À l’INRS, la recherche et l’entrepreneuriat vont souvent de pair. C’est le cas pour Kayoum Djedidi, doctorant en télécommunications et lauréat d’une bourse d’entrerpreneuriat scientifique étudiant 2024-2025, qui conjugue ses travaux scientifiques à un projet entrepreneurial ambitieux : Open Organic Robotics (OORB), une jeune pousse qui vise à démocratiser la robotique grâce à l’intelligence artificielle. 

Grâce à la bourse qu’il a reçue de la Fondation et du Service des partenariats stratégiques et du soutien à l’innovation, Kayoum a pu financer les premiers prototypes d’OORB et amorcer le développement de la version bêta d’OORB Studio, une plateforme infusée d’intelligence artificielle qui permet à toute personne, issue du milieu industriel ou universitaire, de concevoir, simuler et tester des robots sans expertise technique avancée. 

Récemment, OORB a franchi une étape majeure : l’entreprise a été acceptée dans le prestigieux programme “Founders Inc Blueprint” à San Francisco, l’un des plus sélectifs au monde pour les entreprises de technologie profonde en démarrage. Son équipe, composée de quatre cofondateurs, y travaille actuellement à distance ou sur place pour faire évoluer la jeune pousse et établir de nouveaux partenariats internationaux. 

Nous avons échangé avec Kayoum pour en savoir plus sur son parcours, son expérience à l’INRS et sa vision de l’entrepreneuriat scientifique. 

 
Kayoum Djedidi, Doctorat en télécommunications sous la direction du professeur Tarek Djerafi 
  1. Qu’est-ce qui t’a motivé à te lancer dans l’entrepreneuriat en parallèle de ton doctorat? 

    J’ai toujours eu une approche très appliquée de la recherche. Pendant mon parcours, j’ai souvent été frustré de voir des prototypes prometteurs rester bloqués dans les labos, faute d’outils accessibles ou de ponts entre recherche et industrie. OORB est né de ce constat : créer une plateforme qui permette à n’importe quel chercheur∙euse, étudiant∙e ou ingénieur∙e de passer de l’idée au robot fonctionnel sans dépendre d’une grosse infrastructure. Pour moi, entreprendre, c’était prolonger la recherche vers un impact concret.
     

  2. Comment ton parcours à l’INRS a-t-il contribué à faire grandir ton esprit entrepreneurial? 

    L’INRS m’a donné la liberté d’explorer et de relier mes sujets de recherche à des besoins réels. Le support continu, la confiance, et les discussions avec mon directeur, Prof. Tarek Djerafi, et l’accès à des projets collaboratifs m’ont beaucoup aidé à développer une vision globale, technique, scientifique et stratégique. C’est aussi à l’INRS que j’ai trouvé un environnement où la multidisciplinarité est valorisée, où je suis libre et encouragé à explorer mes intérêts sans soucis, un vrai terrain d’expérimentation pour innover autrement. 

  3. Tu as reçu une bourse d’entrepreneuriat scientifique étudiant. En quoi ce soutien a-t-il eu un impact concret sur ton projet ou ta motivation à poursuivre cette voie? 

    La bourse FISES a été un bon point de bascule. Elle m’a permis de financer les premiers prototypes d’OORB et d’amorcer le développement du OORB studio Beta, qui vient d'être lancé la semaine dernière, avec une bonne réception de la communauté. Au-delà de l’aspect financier, c’est surtout le signal de confiance que j’ai ressenti : savoir que mon université croyait à la valeur de ce que je construisais m’a donné une énorme motivation pour aller au bout du projet. 

  4. Qu’as-tu ressenti en apprenant que ton entreprise avait été sélectionnée pour le programme Founders Inc Blueprint à San Francisco? 

    C’était à la fois surréaliste et gratifiant. Founders Inc est l’un des programmes les plus sélectifs au monde, et être la seule équipe tunisienne avec un fondateur basé au Canada acceptée, c’était une vraie reconnaissance de la vision derrière OORB. C’est aussi une belle preuve que des projets nés dans un cadre académique peuvent rivaliser à l’international. 

  5. Selon toi, pourquoi est-il important d’encourager l’entrepreneuriat scientifique étudiant à l’INRS? 

    Parce que la recherche et l’entrepreneuriat ne sont pas deux mondes opposés : ils se complètent. Les membres de la communauté étudiante engagés dans la recherche ont une compréhension fine des problèmes techniques et sociétaux, mais souvent pas les outils pour transformer cette connaissance en solutions concrètes. Favoriser l’entrepreneuriat à l’INRS, c’est créer ce pont entre le savoir et l’action. 

  6. Et maintenant, quelles sont les prochaines étapes pour toi et pour OORB? 

    À court terme, nous travaillons sur la collecte de notre fonds de pré-amorçage de 500 000 $ pour faire évoluer OORB Studio de la version Beta vers une version publique complète. Le but est de consolider nos premiers partenariats avec des PME et universitaires et d’étendre notre plateforme dans la région É-U et Canada. En parallèle, je poursuis mes recherches doctorales sur les systèmes de 5G Channel Caractérisation en temps réel et ISAC, qui serviront de base au futur moteur d’accélération matérielle et ajouteront un composant de simulation de la partie communication et détection dans le domaine de la robotique. C’est une période intense, mais passionnante : la recherche nourrit la startup, et la startup donne vie à la recherche. 

 
Le parcours de Kayoum Djedidi illustre la synergie entre formation, recherche et innovation qui caractérise l’INRS. Grâce à la bourse FISES, offerte par la Fondation de l’INRS en collaboration avec leService des partenariats stratégiques et du soutien à l’innovation, notre étudiant a obtenu un coup de pouce pour concrétiser un projet à fort potentiel technologique et sociétal. 

En soutenant des membres de la communauté étudiante comme lui, la Fondation contribue à faire émerger une nouvelle génération d’entrepreneur∙e∙s ayant une solide formation scientifique prête à transformer ses découvertes et sa compréhension des grands enjeux en solutions concrètes pour la société. 

À PROPOS DES BOURSES FISES 

SOUTENIR NOS ÉTUDIANT·E·S 

Retour à la liste des nouvelles