Félicitations à Désirée Deneo, notre nouvelle lauréate de la Bourse de transition de carrièreÉtudiante au doctorat en études urbaines, sous la direction du professeur Leslie Touré Kapo, Désirée effectue un retour aux études, après avoir occupé un poste au sein de la Fondation Konrad Adenauer, où elle encourageait la participation politique des femmes et des jeunes dans 27 villes de la Côte d’Ivoire. Son projet de recherche vise des actions concrètes en faveur d'une société plus inclusive et décoloniale. 

  1. Qu’est-ce qui vous a amenée à l’INRS? Que retenez-vous de votre expérience? 

Je ne serais pas venue à l’INRS sans les encouragements et le soutien de mon directeur, Leslie Touré Kapo. Lorsque je lui ai fait part de mon désir de faire un doctorat et de mes craintes en tant que mère d’une jeune enfant, il m’a rassurée et m’a mise en contact avec Caroline Flory-Célini, une autre doctorante en études urbaines qui est aussi mère monoparentale et me partage son expérience depuis que je suis arrivée à Montréal. 

Je me sens soutenue au sein de la communauté du Centre Urbanisation Culture Société. J’ai bénéficié, avant mon arrivée au Québec, de l’accompagnement de la travailleuse sociale dans ma recherche de logement et de garderie pour ma fille. De plus, mon mentor, Freddy, m’a accompagnée lors de mes différentes démarches administratives. 

Mes collègues de La R.U.E Lab me soutiennent et m’aident dans mon parcours universitaire. Je participe aux activités de l’Association étudiante du Centre Urbanisation Culture Société.  Je me sens écoutée et accompagnée par les professeur·e·s qui interviennent en première année de doctorat en études urbaines, ainsi que par ceux et celles que j’ai sollicités dans le cadre de ma recherche. Je bénéficie d’un accompagnement académique et d’une expérience humaine remarquable à l’INRS. 

  1. Pouvez-vous nous décrire l’enjeu et l’impact de votre projet de recherche?

Mon projet de thèse porte sur l’urbanité des femmes à Danané, une ville frontalière située dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. Il a un double impact. Tout d'abord, il apporte de nouvelles connaissances sur un espace peu étudié en études urbaines, en interrogeant comment ces femmes des marges vivent leur urbanité par le prisme de l’intimité (maternité, avortement, santé menstruelle) dans une ville post-coloniale. Ensuite, il se situe dans la continuité de mon engagement militant féministe. Je souhaite mettre en avant les expériences et les connaissances de ces femmes des marges, en matière de santé sexuelle reproductive, mais aussi comprendre comment celles-ci s’approprient l’espace et le territoire dans un contexte d'extractivisme. Enfin, ma recherche, qui se situe dans le champ des études postcoloniales féministes, contribuera à déconstruire les idées reçues sur les femmes africaines et plus largement le prisme occidentalocentré à travers lequel on pense les villes africaines; c’est-à-dire de décloisonner les études urbaines en les ouvrant à d’autres récits et à d’autres épistémologies.    

Concrètement, les résultats de mes recherches aideront à un meilleur accompagnement des femmes de cette région en termes de droits des femmes et de santé sexuelle reproductive à travers mes engagements au sein d’organismes tels que le Centre ODAS (Organisation pour le dialogue autour de l’avortement sécurisé), dont je suis membre du groupe de recherche féministe. Je m’engage aussi avec La Ligue Ivoirienne des Droits des Femmes, une organisation féministe qui lutte contre les violences faites aux femmes.  

  1. Que signifie pour vous le fait de remporter cette bourse?

Cette bourse me permet de comprendre qu’en tant que mère monoparentale, j’ai également le droit de poursuivre mes rêves en reprenant mes études avec le soutien nécessaire. Cela signifie aussi adresser un message aux autres mères monoparentales qui hésitent à reprendre leurs études : il est possible de faire un doctorat, et ce, malgré les jugements et les obstacles de la société.  

  1. Comment envisagez-vous la suite des choses?

Je souhaite continuer mon parcours de doctorat mais aussi travailler dans le cadre des activités de La R.U.E Lab sur la circulation des arguments masculinistes qui traversent l’espace transatlantique francophone et qui influencent la construction des masculinités des jeunes afrodescendant·e·s au Québec et ailleurs.    

À propos de la Bourse de transition de carrière à l’INRS 

En droite ligne avec les objectifs de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) en matière d’équité, de diversité et d’inclusion, les membres de la haute direction de l’INRS ont créé la Bourse de transition de carrière à l’INRS. La bourse de 5 000 $, octroyée pour la première fois à l’hiver 2023, vise à offrir un appui aux nouveaux étudiants et étudiantes qui effectuent un retour aux études après avoir vécu différentes expériences personnelles et professionnelles. La bourse bonifie les conditions d’études offertes par l’INRS à la personne lauréate. 

Le concours, géré par l’équipe du Service des études supérieures et de la réussite étudiante (SESRE), s’est terminé le 9 décembre 2024. Le comité de sélection était composé de Philippe-Edwin Bélanger, directeur du SESRE, Joanie Lavoie, agente de liaison des bourses, et des professeures Ana Tavares, du Centre Énergie Matériaux Télécommunications, et Caroline Côté-Lussier, du Centre Urbanisation Culture Société. 

 
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