« C’est avec honneur et humilité que j’accepte ce prix. La reconnaissance est un levier formidable qui nous permet de jeter un regard sur nos accomplissements. Ce regard me permet de constater que mon passage à l’INRS - Centre Urbanisation Culture Société a été un point déterminant dans mon parcours professionnel puisqu’il m’a permis de travailler à différents mandats de recherche avec un regard multidisciplinaire. C’est d’autant plus important que la réalité dans laquelle nous évoluons est complexe et qu’elle doit être analysée sous différents angles. »

 

Madame Marie-Pierre Ippersiel (Ph. D. études urbaines, 2004)
Présidente et directrice générale, PRIMA Québec


Pourquoi avez-vous choisi d’étudier à l’INRS? 

Le professeur-chercheur (Michel Trépanier) avec qui je souhaite travailler était à l’INRS-UCS. Celui-ci était associé au centre de recherche (CIRST – Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie) où je travaillais en tant qu’assistante de recherche depuis quelques années. J’avais eu la chance d’échanger avec lui et ses thématiques de recherche m’intéressaient beaucoup, tout comme sa personnalité. Je lui ai demandé : si j’ai une bourse d’excellence (p. ex. : FCAR, CRSH), pouvons-nous travailler ensemble? Sa réponse a été positive. Entre temps, j’ai reçu la bourse FCAR (anciennement FRQSC) et celle du CRSH par la suite. J’aimais également l’idée d’une institution plus petite après être passée par l’UQAM et l’Université de Montréal et qui jouissait néanmoins d’une forte réputation en recherche

Que retenez-vous de votre expérience à l’INRS?

Spontanément, l’importance de réaliser des études dans un environnement où la recherche et l’enseignement sont priorisés. À cela s’ajoute la pertinence – bien que parfois exigeante pour les professeurs-chercheurs – d’avoir des commandes de recherche. En effet, les contrats externes que réalisent les professeurs-chercheurs avec leurs étudiants sont l’occasion pour ces derniers d’aller au-delà de la réalité académique et d’avoir une meilleure idée de ce qui se passe sur le terrain. C’est aussi une excellente façon de se faire connaître d’employeurs potentiels et surtout de réaliser son travail terrain.

Avez-vous un souvenir préféré du campus? 

Mon souvenir a plutôt une saveur sociale… Nous étions plusieurs doctorantes, d’horizons différents, qui avons développé une solide amitié. Nous avons formé le « Club de la sangria » où l’on discutait de nos projets de recherche, de différents concepts, de nos aspirations. Bref, ce souvenir m’est cher parce que cette amitié et cette solidarité ont été très utiles tout au long du parcours doctoral.

Quelle est la leçon la plus importante que vous retenez de votre passage à l’INRS? 

Beaucoup de choses ! Je retiens surtout l’importance et la richesse que peut offrir la multidisciplinarité pour l’étude d’un objet de recherche. L’INRS-UCS et son programme en études urbaines m’ont amenée à utiliser des concepts de sociologie, d’économie, de géographie et à les combiner. Cet apprentissage est essentiel encore plus aujourd’hui avec la complexité des diverses problématiques sociétales ou encore industrielles. 

Parlez-nous de votre parcours depuis l’obtention de votre diplôme?

À la dernière année de rédaction de ma thèse, j’avais accepté de réaliser un mandat d’un an pour le défunt Conseil de la science et de la technologie – CST (Avis sur l’innovation dans les municipalités au Québec). La semaine était consacrée à la réalisation du mandat, et les week-ends, à terminer la rédaction de la thèse ! Dans le cadre de ce mandat, j’ai pu rencontrer celui qui allait être mon prochain employeur. Vers la fin du mandat avec le CST, je l’ai contacté et j’ai été convoquée en entrevue pour un poste de conseillère en développement économique à la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). À la CMM, j’ai contribué, entre autres, à élaborer et à déployer la stratégie des grappes métropolitaines et mieux comprendre la dynamique politique. Après avoir accompagné la mise sur pied de grappes, j’ai choisi de faire le saut… dans une grappe, soit celle des technologies propres, Écotech Québec. Après y avoir dirigé les opérations, le développement de contenu ou encore, les relations avec les bailleurs de fonds et les membres industriels, j’ai choisi de retourner à mes premières amours et de me rapprocher des relations recherche-industrie dans le secteur des matériaux avancés chez PRIMA Québec. Le mandat de PRIMA est de permettre aux entreprises, particulièrement les PME, de s’appuyer sur l’expertise académique pour innover et être plus compétitives.

Comment votre passage à l’INRS vous a-t-il préparée pour votre carrière?

La pratique d’une approche multidisciplinaire m’est toujours utile. Cela me permet d’avoir une approche plus large pour l’analyse d’un sujet. Outre mon directeur, j’ai eu la chance de travailler de près avec un agent de recherche (Yvon Martineau, aujourd'hui retraité) qui m’a initiée à la technique de l’entrevue et qui m’a insufflé le goût des visites industrielles.  

Quels conseils aimeriez-vous donner aux étudiants actuels?

Choisir un sujet de recherche qui les passionne et ensuite identifier le bon professeur-chercheur qui les accompagnera tout au long du parcours. La chimie « étudiant-professeur » est importante. Aussi, ne pas oublier que les études doctorales sont un exercice de persévérance !

Quels sont vos souhaits pour l’avenir?

En lien avec les études supérieures…

  • que l’on retrouve davantage de femmes aux études supérieures et occuper des postes de professeure-chercheuse en sciences et en génie et
  • que les entreprises, les organisations (notamment publiques) reconnaissent davantage la contribution des diplômés à leurs opérations. C’est le cas dans plusieurs secteurs, mais ce pourrait l’être davantage.

De manière générale…

  • que l’on accélère la transition énergétique pour les générations futures et
  • que l’on accroisse les relations recherche-industrie : elles génèrent des retombées importantes pour les deux parties, et ce à plusieurs niveaux.

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