Éric Simard

 

« L’INRS a été pour moi un lieu où faire croître la connaissance et la curiosité, encadré par des chercheurs passionnés. Ce prix est une reconnaissance de tous mes efforts des dernières années, durant lesquelles j’ai toujours considéré la science comme un lieu privilégié où il m’est possible de me retrouver, de nourrir mon besoin de connaissance et de faire croître ma curiosité et ma créativité. »

Éric Simard 
Ph. D. Biologie, 2008

Président
Idunn Technologies


Pourquoi avez-vous choisi d’étudier à l’INRS? 

Le Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie de l’INRS est un centre de recherche qui cumule un grand nombre de chercheurs de très haut niveau. Au moment d’entreprendre ma maîtrise, j’hésitais entre les biotechnologies et le domaine de l’environnement. À l’INRS, j’avais la chance d’avoir accès à des chercheurs et des équipements à la fine pointe, autant en santé humaine qu’en environnement.

Que retenez-vous de votre expérience à l’INRS?

L’immersion dans un environnement dédié à l’avancement des sciences et des connaissances. J’y ai créé ma première entreprise de biotechnologie, vécu mon premier mariage, mon premier enfant. J’ai côtoyé des chercheurs émérites avec qui il était possible de tisser des liens d’amitié. Ce fut une époque difficile, mais tellement enrichissante.

Avez-vous un souvenir préféré du campus? 

C’est très certainement d’avoir couru sur le toit. J’avais à cœur de participer à fond à la vie étudiante et l’association étudiante organisait une sorte de chasse à l’homme en utilisant des seringues contenant de l’eau. Nous avions une victime à attraper et nous n’avions par le droit de l’atteindre à l’intérieur de l’édifice. J’ai donc couru, sans succès, derrière la mienne, le président de l’Association, sur le toit, de la porte de derrière jusqu’à celle du devant.

Quelle est la leçon la plus importante que vous retenez de votre passage à l’INRS? 

La persévérance, le goût pour les connaissances de pointe et la possibilité de découvrir de nouvelles choses. Les découvertes déjà réalisées ne sont pas un obstacle à la réalisation de nouvelles découvertes, mais un tremplin vers d’autres possibilités. C’est comme si les branches d’un arbre étaient de nouvelles découvertes et que l’extrémité des feuilles étaient de nouvelles possibilités de recherche

Parlez-nous de votre parcours depuis l’obtention de votre diplôme

J’ai complété mon doctorat en étant Vice-président exécutif de Biolactis. Je m’impliquais aussi à cette époque comme président de l’Association pour les ingrédients santé en alimentation et président du Comité consultatif du bureau du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) au Québec. L’entreprise a été vendue en 2010. Je me suis alors joint à Bio-K+ International à titre de Vice-président Science et développement, puis, l’année suivante, à Neptune Technologies et Bioressources, toujours à titre de Vice-président Science et développement. Engagé à la fois dans la recherche et développement et dans le développement des affaires, j’ai pu développer une expérience variée allant du développement de technologies de production, jusqu’au développement de produits pour les filiales pharmaceutiques, en passant par la propriété intellectuelle, les affaires réglementaires et la réalisation d’études cliniques.

Ayant toujours été passionné par la prévention et la longévité en santé, j’ai lancé, à l’automne 2013, Idunn Technologies, une entreprise de biotechnologie spécialisée dans l’identification « d’agents gérosuppresseurs » ou anti-âge. Un programme de recherche ambitieux fut mis en place. À ce jour, nos découvertes ont donné lieu à sept publications scientifiques et au dépôt de deux grandes familles de brevets. À l’automne 2016, je publiais mon premier livre sur la longévité en santé (Vivre jeune plus longtemps) en même temps qu’on lançait la commercialisation des produits Vitoli. J’ai publié trois autres livres.

Je suis actuellement membre de la Commission de l’éthique en science et technologie du ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec et président de l’Association professionnelle pour la santé intégrative.

Comment votre passage à l’INRS vous a-t-il préparé pour votre carrière?

J’avais eu la chance de préparer avec mon directeur de doctorat deux demandes de subvention de recherche au CRSNG, pour plus d’un million de dollars. Cela m’avait bien formé à l’élaboration de programmes de recherche. En parallèle, la création de l’entreprise m’avait initié au monde des affaires.

Quels conseils aimeriez-vous donner aux étudiantes et étudiants actuels?

Ayez confiance dans la possibilité de découvrir de nouvelles connaissances et impliquez-vous dans des associations ou des regroupements qui vous tiennent à cœur. Mon père me disait que « si on n’essaie rien, on n’a rien ». J’ai la chance, et la difficulté qui vient avec, de penser que tout est possible. C’est une force incroyable.

Quels sont vos souhaits pour l’avenir?

J’aimerais voir se développer une culture de la prévention en santé au Québec. C’est-à-dire que notre système de la santé, qui, à mon avis, est davantage un système axé sur la maladie, ait comme objectif avant tout de garder les gens en santé et de permettre une pleine collaboration avec les approches complémentaires. La santé intégrative est enseignée depuis plus de 30 ans chez nos voisins du Sud et ailleurs dans le monde. Plus de 70% de la population fait appel aux approches complémentaires. Même l’Organisation mondiale de la santé s’est positionnée en faveur de la santé intégrative s’appuyant sur les données probantes et les possibilités que cette approche offre aux systèmes de santé autant en termes d’efficacité que de coûts.

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