup d’entraide entre les équipes de recherche. Elle estime que cet encadrement exceptionnel lui a permis d’acquérir un excellent bagage de connaissances qu’elle transmet aujourd’hui au quotidien. C’est cette base solide qui lui a donné la confiance nécessaire pour oser entreprendre une carrière en enseignement.
À ses classes, elle aime mentionner qu’elle a étudié au Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie et encourage ses cégépiennes et cégépiens à y faire leurs études pour obtenir une formation scientifique de qualité. Pour sa part, elle entend suivre son intérêt pour la technopédagogie. Car, malgré ses zones d’ombre, le contexte pandémique a créé des opportunités qui lui ont permis de se découvrir de grandes habiletés pour convertir ses cours et laboratoires à distance et pour accompagner ses collègues à prendre le virage pour cultiver, comme elle, la curiosité de la relève scientifique de demain.