En 2024, la Fondation de l'INRS annonçait le lancement de deux nouvelles bourses visant à soutenir la recherche en santé reproductive et en fertilité, grâce à la générosité de la Fondation Rita Henry-Breault et Gilles Breault. Félicitations à Neïla Miller et Marie-Caroline Daguste, les deux premières lauréates de ces bourses.
Neïla Miller, étudiante à la maîtrise en études des populations sous la direction de la professeure Laurence Charton, est la première lauréate de la Bourse de la Fondation Rita-Henry Breault et Gilles Breault, d’une valeur de 2 000 $. Son projet de recherche explore l'utilisation des applications de suivi de la fertilité par les professionnel.le.s de la santé au Québec. Alors que ces outils numériques sont de plus en plus populaires auprès du grand public, leur adoption en clinique demeure limitée. Son travail vise à comprendre les dynamiques d’adhésion et de résistance face à ces technologies afin de favoriser leur intégration éthique et efficace dans l’accompagnement des individus et des couples en quête de conception.
Neïla Miller, étudiante à la maîtrise en études des populations
Qu’est-ce qui vous a amenée à l’INRS? Que retenez-vous de votre expérience?
Ce qui m’a amenée à l’INRS c’est mon désir de contribuer à la recherche en sciences sociales, tout en étant formée dans un milieu de recherche interdisciplinaire auprès de chercheur.se.s passionné.e.s. Pour moi, l’INRS se distingue des autres universités par la proximité et les opportunités qu’elle offre, créant un environnement d’apprentissage riche et stimulant.
Pouvez-vous nous décrire l’enjeu et l’impact de votre projet de recherche?
Mon projet de recherche examine le (non) usage des applications de fertilité par les professionnel.le.s de la santé accompagnant les individus et couples en quête de conception au Québec. Malgré la popularité croissante de ces outils auprès du grand public, leur intégration dans la pratique clinique québécoise demeure peu étudiée. Cette recherche vise donc à comprendre les dynamiques d’adoption et de résistance face aux applications de fertilité parmi les professionnel.le.s de la santé, tout en examinant les enjeux liés à leur utilisation dans la pratique clinique. L’objectif est d'apporter des perspectives pour guider une intégration éthique et efficace de ces technologies dans la prise en charge de la fertilité au Québec, afin qu'elle soit bénéfique pour tous les acteurs impliqués.
Que signifie pour vous le fait de remporter cette bourse?
L'obtention de cette bourse, attribuée par une fondation reconnue et œuvrant dans mon domaine d'étude, constitue une reconnaissance précieuse de la qualité et la pertinence de mon projet de recherche. C'est une fierté d’être reconnue comme chercheuse légitime dans ce champ d’étude, ce qui m'encouragent à poursuivre mon projet avec détermination.
Comment envisagez-vous la suite des choses?
J'envisage la suite avec optimisme, espérant que mon projet exercera une influence dans le domaine de la santé reproductive. Je souhaite que cette recherche puisse servir de point de départ pour des discussions autour de l'utilisation des technologies numériques dans la prise en charge de la fertilité, contribuant ainsi à faire évoluer les pratiques et les réflexions dans ce secteur. L’objectif ultime est de pouvoir garantir un accompagnement de haute qualité par les professionnel.le.s de la santé auprès des individus et couples qui cherchent à concevoir.
De son côté, Marie-Caroline Daguste, étudiante à la maîtrise en sciences expérimentales de la santé sous la direction de la professeure Isabelle Plante, est la récipiendaire de la Bourse Suzanne-Parenteau, d’une valeur de 3 000 $. Son projet de recherche examine les effets combinés des perturbateurs endocriniens présents dans les produits cosmétiques sur la santé hormonale des travailleuses exposées, telles que les coiffeuses et les esthéticiennes. L'objectif est d'améliorer la prévention et la protection de ces professionnelles contre les risques de cancer du sein.
Marie-Caroline Daguste, étudiante à la maîtrise en sciences expérimentales de la santé
Qu’est-ce qui vous a amenée à l’INRS? Que retenez-vous de votre expérience?
C’est l’aspect intersectoriel de ce projet de recherche qui m’a attirée vers l’INRS. En effet, ce projet m’offre la possibilité de travailler à la fois sur les sciences fondamentales et les sciences sociales. En même temps, l’INRS m’a permis de découvrir le monde de la recherche scientifique. J’ai développé de nombreuses compétences au niveau du travail en laboratoire, des analyses statistiques et au niveau de la communication scientifique. Ces aptitudes me seront certainement très utiles pour le restant de ma carrière en recherche scientifique.
Pouvez-vous nous décrire l’enjeu et l’impact de votre projet de recherche?
On retrouve dans les produits cosmétiques de nombreux perturbateurs endocriniens (PEs), soit des molécules qui ont la capacité de modifier le fonctionnement de notre système hormonal. De précédentes études scientifiques les ont associées à des problèmes de santé reproductive tel que le cancer du sein. Cependant, ces molécules sont souvent étudiées individuellement. Ceci est peu représentatif de la réalité de travailleuses comme les coiffeuses, les maquilleuses et les esthéticiennes qui utilisent quotidiennement plusieurs de ces produits. Ces femmes sont probablement exposées à divers PEs et ce, à des niveaux plus élevés que la moyenne. C’est pourquoi il est primordial d’étudier les effets d’une exposition à un mélange de PEs et l’impact que ces derniers ont sur les risques de développer un cancer du sein.
Notre projet nous permettra d’offrir une meilleure protection aux travailleuses puisque nos résultats nous permettront d’innover en matière de prévention du risque notamment en développant des mesures plus spécifiques et plus représentatives de l’exposition des travailleuses.
Que signifie pour vous le fait de remporter cette bourse?
Je suis très reconnaissante envers la Fondation de l’INRS pour cette bourse qui soutient la recherche sur les perturbateurs endocriniens. En effet, savoir que nos travaux de recherche sont reconnus par la Fondation est très motivant. Cela nous incite à aller plus loin dans nos démarches qui ont pour objectif d’obtenir une meilleure compréhension des effets de ces molécules sur la santé des travailleuses en soins personnels.
Comment envisagez-vous la suite des choses?
J’aimerais mener à terme les tests de laboratoire qui sont présentement en cours afin d’obtenir le plus de données possibles sur les effets d’une exposition aux perturbateurs endocriniens en milieu professionnel sur la santé des travailleuses. Une fois que nous aurons les résultats souhaités, nous aimerions les communiquer aux femmes travaillant en soins personnels dans le but qu’elles soient informées des risques associés à une utilisation de produits cosmétiques dans le cadre de leurs fonctions.
Ces bourses permettent à des étudiantes et à des chercheur∙euse∙s de poursuivre leurs travaux et de contribuer à l'avancement des connaissances en santé reproductive. La Fondation remercie chaleureusement la Fondation Rita Henry-Breault et Gilles Breault pour sa générosité.
Félicitations à Neila Miller et Marie-Caroline Daguste pour cette reconnaissance bien méritée! Leur engagement et leur excellence scientifique contribueront sans aucun doute à faire progresser ce domaine essentiel de la recherche.
À propos de la Fondation Rita Henry-Breault et Gilles Breault
La Fondation Rita Henry-Breault et Gilles Breault est un organisme canadien de bienfaisance créé en 1988 pour soutenir Seréna Québec fondé par le couple Breault. Son appui prend la forme de subventions rendues possibles grâce à la générosité de donateurs qui partagent ses objectifs : permettre aux couples de mieux connaître leur fécondité propre et de la prendre en charge, contribuer à la recherche et à l’éducation du public en matière de vie familiale et valoriser une planification des naissances écologique.
À propos de Dre Suzanne Parenteau
Diplômée de médecine de l’Université de Montréal, docteure Suzanne Parenteau a consacré sa carrière à l’éducation en rapport avec la santé des femmes, la maternité, la planification naturelle des naissances, l’allaitement, la ménopause, la vie de couple et la sexologie au Québec, au Canada et à l’international.
Conférencière aux universités de Sherbrooke et du Québec à Montréal, elle fut également consultante pour Family Health International, organisme américain de recherche en matière de population et de santé, l’Organisation mondiale de la santé et l’Institute for reproductive Health de l’Université Georgetown, Washington. Depuis sa fondation, elle est médecin-conseil à SERÉNA, spécialiste de la gestion de la fertilité naturelle.