Clarence Hatton-Proulx

« Je suis vraiment privilégié de recevoir ce prix, qui vient souligner mon travail durant plus de quatre années à l'INRS, et en cotutelle à Sorbonne Université. La période après la soutenance est souvent un peu floue et il est facile de dénigrer sa thèse en voulant tourner la page au plus vite. Ce prix me rassure en m'indiquant que ma thèse est digne d'intérêt. Je suis extrêmement reconnaissant du support que j'ai reçu de toute la communauté étudiante et professorale de l'INRS ainsi que des membres de l'administration qui m'ont accompagné durant mon doctorat. »

Clarence Hatton-Proulx
Doctorat en études urbaines, 2024
Centre Urbanisation Culture Société
Direction : Sophie L. Van Neste


Devant un jury pluridisciplinaire international, Clarence Hatton-Proulx a obtenu la mention Excellent pour sa thèse à la croisée entre l'histoire de l'énergie et les études urbaines, en cotutelle avec Sorbonne Université.

Innovant autant sur le plan de l'approche analytique que sur les plans méthodologique et empirique, ses travaux contribuent incontestablement aux connaissances sur les transitions énergétiques. Récipiendaire de nombreux prix et bourses d'excellence, ses résultats font l'objet de plusieurs publications. À la suite de sa soutenance, il a d'ailleurs été invité à présenter ses travaux dans trois milieux universitaires différents et s'est vu proposer d'envoyer sa thèse pour publication à la McGill-Queen's University Press.

Qu’est-ce qui vous a amené à l’INRS et que retenez-vous de votre expérience?

J'ai découvert l'INRS lorsque j'y ai fait un stage d'été durant mon baccalauréat. J'ai tout de suite aimé la convivialité, la proximité entre étudiant.e.s et professeur.e.s et la qualité des installations. Ce sont ces mêmes facteurs qui m'ont convaincu d'y faire un doctorat.

Je retiens de mon expérience que l'INRS est une institution idéale pour réaliser des études supérieures. Au Centre Urbanisation Culture et Société, j'ai largement bénéficié de la multiplicité des sujets et des approches disciplinaires offertes, de la diversité et de l'esprit d'entraide régnant au sein des étudiant.e.s, des possibilités de financement, ainsi que de l'encadrement enrichissant et flexible de ma directrice de thèse, Sophie L. Van Neste, et de son équipe au sein de la Chaire de recherche du Canada en action climatique urbaine. 

Pouvez-vous nous décrire l’enjeu et l’impact de la recherche présentée dans votre thèse doctorale?

L'enjeu de ma recherche était double. D'une part, si on parle énormément de transition énergétique aujourd'hui, les perspectives proposées sont majoritairement techniques, issues du domaine de l'ingénierie. Les conséquences sociales de ces transitions sur les modes de vie urbains restent moins discutées. D'autre part, la réflexion sur ces transitions est surtout orientée vers le futur. Pourtant, les systèmes énergétiques qui sous-tendent les sociétés humaines ont connu d'autres changements profonds dans le passé, dont l'étude enrichit notre compréhension des enjeux à venir. C'est pourquoi j'ai proposé une histoire sociale et matérielle des transitions énergétiques urbaines. J'ai étudié les conséquences sociales et matérielles de ces phénomènes à travers le cas de Montréal, métropole énergivore d'un pays énergivore, de 1945 à 1980, une période marquée par l'abondance et la croissance de l'après-guerre puis leur remise en question durant la crise de l'énergie des années 1970.

Il est encore trop tôt pour estimer l'impact de ma recherche doctorale. Ce dont je suis fier, en tous les cas, est d'avoir proposé une histoire concrète des effets contrastés de l'énergie sur la vie quotidienne. Je pense particulièrement au travail que j'ai fait sur les conséquences sociales et environnementales du raffinage de pétrole dans l'est de Montréal, restituées à travers des témoignages d'histoire orale avec des personnes âgées y ayant grandi. J'espère que ce travail aura une résonance dans le milieu académique mais aussi au-delà : je pense aux milieux associatif et du patrimoine, où j'ai déjà pu présenter mes recherches et espère continuer à le faire.

Que signifie pour vous le fait de remporter ce prix?

Je suis vraiment privilégié de recevoir ce prix, qui vient souligner mon travail durant plus de quatre années à l'INRS, et en cotutelle à Sorbonne Université. La période après la soutenance est souvent un peu floue et il est facile de dénigrer sa thèse en voulant tourner la page au plus vite. Ce prix me rassure en m'indiquant que ma thèse est digne d'intérêt. Je suis extrêmement reconnaissant du support que j'ai reçu de toute la communauté étudiante et professorale de l'INRS ainsi que des membres de l'administration qui m'ont accompagné durant mon doctorat. 

Quel est le prochain chapitre pour vous, maintenant que vous obtenez votre diplôme?

Depuis janvier 2024, je suis chercheur postdoctoral basé au laboratoire Géographie-cités de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Mes recherches actuelles, financées par le CRSH et le FRQSC, étudient l’incinération des déchets ménagers dans une perspective comparative entre Montréal et Paris. Elles concernent également la contamination et la désindustrialisation des territoires énergétiques urbains.