Andrés Henao Florez

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« Pour moi, ce prix représente d’abord une reconnaissance du travail que j’ai accompli au cours des deux dernières années. Il représente également une reconnaissance de l’appui, de l’amitié et des connaissances des personnes de l’INRS qui m’ont donné l’occasion de sortir de ma zone de confort et d’innover. »

Andrés Henao Florez
Maîtrise en études urbaines, 2022
Centre Urbanisation Culture Société
Direction : Phillippe Apparicio


La recherche d’Andrés Henao Florez a pris la forme d’un mémoire de maîtrise comprenant deux articles scientifiques. La première publication porte sur l’analyse des facteurs explicatifs des dépassements dangereux des cyclistes par des véhicules motorisés sur l’île de Montréal. Dans cet article, un modèle a été construit pour analyser la probabilité qu’un·e cycliste subisse un dépassement dangereux (inférieur à un mètre). Cette probabilité augmente s’il ou elle circule sur un axe majeur, sur un axe avec la présence de véhicules stationnés et plus la durée de dépassement est longue. La deuxième publication décrit le développement d’un capteur open source à faible coût appelé one metre plus (1m+) qu’il a créé et qui est capable de mesurer la distance latérale de dépassement, d’enregistrer la position géographique et d’enregistrer une vidéo du trajet. Les plans, les codes et la conception schématique sont ouverts et donc facilement accessibles à la communauté scientifique. Ce projet vise à démocratiser la recherche dans ce domaine et à élaborer une plateforme participative qui offre des outils aux chercheur·se·s du monde entier. Ce produit est d’une part, le fruit de ses compétences en programmation, en design et en génie acquises tout au long de son parcours universitaire et, d’autre part, des connaissances sur la sécurité des cyclistes et la forme urbaine acquises lors de ses études à la maîtrise en études urbaines.

Qu’est-ce qui vous a amené à l’INRS ? Que retenez-vous de votre expérience ?

À la suite à mon baccalauréat en génie mécanique, j’ai travaillé dans des laboratoires d’innovation pour développer divers projets liés à l’éducation technologique, au transfert de connaissances en communauté et à la mobilité urbaine durable. En 2018, j’ai travaillé à la restructuration du Musée national des sols de Colombie, où j’ai découvert l’importance de la géographie et de la planification urbaine dans les enjeux de mobilité urbaine et d’équité environnementale. Ma curiosité pour les modes de transport alternatifs et plus spécifiquement pour le vélo n’a cessé de croître au fil des années. Je voulais élargir mon horizon de connaissances sur la mobilité et les méthodologies des sciences sociales. Après avoir effectué une recherche sur les programmes universitaires au Québec, j’ai trouvé l’équipe du Laboratoire d’équité environnementale (LAEQ) dirigé par Philippe Apparicio. Les axes de recherche du LAEQ réunissaient plusieurs de mes intérêts scientifiques.

Au niveau personnel, faire partie de l’INRS a été une expérience très enrichissante, puisque j’ai pu appliquer mes compétences d’ingénieur dans différents domaines et échanger des connaissances dans un environnement multidisciplinaire avec des étudiant·e·s de différents contextes, utilisant souvent des méthodologies et stratégies de recherche complètement innovatrices. De plus, je suis reconnaissant d’avoir eu la chance de travailler sous la direction de Philippe Apparicio, dont l’expertise et le soutien inconditionnel ont marqué mon parcours personnel et universitaire au Québec.

Pouvez-vous nous décrire l’enjeu et l’impact de la recherche présentée dans votre mémoire de maîtrise ?

J’ai choisi de mener un projet sur les dépassements dangereux des cyclistes par des véhicules motorisés à Montréal. Cette recherche a pris la forme d’un mémoire de maîtrise comprenant deux articles scientifiques. La première publication porte sur l’analyse des facteurs explicatifs des dépassements dangereux des cyclistes par des véhicules motorisés sur l’île de Montréal. Dans cet article, un modèle a été construit pour analyser la probabilité qu’un·e cycliste subisse un dépassement dangereux (à une distance inférieure à un mètre). Cette probabilité augmente s’il ou elle circule sur un axe majeur, sur un axe avec la présence de véhicules stationnés et plus la durée de dépassement est longue. La deuxième publication décrit le développement d’un capteur open source à faible coût appelé one metre plus (1 m+) que j’ai créé et qui est capable de mesurer la distance latérale de dépassement, enregistrer la position géographique et enregistrer une vidéo du trajet. Les plans, les codes et la conception schématique sont ouverts et donc facilement accessibles à la communauté scientifique. Ce projet vise à démocratiser la recherche dans ce domaine et à développer une plateforme ou un projet participatif qui offre des outils aux chercheur·se·s du monde entier. Ce produit est, d’une part, le fruit de mes compétences en programmation, en design et en génie acquises au long de mon parcours universitaire et, d’autre part, des connaissances sur la sécurité des cyclistes et la forme urbaine acquises lors de mes études à la maîtrise en études urbaines.

Que signifie pour vous le fait de remporter ce prix ?

Pour moi, ce prix représente premièrement une reconnaissance au travail que j’ai accompli au cours des deux dernières années. Il représente également une reconnaissance de l’appui, de l’amitié et des connaissances des personnes de l’INRS qui m’ont donné l’occasion de sortir de ma zone de confort et d’innover. Ce prix est aussi une façon de montrer mon travail et mon engagement à ma famille en Colombie et d’encourager le travail des étudiant·e·s étranger.ère.s qui sont souvent confronté·e·s à divers obstacles systémiques. Finalement, ce prix est l’un des nombreux moyens par lesquels l’INRS contribue au rayonnement des membres de sa communauté, ces initiatives institutionnelles ouvrent la porte à mes consœurs et confrères des pays des Suds, afin qu’ils et elles accèdent à une éducation de qualité.

Quel est le prochain chapitre pour vous, maintenant que vous obtenez votre diplôme ?

Au cours des prochaines années, j’espère d’un côté achever mon projet de doctorat, qui vise à déterminer les facteurs de risque auxquels sont exposé·e·s les cyclistes dans ma ville natale, Bogotá. J’espère que le projet pourra aider les décideur·euse·s et les planificateur·trice·s à améliorer les conditions pour les cyclistes et à encourager des formes de mobilité plus durables. J’espère également contribuer à la réalisation des produits et des méthodologies qui améliorent la qualité de vie des gens dans le contexte du nord et sud global. D’un côté plus personnel, je souhaite poursuivre mon travail de recherche et réaliser mon rêve de devenir professeur. Je suis conscient que c’est un long chemin, mais ma formation et le travail avec divers groupes de recherche renforcent ma volonté de transmettre mes connaissances et d’apprendre des autres.

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