« Je retiens de nombreuses leçons de mon passage à l’INRS, mais je trouve que la leçon la plus importante est d’être une chercheuse ouverte d’esprit, qui apprécie le travail en équipe en tant que ressource-clé pour explorer de nouveaux horizons de recherche et ne pas se décourager face aux échecs.
Je suis très heureuse de recevoir ce prix et je remercie tous les membres du jury qui me font cet honneur. »
Stefania Sciara
Doctorat en sciences de l’énergie et des matériaux, 2020
Chercheuse postdoctorale, Institut national de la recherche scientifique (INRS)
Lauréate d’un Prix Lumières 2023 • catégorie Étincelle
Pourquoi avez-vous choisi d’étudier à l’INRS?
Après un baccalauréat en sciences physiques et un master en physique théorique, où j’ai cultivé un intérêt pour la physique quantique, je souhaitais ancrer mes études dans le domaine de l’optique et de la photonique quantiques pour les applications des technologies quantiques. L’INRS m’a offert l’environnement idéal pour atteindre cet objectif, puisque je pouvais consacrer tout mon temps à la recherche et que je travaillais avec une excellente équipe de recherche en optique quantique.
Que retenez-vous de votre expérience à l’INRS?
Alors que je suis toujours à l’INRS en tant que chercheuse postdoctorale, les membres de l’équipe avec lesquels j’ai travaillé pendant mon doctorat ont quitté il y a plusieurs années. J’ai vécu une expérience merveilleuse avec eux. Je retiens nos discussions scientifiques et le précieux mentorat que j’ai reçu par plusieurs d’eux, sans lesquels je ne serais pas la chercheuse que je suis aujourd’hui. Mon expérience à l’INRS m’a beaucoup aidée dans mon développement professionnel et personnel, notamment grâce aux nombreux professeurs, aux scientifiques expérimentés comme aux plus jeunes que j’ai rencontrés au cours de mon parcours. Enfin, je tiens à remercier mon directeur de thèse, le professeur Morandotti, et l’INRS pour m’avoir donné une grande indépendance pendant mes études de doctorat. Cela m’a permis d’élargir mes horizons de recherche pour ma carrière actuelle et future.
Avez-vous un souvenir préféré du campus?
Le Centre Énergie Matériaux et Télécommunications est situé à Varennes, sur la rive-sud de Montréal, c’est-à-dire à l’écart de l’animation et des bâtiments typiques du centre-ville. Cette caractéristique permet à toute la communauté du centre d’organiser des activités récréatives en plein air sur le terrain du campus. Un autre souvenir que je retiens du campus Varennes est la diversité de l’environnement que j’ai trouvé là, qui facilite l’échange d’idées en termes de recherche et au-delà.
Quelle est la leçon la plus importante que vous retenez de votre passage à l’INRS?
Je retiens nombreuses leçons de mon passage à l’INRS, mais je trouve que la leçon la plus importante est d’être une chercheuse ouverte d’esprit, qui apprécie le travail en équipe en tant que ressource-clé pour explorer de nouveaux horizons de recherche et ne pas se décourager face aux échecs.
Parlez-nous de votre parcours depuis l’obtention de votre diplôme?
J’ai obtenu mon doctorat en avril 2020 et, depuis mai 2020, je suis chercheuse postdoctorale à l’INRS. Bien que j’aie travaillé avec une équipe d’expérimentateurs, mes recherches doctorales étaient principalement théoriques. Cependant, l’objectif de mes études théoriques était de stimuler l’utilisation d’états complexes de photons intriqués pour une variété d’applications quantiques pratiques, allant des communications quantiques à l’information quantique. Dans cette optique, j’ai fondé ma théorie sur des scénarios réalistes qui peuvent se produire lors d’expériences.
Dans la continuité de cette approche de recherche, j’ai poursuivi ma carrière en tant que chercheuse postdoctorale en acquérant également des compétences expérimentales. Je me suis concentrée sur la mise en œuvre expérimentale de protocoles de communication et de cryptographie quantiques, tels que la propagation de l’intrication quantique et la distribution de clé quantique. Ces travaux s’inscrivent dans le cadre d’une bourse Mitacs Elevate thématique de deux ans en sciences quantiques que j’ai obtenue en juin 2022, en collaboration avec la société Ki3 Photonics Technologies, issue du groupe du professeur Morandotti. Mes objectifs de recherche actuels consistent à étudier et à réaliser expérimentalement de nouveaux systèmes photoniques pour la science de l’information quantique.
Comment votre passage à l’INRS vous a-t-il préparée pour votre carrière?
L’INRS m’a permis d’acquérir une indépendance en matière de recherche ainsi que foule d’autres compétences nécessaires pour poursuivre ma recherche dans des environnements universitaires et industriels. Depuis que j’ai entrepris mon postdoctorat, mon superviseur m’a choisie comme cheffe de son groupe « photonique quantique ». Ce rôle m’a permis d’acquérir et d’améliorer mes compétences en termes de supervision d’étudiant.es et de projets. Enfin, le stage chez Ki3 Photonics Technologies m’a aidée à ajouter un aspect industriel à mes activités de recherche.
Quels conseils aimeriez-vous donner aux étudiants actuels?
N’abandonnez jamais ! La recherche est merveilleuse, même lorsqu’elle n’apporte pas les résultats escomptés. Sortez des sentiers battus et orientez vos recherches vers des voies nouvelles, sans vous ne décourager ni craindre de partager vos idées avec d’autres. Vous pouvez rencontrer de nombreux obstacles au cours de votre carrière. N’ayez pas peur, franchissez-les et prenez soin de vous.
Quels sont vos souhaits pour l’avenir?
J’aimerais voir les technologies basées sur la photonique quantique faire partie de la vie quotidienne et être accessibles à un éventail d’utilisateurs aussi vaste que possible. Sachant que la technologie quantique est actuellement loin d’être éco-durable, je souhaite que les chercheurs et les industriels puissent travailler ensemble pour produire des résultats scientifiques dans le domaine de la photonique quantique qui puissent bénéficier à la société dans son ensemble tout en préservant l’environnement.