Élyse Caron-Beaudoin

«C’est à l’INRS que j’ai eu le privilège de plonger tête première dans le monde fascinant de la recherche. Cette expérience a réellement cristallisé mon désir de continuer dans cette avenue et m’a donnée la confiance d’être créative dans mes idées et l’audace de faire de la recherche autrement, malgré les défis que cela peut apporter. J’accepte ce prix avec beaucoup d’humilité et de reconnaissance et je remercie les mentors exceptionnels de l’INRS que je continue de côtoyer. »

Élyse Caron-Beaudoin 
Doctorat en biologie, 2018
Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie
Lauréate du Prix Lumières 2022 • Étincelle


Professeure adjointe
Université de Toronto Scarborough

Voir son message vidéo


Pourquoi avez-vous choisi d’étudier à l’INRS? 

Après une maîtrise en écotoxicologie qui impliquait majoritairement du travail de terrain, je voulais m’intéresser plus particulièrement au domaine de la toxicologie appliquée à la santé humaine et environnementale. Je cherchais un environnement qui me permettrait de développer mes compétences en laboratoire et de consacrer la majorité de mon temps à la recherche.

Que retenez-vous de votre expérience à l’INRS?

La générosité de mes collègues étudiant.e.s qui ont dédié beaucoup de temps et d’énergie à m’enseigner les bases de la culture cellulaire et de plusieurs techniques en biologie moléculaire : je n’en avais que très peu fait avant d’entreprendre mon doctorat ! Comme le laboratoire était partagé entre les équipes de Thomas Sanderson et de Cathy Vaillancourt, il y avait une vraiment belle gang d’étudiant.e.s ! C’est aussi à cette époque-là que j’ai rencontré plusieurs femmes professeures mentores qui m’ont grandement encouragée et inspirée. Je retiens également la grande indépendance que j’ai eue pendant mon doctorat et qui a certainement contribué à forger mon propre programme de recherche dans les années qui ont suivies. 

Avez-vous un souvenir préféré du campus? 

Une caractéristique du Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie était (et est probablement toujours !) la panoplie d’activités organisées par les étudiant.e.s et les employé.e.s. L’esprit de camaraderie entre les différentes équipes de recherche et la passion de chacun et chacune envers ses projets de recherche faisait du Centre un endroit vraiment agréable pour y travailler.

L’un de mes plus beaux souvenirs est sans doute ma participation au programme des Apprentis en biosciences. Pendant une semaine, ce programme permet à des adolescent.e.s de vivre une immersion dans le monde de la recherche en étant jumelé.e à un.e étudiant.e de maîtrise ou de doctorat à l’INRS.

Quelle est la leçon la plus importante que vous retenez de votre passage à l’INRS? 

Il y en a plusieurs, mais je dirais qu’une des leçons les plus importantes pour moi a été de développer mon autonomie entant que chercheure et d’être audacieuse dans mes idées de recherche. Lorsque je partageais mes idées avec mon directeur de recherche, d’autres professeurs ou étudiants, la discussion était toujours enrichissante et bienveillante.

Parlez-nous de votre parcours depuis l’obtention de votre diplôme

Vers la fin de ma thèse, j’ai commencé à travailler sur un autre projet de recherche concernant l’exposition à des contaminants environnementaux associés à l’exploitation du gaz naturel dans le nord-est de la Colombie-Britannique. Ce projet pilote m’a permis de décrocher un stage postdoctoral en santé environnementale et santé au travail à l’Université de Montréal. J’y ai eu la chance de développer des compétences en épidémiologie environnementale en étudiant les associations entre la densité et la proximité de puits d’exploitation du gaz naturel et leur effet sur les naissances.

Selon moi, la toxicologie et l’épidémiologie environnementales sont deux disciplines complémentaires et c’est mon expérience à l’INRS, puis lors de mon stage postdoctoral, qui m’a vraiment permis de combiner ces expertises dans le cadre de différents projets de recherche en santé et justice environnementale.

En juillet 2020, j’ai obtenu un poste de professeure adjointe à l’Université de Toronto. Mon laboratoire développe des projets en partenariat avec des communautés pour évaluer les impacts des pressions anthropiques comme l’exposition à des contaminants sur la santé et le bien-être. Pour mieux comprendre ces effets, nous utilisons une approche écosystémique combinant des informations sur plusieurs niveaux d’organisation biologique.

Comment votre passage à l’INRS vous a-t-il préparée pour votre carrière?

Comme j’ai bénéficié de beaucoup d’indépendance pendant ma thèse, j’ai développé des compétences en gestion de projet, en collecte de données, en rédaction d’articles scientifiques et en communication. Toutes ces expériences m’ont bien préparée à mon rôle de professeure, tant au plan du développement de nouveaux projets de recherche que de la supervision de stagiaires et d’étudiants de deuxième et troisième cycles. 

Quels conseils aimeriez-vous donner aux étudiantes et étudiants actuels?

Faites-vous confiance ! Vous êtes les experts de votre projet de recherche et vous avez beaucoup à apporter à votre domaine. N’ayez pas peur d’oser et de proposer des idées. Et finalement, c’est facile de se sentir dépassé pendant ses études, donc prenez-soin de vous.

Quels sont vos souhaits pour l’avenir?

J’aimerais voir se développer des politiques environnementales basées sur le principe de précaution et les observations des communautés les plus touchées par les bouleversements environnementaux. J’espère aussi voir plus de mes collègues scientifiques joindre leurs efforts à ceux des communautés pour influencer positivement les règlementations des substances toxiques au sein de projets de recherche participative qui ont un véritable potentiel de comprendre les liens entre les déterminants sociaux, environnementaux et biologiques de la santé.

DÉCOUVREZ D’AUTRES lumièreS