Bourses de l’Université du Québec
Lauréat.e.s des Bourses de l’Université du Québec

Lauréat·e·s des Bourses de l’Université du Québec

Cinq étudiantes et étudiants de l’INRS remportent une bourse de l’Université du Québec visant à souligner la diversité de notre communauté étudiante. Canisius Fantodji, Osis Riol Gonzalez, Alexanne Léveillé, Mackenzie Anne Clifford Martyniuk et Fares Saidi sont lauréates et lauréats de bourses de 3 000 $ qui bonifient leurs conditions d’études. 

Toutes nos félicitations à nos récipiendaires ! Une cérémonie conviviale de remise de bourses aura lieu dans les différents centres de recherche et de formation cet automne au cours de laquelle les membres de la communauté pourront souligner la réussite de nos lauréates et lauréats.

L’équipe de la Fondation leur a posé quelques questions afin de vous les faire découvrir. 

 
Canisius Fantodji, étudiant au doctorat sur mesure en épidémiologie et immunologie

Qu’est-ce qui vous a amené à l’INRS? Parlez-nous de votre expérience.

Dans le cadre de mon master en épidémiologie à l’Institut de santé publique, d’épidémiologie et de développement (ISPED, France), j’ai décidé de réaliser mon stage de recherche à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), dans le laboratoire de la Professeure Marie-Claude Rousseau. C’est cette expérience qui m’a permis de découvrir l’INRS et les recherches qui y sont menées. La qualité de mon encadrement et la rigueur scientifique que prônent les chercheurs de l’Unité d’épidémiologie et de biostatistique m’ont convaincu de poursuivre mes études doctorales dans ce laboratoire de recherche. Aujourd’hui, je peux vous affirmer que l’INRS est un cadre d’excellence pour la formation et la recherche.

Pouvez-vous nous décrire l’enjeu et l’impact de la recherche de votre projet de doctorat?

Mon projet de recherche doctorale porte sur les facteurs étiologiques des maladies inflammatoires de l’intestin. On parle ici de maladies chroniques incurables dont les causes ne sont pas entièrement élucidées à ce jour. Avec plus de 270 000 cas de maladies inflammatoires de l’intestin, le Canada est l’un des pays les plus touchés. Ces maladies sont responsables d’une augmentation de chirurgies, des hospitalisations et de décès précoces. Ce projet doctoral co-supervisé par la Professeure Marie-Claude Rousseau de l’INRS et le Professeur Prévost Jantchou du CHU-Sainte Justine contribuera à mieux comprendre la relation entre certains facteurs immunologiques et environnementaux et la survenue des maladies inflammatoires intestinales. Les résultats de ce projet fourniront des éléments essentiels à l’élaboration de recommandations pour la prévention. L’approche biostatistique utilisée dans cette étude, mettant l’accent sur les moments de survenue des expositions environnementales, est innovatrice et permettra de mieux cibler les actions de prévention. 

Canisius Fantodji

Je suis tellement heureux d’être un récipiendaire de la Bourse de l’Université du Québec. Ceci représente pour moi le fruit de mes réalisations universitaires et scientifiques ces dernières années. Je remercie énormément la Fondation de l’INRS qui a su mettre en place ce programme de bourses pour soutenir la recherche et favoriser l’accessibilité aux études universitaires. Ce financement vient bonifier mes conditions d’études à l’INRS et contribuera au succès de mon cheminement doctoral.

Comment envisagez-vous la suite des choses?

A ce jour, j’ai complété ma scolarité. Je me consacre actuellement à mon projet de recherche. Je vais poursuivre mes activités de recherche par la rédaction d’articles scientifiques et de ma thèse de doctorat.

 
Osiris Riol Gonzalez, étudiante à la maîtrise en études urbaines

Qu’est-ce qui vous a amenée à l’INRS? Parlez-nous de votre expérience.

Mon parcours atypique m’a conduite au Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS, où j’ai trouvé une communauté universitaire ouverte à la multidisciplinarité. Après avoir obtenu mon baccalauréat en langues étrangères à l’Université de La Havane, j’ai développé une expertise professionnelle dans le domaine du tourisme urbain et culturel à Cuba.

C’est lors des portes ouvertes virtuelles de l’INRS en 2021, sur les conseils d’une amie qui effectuait sa maîtrise ici, que j’ai découvert que mes intérêts de recherche rejoignaient parfaitement ceux de la Chaire Fernand-Dumont sur la culture (axe Culture, villes et territoires) et la maîtrise en études urbaines. Cette convergence m’a enthousiasmée et m’a poussée à contacter le professeur Christian Poirier, qui est maintenant mon directeur de recherche.

Je suis passionnée par les thématiques culturelles depuis mes premières expériences de recherche au baccalauréat. Mon programme d’études me permet d’approfondir mes connaissances et d'explorer davantage des enjeux qui me passionnent.

De mon expérience, je retiens l’excellence des professeurs, la qualité des cours et notre communauté étudiante qui est multiculturelle et dynamique. Ces éléments jouent un rôle clé dans ma croissance scientifique et personnelle.

Pouvez-vous nous décrire l’enjeu et l’impact de la recherche au cœur de votre projet de maîtrise?

Mon projet cherche à mieux comprendre le rôle de la dimension territoriale dans le déploiement de la citoyenneté culturelle des jeunes qui participent à des projets artistiques amateurs dans différents quartiers de l’île de Montréal. Ma recherche vise à examiner comment leur participation à ces projets peut renforcer leur sentiment d’appartenance et contribuer à leur construction identitaire par rapport à leur quartier et leur ville.

Ma recherche fournira des pistes importantes sur la manière dont le territoire influence la participation culturelle des jeunes et les inégalités qui persistent. En comprenant les perceptions du territoire, l’engagement local et l’expérience des jeunes dans ces projets, nous pourrons apporter de pistes pour promouvoir une participation culturelle plus inclusive.

De plus, cette recherche permettra d’approfondir notre compréhension de la citoyenneté culturelle et de son déploiement par les arts et la culture chez les jeunes. Elle contribuera à identifier les facteurs clés qui favorisent leur engagement et leur implication dans leur communauté, tout en renforçant les liens sociaux et culturels entre les participants. Cela peut avoir un impact positif sur le développement de politiques et d’initiatives culturelles qui répondent aux besoins et aux aspirations des jeunes, en favorisant une participation active et significative dans la vie culturelle de leur territoire.

Remporter cette bourse est une opportunité qui me libère de certaines de mes contraintes financières, me permettant ainsi de me consacrer à ma recherche et à mes objectifs académiques. C’est un soutien précieux qui aura un impact positif sur ma formation, ma motivation et ma réussite dans mes études supérieures.

Osiris Riol Gonzalez

Comment envisagez-vous la suite des choses ?

Je viens de commencer mon pré-terrain et j’ai hâte de poursuivre mon projet de recherche. Je suis enthousiaste à l’idée de continuer à avancer et d’en apprendre davantage sur mon sujet.

 
Alexanne Léveillé, étudiante à la maîtrise en sciences expérimentales de la santé

Qu’est-ce qui vous a amenée à l’INRS? Parlez-nous de votre expérience.

Mon parcours est un peu particulier. Je me suis d’abord inscrite en techniques d’orthèses visuelles au cégep, où je me suis beaucoup impliquée dans la vie étudiante. J’ai finalement réalisé, grâce aux nombreux cours de biologie, que ce qui m’intéressait c’était de comprendre le monde qui m’entoure et les mécanismes expliquant différents phénomènes biologiques. J’ai alors commencé à m’intéresser beaucoup à l’immunologie. Je me suis ensuite inscrite en biologie en apprentissage par problèmes à l’UQAM ce qui m’a permis d’acquérir non seulement des connaissances, mais aussi une éthique et une méthode de travail. Le baccalauréat m’a permis de développer mon esprit critique et mon sens de la recherche en plus de nous permettre dès la première année d’avoir des laboratoires. Ensuite, j’ai d’abord obtenu un stage au près d’un de mes professeurs à l’UQAM, mais il a dû être annulé en raison de la covid.

En cherchant des stages en recherche, j’ai reçu un courriel de la part de l’INRS indiquant qu’il y avait des ouvertures de stages pour les stages d’été de premier cycle et que ceux-ci étaient accompagnés d’une bourse. J’ai donc posé ma candidature sur les stages et j’ai aussi ciblé quelques professeurs ayant des projets m’intéressant au Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie. J’avais identifié le laboratoire du Pr Denis Girard, puisque son sujet de recherche m’intéressait particulièrement. J’ai reçu une réponse positive de sa part et il m’a invitée à faire un stage d’été dans son laboratoire avec une possibilité de rester faire ma maitrise si tout se passait bien. Pour ce stage, j’ai obtenu une bourse d’excellence du CRSNG. J’ai vraiment aimé mon expérience et je me suis tout de suite sentie à ma place dans le laboratoire. En fait, je ne suis plus jamais partie du laboratoire et j’ai décidé d’y faire ma maitrise et mon doctorat.

J’ai la chance d’avoir un excellent mentor et un projet intéressant, ce qui me permet de me développer en tant que jeune chercheure. En effet, j’acquiers non seulement des connaissances, mais aussi un savoir-faire et une méthode de travail à travers ma recherche. J’aime aussi particulièrement le fait que mon programme soit axé sur la recherche ce qui me permet d’acquérir une expérience qui me sera utile dans ma future carrière en recherche. Être autant en contact avec la recherche me garde aussi motivée à poursuivre mes études.

Décrivez-nous l’enjeu et l’impact de la recherche présentée dans votre projet de maîtrise?

J’effectue ma recherche sur les neutrophiles, particulièrement sur le rôle du cytosquelette dans leur physiologie. Les neutrophiles sont les globules blancs les plus présents dans notre corps. En réalité, ils composent environ 70 % de tous nos globules blancs. Ils agissent donc comme premiers répondants lors d’une infection, blessure et autres attaques. Cependant, ils sont très efficaces, mais peu sélectifs dans les moyens qu’ils utilisent, ce qui peut causer des dommages s’ils ne sont pas contrôlés. En cas de dérèglements, ils peuvent être responsables de réactions inflammatoires intenses et peuvent détruire des tissus sains. Il faut donc les contrôler, ce qui se fait entre autres par leur mort programmée, l’apoptose, et leur élimination par d’autres cellules.

Je me concentre particulièrement sur le mécanisme d’élimination des neutrophiles apoptotiques par les macrophages nommé efferocytose. Celui-ci permet de réduire l’inflammation et d’induire un mode « réparation des tissus ». Nous voulons particulièrement voir si ce mécanisme fait intervenir la reconnaissance de certaines protéines du cytosquelette présentes à la surface des neutrophiles apoptotiques. Nous voulons aussi savoir si certains xénobiotiques, particulièrement des nanoparticules, peuvent affecter ce mécanisme et la présence des ces protéines à la surface des neutrophiles. Ces recherches permettent d’obtenir plus de connaissances sur le mécanisme derrière l’efférocytose et la résolution de l’inflammation.

Les protéines du cytosquelette sont aussi impliquées dans le développement de plusieurs maladies auto-immunes et la raison de leur présence à la surface des neutrophiles apoptotiques est encore un mystère. L’exposition suite à l’apoptose peut d’ailleurs être un des mécanismes favorisant le développement d’auto-anticorps. Ces recherches pourront également améliorer nos connaissances sur le sujet.

Bref, ma recherche est très fondamentale. Notre objectif est d’améliorer notre compréhension de mécanismes complexes associés à la résolution de l’inflammation et la physiologie des neutrophiles. Ces connaissances pourront ensuite être utilisées pour potentiellement développer des traitements contre certaines maladies inflammatoires ou pour mieux encadrer l’utilisation des nanoparticules.

Alexanne Léveillé

Je suis vraiment heureuse de remporter cette bourse. Il s’agit d’une reconnaissance des efforts et du travail que je mets dans ma recherche et mes études. Celle-ci me permettra de me concentrer davantage sur mon travail d’étudiante chercheure en réduisant le stress financier. Je suis reconnaissante du fait que l’INRS, la Fondation et l’Université du Québec reconnaissent et favorisent l’accès aux études supérieures aux personnes en situation d’handicap. J’espère être un modèle pour les jeunes désirant poursuivre une carrière en sciences malgré un ou plusieurs handicaps. J’ai la chance d’être dans un milieu très inclusif et cette bourse le reflète bien.

Comment envisagez-vous la suite des choses? 

En sciences expérimentales de la santé, nous avons la chance de pouvoir effectuer un parcours accéléré vers le doctorat en biologie à la condition d’avoir compléter les cours, d’avoir maintenu une bonne moyenne et d’obtenir l’accord de la direction de recherche et du programme suite à la présentation du séminaire. Je vais donc suivre cette voie afin de poursuivre mes études au doctorat, toujours sous la supervision du Pr Denis Girard. Je vais donc continuer à étudier les effets le rôle du cytosquelette dans la physiologie des neutrophiles. Cependant, je désire approfondir l’effet des nanoparticules sur le cytosquelette et travailler davantage sur l’auto-immunité.

J’aimerais aussi continuer à partager mon parcours avec les jeunes. En effet, un de mes objectifs est de continuer à participer à des événements où je peux démystifier le monde de la recherche et montrer aux jeunes du secondaire et collégial qu’il est possible de poursuivre des études en sciences malgré un handicap ou un parcours différent.

 
Mackenzie Anne Clifford Martyniuk, étudiante au doctorat en sciences de l’eau

Qu’est-ce qui vous a amenée à l’INRS? Parlez-nous de votre expérience.

Lors de ma maîtrise à l’Université de Waterloo, mon directeur de thèse actuel, Pr Patrice Couture, était mon codirecteur. Par conséquent, toutes mes analyses de métaux traces (une composante essentielle de mon projet) ont été effectuées ici à l’INRS. Je me souviens m’être promenée dans le Québec à l’époque où j’étais ici pour visiter l’INRS et avoir pensé « ce serait incroyable de pouvoir faire mon doctorat ici dans cette ville », mais je n’aurais jamais pensé que ce serait une possibilité étant donné que je suis anglophone.

Bref, alors que j'approchais de la fin de ma maîtrise. Patrice m’a appelée et m’a dit qu’il avait reçu un financement pour un projet et qu’il aimerait me proposer un poste de doctorante. J’étais ravie et honorée qu’il ait pensé à moi, mais ma première question a été : « mais mon français n'est pas parfait, comment cela fonctionnerait-il? » Il m’a assurée que j’apprendrais et, quatre ans plus tard, maintenant, je suis tellement reconnaissante de l’opportunité et de la confiance qu’il avait en moi pour réussir.

Ce que je retiens de mon expérience, ce seront toujours les gens que j’ai rencontrés et avec lesquels j’ai travaillé en cours de route. Un doctorat a tellement de hauts et de bas et de moments qui vous font vous demander pourquoi vous avez pris un tel engagement. C’est dans ces moments que vous vous souvenez de ceux qui vous aiment et vous soutiennent et c’est ce qui vous donne la force de continuer. 

Pouvez-vous nous décrire l’enjeu et l’impact de la recherche présentée dans votre doctorat? 

Lorsqu’ils sont soumis à un stress thermique, les poissons sont moins résistants aux contaminants. Par conséquent, on suppose que le changement climatique aura des effets négatifs sur la santé et la condition des poissons dans les zones proches des opérations minières. Cependant, les recherches antérieures examinant ces facteurs de stress combinés ont généralement été limitées aux espèces plus tempérées, bien que les poissons distribués plus au nord aient une importance culturelle et économique significative pour les communautés locales. Par conséquent, en utilisant à la fois des études sur le terrain et en laboratoire, cette recherche vise non seulement à accroître la disponibilité des connaissances écotoxicologiques détaillant l’absorption et la manipulation des métaux traces chez les salmonidés du Nord, mais également à établir des seuils critiques de contamination par les métaux pour les salmonidés du Nord en association avec les températures prévues sous les modèles de changement climatique. 

Le volet terrain de l’étude comprenait la collecte d’eau, de sédiments, d’invertébrés et de tissus de poissons dans les zones touchées par l’exploitation minière dans la région du Nord-du-Québec (Fermont et Schefferville Québec), ainsi que des emplacements de référence. Les échantillons recueillis aideront à détailler l’étendue actuelle de la contamination par les métaux traces dans les endroits proches des opérations minières dans le Nord du Québec et à approfondir notre compréhension des impacts écotoxicologiques sur la santé et la condition des poissons grâce à l’évaluation des indices biométriques, des biomarqueurs enzymatiques et des isotopes stables. Les données recueillies à partir de ces études sur le terrain ont ensuite été utilisées pour établir des bases de référence pertinentes sur le plan environnemental afin d'éclairer les études en laboratoire du projet, qui se concentrent sur la détermination des seuils critiques de contamination par les métaux. Cela a été accompli grâce à l’évaluation des mêmes indicateurs de la santé et de l’état des poissons que ceux étudiés dans le cadre de la composante sur le terrain du projet après que l’omble chevalier ait été soumis à la fois à des facteurs de stress combinés à la chaleur et aux métaux traces via des expériences d’exposition au cadmium à courant (6 °C) et températures estivales prévues (16 °C) pour cette espèce. Les résultats préliminaires de ces expériences suggèrent que le changement climatique peut poser un risque accru pour la santé des salmonidés situés à proximité des exploitations minières. Enfin, toutes les données recueillies sur le terrain et en laboratoire seront modélisées en association avec les prévisions de réchauffement de surface en été afin de déterminer des scénarios critiques pour les salmonidés du Nord québécois. 

Dans l’ensemble, cette recherche est essentielle pour assurer la préservation continue et la gestion éclairée de ces espèces culturellement et économiquement importantes, les résultats ayant le potentiel d’être éventuellement extrapolés à d’autres populations de salmonidés dans l’ensemble de l’Arctique circumpolaire. De plus, l’accessibilité limitée de la littérature scientifique publiée antérieurement dans notre domaine d’étude, garantit que notre recherche est essentielle pour identifier les besoins de protection de l’environnement et de développement responsable des ressources naturelles en mettant l’accent sur la participation des communautés autochtones, toutes les composantes essentielles du projet lors de l’exécution de la recherche dans un contexte nordique. 

Que signifie pour vous le fait de remporter cette bourse?

Vous savez probablement que les montants des bourses d’études de maitrise et de doctorat au Canada stagnent depuis plus de 20 ans. De plus, les allocations annuelles de 17 500 $ par année pour un étudiant à la maîtrise ou de 21 000 $ par année pour un étudiant au doctorat sont bien en-deçà du seuil de pauvreté au Canada. Cependant, lorsque vous combinez ces informations avec les dépenses croissantes des Canadiens dans presque tous les aspects de leur vie, il est facile de comprendre pourquoi tant d’entre nous sont à un chèque de paie de ne pas pouvoir payer notre loyer ou faire l’épicerie pour le mois. Cette situation est plus que tragique et ajoute un stress incommensurable à une situation déjà stressante (travaux de fin d’études). Si le gouvernement canadien ne donne pas la priorité à ses étudiants, on risque de perdre tant de futurs scientifiques au profit d’autres pays, car faire des études supérieures au Canada n’est plus financièrement faisable.

Sur une note plus personnelle, bien que je reçoive une bourse de doctorat de l’INRS, comme la plupart des étudiants, cela ne suffit pas à couvrir toutes mes dépenses compte tenu de notre climat financier actuel. De plus, comme la plupart des étudiants diplômés, je travaille environ 50 à 60 heures par semaine, donc je n’ai pas le temps d’obtenir un emploi supplémentaire. J’ai donc souscrit une marge de crédit étudiant pour couvrir le reste de mes dépenses. Cela s’ajoute aux prêts étudiants (OSAP) que j’avais déjà accumulés pendant mon baccalauréat.

Comme tous les autres étudiants, je sais que toute ma situation financière ajoute un stress excessif à une situation déjà stressante (travaux d’études supérieures). J’ai dû vivre extrêmement frugalement pendant de nombreuses années pour réaliser mon rêve de terminer mon doctorat. 

Cette bourse aidera non seulement à réduire le stress associé à ma situation financière en facilitant le paiement de mes dépenses (surtout compte tenu de la situation économique inflationniste actuelle à laquelle les Canadiens sont confrontés), mais contribuera également grandement à mon objectif de terminer mon doctorat. Cela me permet de me concentrer sur mes études et de ne pas m’inquiéter de la façon dont je paierai mes factures dans les mois à venir.

Mackenzie Anne Clifford Martyniuk

Comment envisagez-vous la suite des choses?

Je suis la première personne de ma famille immédiate à poursuivre des études postsecondaires et les pêches et les sujets de recherche connexes ont été mon objectif tout au long de mon parcours académique. Mon diplôme de premier cycle a développé ma passion pour la recherche halieutique et la recherche de solutions durables et, à ce titre, j’ai été inspirée pour poursuivre ma carrière universitaire avec des études supérieures dans un domaine similaire. Cela mea conduite à ma maîtrise, où mon projet initié par la communauté m’a permis d’étudier un sujet que je trouve fascinant, ainsi que de développer des compétences sur le terrain et en laboratoire. Ma maîtrise m’a également fourni des opportunités inestimables pour l’engagement communautaire autochtone, un aspect de la recherche nordique que je défends continuellement. Mon doctorat m’a permis de poursuivre mes intérêts dans la recherche liée aux pêches dans le Nord, d’acquérir de nouvelles compétences et connaissances et de m’engager continuellement auprès des communautés autochtones, tous des sujets qui me passionnent. Dans l’ensemble, mon parcours d’études postsecondaires a duré dix ans et demi à ce jour. 

Quant à savoir où vont les choses? Cet été, je commencerai également à travailler comme biologiste des pêches pour la Société Makivik. Alors que le financement de mon projet de doctorat touche à sa fin, j’ai dû accepter un poste rémunéré pour continuer à subvenir à mes besoins pendant la rédaction de ma thèse. Bien que je doive travailler simultanément tout en poursuivant mon doctorat, ce poste est ma définition d’un travail de rêve. Je pourrai continuer à participer aux travaux sur le terrain, aux collectes d’échantillons, aux analyses de laboratoire, aux analyses de données, à la rédaction de rapports et aux présentations.

J’ai toujours dit que je voulais un travail qui me permette de toucher à tous les aspects de la science et ce poste permet que cela se produise. Plus important encore, cela me permettra de poursuivre mon travail avec les communautés autochtones pour m’assurer que leurs populations de poissons connaissent un succès continu face aux changements climatiques à grande échelle. Sur une note plus personnelle, travailler dans ce poste me permettra également de poursuivre certains de mes principaux objectifs éducatifs et professionnels qui sont d’habiliter et d’inspirer d’autres femmes autochtones à poursuivre des carrières dans les sciences appliquées et de continuer à indigéniser la recherche qui est effectuée sur territoires autochtones traditionnels à travers le Canada. 

 
Fares Saidi, étudiant au doctorat en biologie

Qu’est-ce qui vous a amené à l’INRS? Parlez nous de votre expérience.

La place de la recherche et l’importance qu’on y accorde à l’INRS est l’élément principal qui m’a amené à faire un doctorat ici. Tout est fait pour que l’étudiant.e puisse concrétiser ses idées, son projet en offrant le matériel nécessaire pour la réussite. J’ai pu m’enrichir scientifiquement des échanges quotidiens avec mon superviseur, le professeur Salim Timo Islam et les collègues côtoyés.

Parlez-nous de l’enjeu et de l’impact de la recherche de votre projet de doctorat?

Mon travail de doctorat a porté sur la caractérisation de la production de polysaccharides bactériens par la machinerie Wzx/Wzy-dépendant, qui est la machinerie de production polysaccharidique la plus répandue du monde bactérien, et leurs effets sur la physiologie multicellulaire de la bactérie modèle du développement Myxococcus xanthus. Nous avons mis en exergue un nouveau modèle pour la machinerie Wzx/Wzy dépendant remettant complètement en question le dogme et la manière d’appréhender ces machineries et notre compréhension de la production des polysaccharides bactériens de la machinerie Wzx/Wzy-dépendant.

Fares Saidi

Cette bourse signifie pour moi la gratitude pour tout le travail fourni depuis des années par mon superviseur, le professeur Salim Timo Islam, nos nombreux collaborateurs de l’INRS et d’autres institutions canadiennes et internationales et par moi-même. Une reconnaissance qui fait naître une plus grande envie de me dépasser dans le futur. Elle signifie aussi une reconnaissance aux personnes qui m’ont entouré, guidé, aidé durant toutes mes études et sans qui je n’aurais pas réussi mes travaux.

Comment envisagez-vous la suite des choses?

Fort de cette reconnaissance et de cet appui, je souhaite continuer mes travaux sur l’étude des polysaccharides bactériens. Ensuite, j’envisage d’entreprendre un postdoctorat afin de développer davantage mon leadership scientifique. Durant ma scolarité, j’ai pu profiter de beaucoup d’appui et d’encouragements qui ont renforcé ma vocation. C’est pour cela que je souhaite m’investir davantage dans la formation des étudiant.es et pouvoir les appuyer dans leur réussite.

  

À propos des Bourses de l’Université du Québec 

D’une valeur de 3 000 $, les Bourses de l’Université du Québec sont offertes pour la première fois en 2023 afin de favoriser l’accessibilité aux études universitaires et de valoriser la diversité de la communauté étudiante à l’INRS. Ces bourses bonifient les conditions d’études offertes par l’INRS aux personnes lauréates.

Le concours s’est ouvert en mars et s’est conclu le 5 avril 2023. Il a été géré par le Service des études supérieures et de la réussite étudiante (SESRE) et a suscité un vif intérêt de la part de la communauté étudiante.

La Fondation de l’INRS remercie chaleureusement l’équipe du SESRE pour son assistance et les membres du comité de sélection, M. Philippe-Edwin Bélanger, Mme Joanie Lavoie, Mme Léa-Maude Gobeille-Paré, Pre Sophie Duchesne et Pr Claude Fortin pour leur contribution essentielle.

Merci à tous ceux et celles qui ont posé leur candidature, qui ont participé à la diffusion et à la bonne marche du concours, ainsi qu’aux généreux donateurs et donatrices de la Fondation de l’Université du Québec pour leur appui inestimable.  

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