Isabelle Caron

Isabelle Caron

« Mon parcours au Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie de l’INRS a été teinté de rencontres incroyablement riches, autant au niveau intellectuel qu’humain.  Cette institution m’a bien évidemment éduquée scientifiquement, mais elle m’a surtout appris la valeur de la collaboration et de l’éthique professionnelle. »

« Recevoir le Prix Lumières 2024 dans la catégorie Rayonnement est pour moi la reconnaissance d’innombrables efforts, sacrifices et compromis des 24 dernières années pour faire ma place comme leader exécutif féminin dans un milieu à prédominance masculine. J’espère que ce prix sera une inspiration pour toutes ces jeunes femmes de science qui aspirent à devenir des leaders inspirants mais surtout, à bâtir un écosystème canadien des sciences de la vie fort, résilient et enviable. »

– Isabelle Caron, diplômée en 2021 de la Maîtrise en microbiologie appliquée,
Présidente et directrice générale, Centre de production de produits biologiques (CPPB) inc.

Entrevue-éclair avec notre lauréate d’un Prix Lumières 2024 • catégorie Rayonnement


Pourquoi avez-vous choisi d’étudier à l’INRS? 

Au cours de ma dernière année de baccalauréat, j’ai réalisé que si je voulais devenir spécialiste de la formulation dans l’industrie pharmaceutique, je devais terminer mes études avec une maîtrise. Par conséquent, j’ai cherché une institution qui me permettait d’atteindre cet objectif tout en me donnant également suffisamment de liberté pour déterminer la direction exacte que je devais prendre. 

C’est à ce moment que je me suis retrouvée à feuilleter une brochure du Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie (auparavant l’Institut Armand-Frappier), présentant le programme de microbiologie appliquée qui semblait être un choix logique pour moi. Lorsque j’ai examiné davantage cette option, j’ai été très heureuse de voir que cela me permettrait de collaborer étroitement avec la Dre Zamir et de travailler sur des biomolécules anticancéreuses. J’ai eu la chance de pouvoir joindre cette équipe et de bénéficier de la Bourse Biochem Pharma, ce qui a constitué ma première initiative de réseautage dans le milieu pharma/biopharma !  En toute honnêteté, mon arrivée à l’institut a été un amalgame de choix conscients et de chance !

Que retenez-vous de votre expérience à l’INRS?

L’autonomie, la responsabilisation, la rigueur, la collaboration et la camaraderie. J’ai appris qu’il est possible et important de se donner à fond tout en ayant du plaisir !

Avez-vous un souvenir préféré du campus? 

Les magnolias en fleur que je pouvais admirer tout en faisant mes manipulations au laboratoire !  Je garde aussi un excellent souvenir de ma cohorte d’étudiants. Je me rappelle d’un groupe soudé qui souhaitait le succès de tous. Un groupe très engagé dans les travaux d’équipes, mais également dans les activités extra-scolaires qui ont permis de tisser des liens très solides au cours des deux années passées ensemble.

Quelle est la leçon la plus importante que vous retenez de votre passage à l’INRS? 

Le succès ne se mesure pas seulement à l’effort.  Il ne suffit pas de travailler fort, il faut obtenir des résultats! Et pour obtenir des résultats, il faut oser prendre des risques calculés !

Parlez-nous de votre parcours depuis l’obtention de votre diplôme.

J’ai mis longtemps à trouver ma voie. J’étais curieuse, j’avais plusieurs centres d’intérêt dans lesquels je performais bien, mais je ne me démarquais dans rien. Je n’avais pas ce talent unique qui trace de manière évidente votre voie pour vous et vous évite d’avoir à faire des choix.

Toutefois, après quelques années sur le marché du travail, j’ai réalisé la valeur de la diversification et de la polyvalence et j’ai compris que ce que je croyais être une faiblesse était en fait un avantage. Cela a changé complètement mes perspectives sur mon développement professionnel et dès lors, j’ai fait mes choix dans le but unique de diversifier au maximum mes compétences. Je dois admettre que cela m’a plutôt bien servi.

Au fil des années, j’ai réussi à développer un éventail unique de compétences, un amalgame relativement rare sur le marché au Canada et surtout au Québec. C’est sans aucun doute ce qui m’a permis d’accéder au poste de présidente et directrice générale du Centre de production de produits biologiques que j’occupe actuellement.

Ce fut un parcours difficile, semé d’embûches, qui m’a forcée à m’exposer et sortir de ma zone de confort à de multiples reprises, mais cela a forgé la professionnelle que je suis aujourd’hui et si c’était à refaire, je referais la même chose !

Comment votre passage à l’INRS vous a-t-il préparée pour votre carrière?

Mes deux années passées à l’INRS m’ont appris l’autonomie, la rigueur, la persévérance, la structure et la concision. Ce sont des atouts dont j’ai eu besoin dès ma première année sur le marché du travail. Non seulement mon parcours à l’INRS m’a permis de parfaire mes compétences techniques, mais elle m’a également permis de développer mes compétences générales en plus de mes valeurs personnelles. Cela a été instrumental dans mon évolution vers des rôles de gestion.

Quels conseils aimeriez-vous donner aux étudiantes et étudiants actuels?

Il est effrayant de graduer et de se retrouver avec l’inconnu devant soi. Défiez vos peurs et saisissez les opportunités. Permettez-vous d’être mis au défi et d’être poussé vers de nouvelles opportunités d’apprendre et de grandir car pour grandir, il faut commettre des erreurs ! Foncez et apprenez !

Quels sont vos souhaits pour l’avenir?

Il est certain que le positionnement des femmes dans des postes de pouvoir et le soutien au développement des générations futures sont des thèmes qui me tiennent à cœur. J’ai atteint une position où j’ai désormais les moyens d’exercer une influence sur les orientations que prend notre pays en matière d’innovation et de bio-production tout en respectant l’équité. Je souhaite donc pouvoir contribuer activement à favoriser le maillage entre les entreprises des sciences de la vie pour bâtir un écosystème fort, résilient et soutenu par une main-d’œuvre locale hautement qualifiée. J’aspire à faire du Canada un modèle enviable à l’échelle mondiale pour sa capacité à répondre rapidement aux urgences sanitaires et à protéger les intérêts de ses citoyens en matière de santé.

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