Lilian Skokan 

Ce prix souligne la reconnaissance de mon travail et des efforts déployés tout au long de mon parcours à la maîtrise. Je tiens d’ailleurs à remercier l’ensemble des personnes ayant contribué de près ou de loin à la réussite de mon parcours universitaire jusqu’à présent. Ce prix vient réaffirmer la pertinence de mon sujet d’étude et est également une source de motivation pour la suite de ma carrière de chercheuse.

Lilian Skokan
Maîtrise en sciences de l’énergie et des matériaux, 2022
Centre Énergie Matériaux Télécommunications 
Direction : Andreas Peter Ruediger

Lauréate d’un prix pour le meilleur mémoire de maîtrise 2023


Le mémoire de Lilian Skokan met en lumière l’aspect multidisciplinaire entre la science des matériaux et la science médico-légale et résulte d’une collaboration unique, puisqu’il trouve des applications dans le domaine de la sécurité publique à travers le monde. Ses travaux sur la reconstruction des numéros de série oblitérés dans les polymères sont le résultat de l’optimisation de méthode optique pour l’analyse de caractères alphanumériques gravés dans les armes à feu par force mécanique et altérés à la suite d’activité criminelle. La qualité de son travail a obtenu la mention « Excellent ».

Qu’est-ce qui vous a amenée à l’INRS? Que retenez-vous de votre expérience?

Durant mon baccalauréat en chimie (profil criminalistique) à l’Université du Québec à Trois-Rivières, j’ai eu la chance de collaborer à quelques occasions avec le professeur Cyril Muehlethaler pour la réalisation de projets de recherche en science médico-légale. C’est grâce à un partenariat entre ce dernier et le professeur Andreas Ruediger (devenu mon directeur principal de recherche) que j’ai connu l’INRS et qu’est né mon projet de maîtrise. C’est mon esprit de nature curieuse et ma passion pour l’étude des traces en lien avec les activités criminelles qui m’ont amenée à poursuivre ma carrière de chercheuse à l’INRS.

L’INRS et mon directeur de recherche m’ont offert un milieu d’apprentissage caractérisé par un accès à de l’équipement à la fine pointe ainsi que plusieurs occasions de collaboration avec des étudiants du Centre Énergie Matériaux Télécommunications et d’autres universités. J’ai également pu réaliser quelques séjours de recherche à l’international et participer à des conférences (locales et internationales). J’ai eu la chance de côtoyer des scientifiques de divers domaines et d’origines culturelles variées.

Exercer mon rôle d’étudiante aux cycles supérieurs me permet de mettre à profit mes connaissances scientifiques tout en ayant une certaine autonomie et une créativité

Pouvez-vous nous décrire l’enjeu et l’impact de la recherche présentée dans votre mémoire?

La production de masse de polymères à l’échelle mondiale a obligé les praticiens de la science médico-légale à étudier de nouveaux types de traces et d’objets. Par exemple, les experts en balistique peuvent aujourd’hui être confrontés à des cas de restauration de numéros de série sur des armes à feu faites partiellement ou entièrement en polymère. Ces caractères alphanumériques peuvent fournir des informations précieuses aux fins d’enquête, plus précisément en menant à l’identification ou à l’individualisation de l’arme à feu en question, d’où la pertinence de leur restitution. Étant donné que ces numéros sont traditionnellement introduits par méthodes d’estampillage (force mécanique), les déformations locales engendrées par l’introduction des caractères dans le polymère sont exploitables par méthodes optiques malgré l’abrasion superficielle pouvant résulter d’une activité criminelle.

Mon projet de maîtrise a misé sur le développement d’une technique non destructive (c’est-à-dire qui permet de conserver le numéro de série dans son état d’origine), exploitant l’interaction entre laser et matière, pour caractériser le profil vibratoire des molécules constituant les polymères. Celle-ci me permet de construire des cartographies montrant des contrastes visuels entre les portions estampillées et non estampillées des échantillons polymériques, et ce, malgré l’altération du numéro de série qui le rend généralement invisible à l’œil nu.

Mon mémoire résulte d’une collaboration inédite entre la science des matériaux et la science médico-légale et trouve application dans le domaine de la sécurité publique à travers le monde.

Que signifie pour vous le fait de remporter ce prix?

Ce prix souligne la reconnaissance de mon travail et des efforts déployés tout au long de mon parcours à la maîtrise. Je tiens d’ailleurs à remercier l’ensemble des personnes ayant contribué de près ou de loin à la réussite de mon parcours universitaire jusqu’à présent. Ce prix vient réaffirmer la pertinence de mon sujet d’étude et est également une source de motivation pour la suite de ma carrière de chercheuse.

Quel est le prochain chapitre pour vous, maintenant que vous obtenez votre diplôme?

Je suis actuellement étudiante dans le programme de doctorat en sciences de l’énergie et des matériaux à l’INRS (fin prévue à l’automne 2025). Je poursuis l’étude des déformations locales au sein de structures non métalliques (telles que les polymères) en m’intéressant à d’autres objets d’intérêts en science médico-légale, par exemple, les canons imprimés en 3D et les tuyaux de plomberie. Ma supervision de thèse est toujours assurée par les professeurs Andreas Ruediger (INRS) et Cyril Muehlethaler (UQTR).

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