Deux lauréates incarnant le leadership et l’engagement
Nous sommes heureuses d’annoncer les lauréates de notre toute nouvelle Bourse de leadership et d’engagement de la Fondation de l’INRS. Les étudiantes Apolline Maurin et Aïssatou Aïcha Sow incarnent pleinement l’esprit de la bourse : deux leaders qui contribuent concrètement à la vitalité de la communauté étudiante à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS).
Mme Maurin est doctorante en biologie sous la direction du professeur Claude Guertin. Elle a choisi de suivre ce programme après avoir décroché un diplôme d’ingénieure afin de faire de la recherche et développement en milieu universitaire ou en entreprise. En plus de son intérêt pour la science, elle accorde une importance particulière au partage et à la transmission du savoir, mais également au fait d’instaurer un environnement humain et bienveillant. C’est ce qui l’a amenée à s’investir dans les associations étudiantes et à se porter volontaire pour des ateliers de vulgarisation.
Mme Sow est doctorante en virologie et immunologie sous la direction du professeur Laurent Chatel-Chaix. La pandémie l’a incitée à tirer avantage de ses habilités en vulgarisation scientifique pour lutter contre la désinformation. Diversifier ces activités de vulgarisation lui a permis d’atteindre différentes populations sans distinction d’âge, de statut social ou de niveau d’étude. L’équité, la diversité et l’inclusion lui sont aussi particulièrement chères. Originaire du Sénégal, elle a créé la bourse de persévérance JigeenInSTEM offerte à de jeunes femmes passionnées par les sciences, la technologie, l’ingénierie ou les mathématiques. Elle finance la bourse à même les prix qu’elle remporte lors de ses conférences scientifiques.
Toutes nos félicitations à Mmes Sow et Maurin! Nous prévoyons une cérémonie conviviale de remise de bourses au Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie cet automne au cours de laquelle les membres de la communauté pourront souligner la réussite de nos lauréates.
Nous vous présentons un aperçu de leur parcours d’études et de leurs aspirations pour la suite.
Apolline Maurin, doctorante en biologie
Apolline, qu’est-ce qui vous a attirée à l’INRS? Parlez-nous de votre parcours.
J’ai découvert l’INRS au travers d’un stage d’été en 2016. Ce dernier m’avait particulièrement marqué, notamment par la qualité de l’encadrement que j’avais reçu et des moyens disponibles pour réaliser les projets. À tel point, que j’ai décidé de revenir en 2021 pour faire un doctorat sous la direction du Pr Claude Guertin et la co-direction du Pr Philippe Constant, qui étaient mes tuteurs de stage.
J’avais envie de faire de la recherche dans un environnement qui m’avait stimulé, mais c’est principalement en raison de ces deux professeurs que j’ai choisi de revenir à l’INRS plutôt qu’ailleurs. Je savais que j’allais bénéficier d’un encadrement bienveillant et de qualité, deux éléments qui sont, à mes yeux, extrêmement importants lorsqu’on se lance dans la grande aventure qu’est le doctorat.
À ce jour, je ne peux que confirmer l’importance d’un tel encadrement et je remercie mes directeurs pour cela. Par ailleurs, je retiens que l’INRS regorge d’étudiant.es brillant.es avec qui les échanges sont toujours plus stimulants les uns que les autres !
Décrivez-nous l’enjeu et l’impact de la recherche présentée dans votre projet de doctorat.
Dans mon projet de doctorat, je m’intéresse à un insecte ravageur, Conophthorus coniperda ou scolyte des cônes du pin blanc. Ces insectes s’attaquent uniquement aux cônes et aux semences, laissant les arbres intacts, mais pouvant réduire à néant la récolte des graines dans certains vergers. Ils sont considérés comme des ravageurs, car l’objectif est d’utiliser ces semences pour des projets de reboisement.
Les cônes attaqués par le scolyte arrêtent leur développement et tombent de l’arbre. Cet insecte cryptique entreprend ensuite son cycle de développement à l’intérieur de ces cônes, à même le sol. Pour survivre, le scolyte interagit vraisemblablement avec un ensemble de microorganismes dont le dynamisme lui permet de s’adapter à un environnement jugé hostile. Ainsi, dans ce projet, nous espérons observer et démontrer que des déterminants biotiques et abiotiques influencent la dynamique des communautés microbiennes associées au scolyte des cônes du pin blanc. Cela permettrait de mieux comprendre le succès de l’établissement de cet insecte sur son hôte et pourrait, à terme, conduire au développement de stratégies de lutte efficaces contre ce ravageur.
Pourquoi les insectes et pourquoi étudier leur établissement? Ces petits invertébrés peuvent facilement être exportés d’un pays à l’autre au travers des échanges internationaux. Ils s’établissent alors dans un nouvel environnement qui est peu préparé pour faire face à ces envahisseurs. Les dommages qui en découlent peuvent être catastrophiques, autant d’un point de vue environnemental qu’économique (mort de millions d’arbres, ravage de cultures agricoles, etc.). Dans ce sens, je pense qu’il est indispensable de s’intéresser aux insectes et à la façon dont ils s’établissent et survivent afin d’être mieux préparé et de lutter efficacement contre ceux qui deviennent des ravageurs.
Que signifie pour vous le fait de remporter cette bourse?
D’un point de vue personnel, cette bourse permet de valoriser mon investissement associatif et mon engagement auprès des étudiant·e·s. J’accorde en effet une importance particulière au partage, à la transmission et au fait de créer autant que possible un environnement humain et bienveillant. Je n’ai donc pas choisi de m’investir pour avoir de la reconnaissance, mais c’est tout de même gratifiant !
Par ailleurs, je tiens à souligner que le succès de mes engagements était généralement le résultat d’un travail d’équipe, avec des personnes toutes autant motivées à donner une voix aux étudiant.es et à transmettre leur savoir. Merci à eux !
D’un point de vue pratique, c’est un apport financier non-négligeable qui me permettra de poursuivre plus sereinement la suite de mes aventures. Pour cela, je remercie les donatrices et donateurs qui rendent possible l’octroi des bourses.
Comment envisagez-vous la suite des choses?
Pour le moment, je vais me concentrer sur mon doctorat et sa complétion. Ensuite, je pense poursuivre une carrière dans les sciences, de préférence dans un milieu où je pourrais continuer de transmettre et de partager. Est-ce que ça sera en recherche, dans l’enseignement, en entreprise ou dans des associations? Je prendrai une décision en temps voulu, en fonction des opportunités et de mes affinités!
Aïssatou Aïcha Sow, doctorante en virologie et immunologie
Aïcha, qu’est-ce qui vous a amenée à l’INRS? Parlez-nous de votre expérience.
Durant ma maitrise, j’ai eu l’occasion de faire un stage à l’Institut Pasteur de Dakar. Mon sujet de stage portait sur les virus de genre Flavivirus. Cela a été une très belle expérience et une introduction réussie dans le monde de la virologie. À mon retour à Montréal, j’ai évidemment voulu poursuivre mes études sous le même thème. Mes recherches de laboratoire d’accueil m’ont menée vers celui du Pr Laurent Chatel-Chaix et donc vers l’INRS. Les intérêts de recherche du Pr Chatel-Chaix m’intéressaient énormément. Après un stage de cinq mois, j’ai débuté un doctorat sous sa direction.
Quels sont l’enjeu et l’impact de la recherche présentée dans votre projet doctoral?
Mes travaux de recherche portent sur le virus Zika. Ce virus se transmet par piqures de moustiques Aedes, par voie sexuelle ou de la mère à l’enfant. Si l’infection au virus Zika chez les adultes est généralement asymptomatique, les conséquences sont plus dramatiques chez les nouveau-nés. En effet, une infection au cours de la grossesse peut causer une pathologie rare pour laquelle il n’existe aucun traitement ni vaccin : le syndrome congénital de Zika. Ce syndrome peut se manifester par une tête anormalement petite (microcéphalie) et par d’importants défauts neurologiques qui affectent la motricité, la qualité de vie (sommeil, alimentation et communication) et la survie.
La plupart des cas d’infection rapportés au Canada sont liés à des voyages dans des régions (sub)tropicales. Cependant, il ne serait pas étonnant de voir surgir des cas au Canada. En effet, la mondialisation, l’urbanisation et les changements climatiques ont une incidence sur les aires de répartition du vecteur : Aedes se propage vers le nord. Dans le cadre de mon doctorat, je cherche à suivre et à mieux comprendre les effets de ce pathogène sur le cerveau en développement. Pour cela, j’utilise un modèle animal innovant qu’est celui du poisson-zèbre.
Que signifie pour vous le fait de remporter cette bourse?
J’aimerais remercier la Fondation de l’INRS et ses membres donateurs pour leur générosité.
L’implication sociale occupe une place importante dans mes études et dans ma vie extrascolaire. C’est avec beaucoup d’humilité et de gratitude que je reçois cette bourse qui représente, à mes yeux, la consécration d’années de leadership et d’engagement au sein de ma communauté. Mais ce n’est pas la fin : cette bourse me permettra de poursuivre cet engagement! En effet, j’investirai l’intégralité du montant dans mon projet #JigeenInSTEM. Elle sera redonnée sous forme de bourses destinées à de jeunes femmes passionnées par les sciences, technologie, ingénierie ou mathématiques (STEM).
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Enfin, je dédie cette bourse de leadership et d’engagement à toutes celles et à tous ceux qui s’activent pour rendre le milieu de la recherche scientifique plus équitable, plus inclusif et plus diversifié.
Comment envisagez-vous la suite des choses?
J’amorce les derniers mois de mon doctorat. L’envie de faire un post-doctorat grandit en moi. Je suis en période de réflexion. Malgré l’incertitude qui vient avec la fin de mon doctorat, deux choses sont sûres : d’abord, je ne m’éloignerai pas de la science, ensuite, je continuerai à m’impliquer car il m’est essentiel de trouver un équilibre entre le monde passionnant de la science et l’engagement communautaire.
À propos de notre bourse de leadership et d’engagement
Créée grâce à la générosité des membres de l’équipe de la Fondation de l’INRS, qui donnent par retenue salariale, cette bourse d’une valeur de 2 000 $ vise à reconnaître et à valoriser le leadership et l’engagement étudiant au niveau communautaire, social, associatif ou dans un autre domaine qui contribue à la vitalité de notre communauté. Elle bonifie les conditions d’études des personnes lauréates.
Annoncée à l’hiver 2023, il s’agit de l’une des premières nouvelles sources d’appui à la communauté étudiante de l’INRS créée par la Fondation dans le cadre de notre programme de bourses personnalisées.
Le concours de bourses s’est ouvert en mars et s’est conclu le 5 avril 2023. Il a été géré par le Service des études supérieures et de la réussite étudiante (SESRE) et a suscité un vif intérêt de la part de la communauté étudiante. La direction de la Fondation a choisi d’octroyer une deuxième bourse pour reconnaître la qualité des dossiers reçus.
La Fondation de l’INRS remercie chaleureusement l’équipe du SESRE pour son assistance et les membres du comité de sélection, M. Philippe-Edwin Bélanger, Mme Joanie Lavoie, Pr Amadou Diogo Barry et Pre Virginie Hébert pour leur contribution essentielle.
Merci à tous ceux et celles qui ont posé leur candidature, qui ont participé à la diffusion et à la bonne marche du concours, ainsi qu’à nos généreux donateurs et donatrices pour leur appui inestimable.
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