Marc-André St-Yves
Maîtrise en mobilisation et transfert des connaissances, 2022
Directeur général et associé principal, Guérilla innovation
Lead Recherche et Innovation, Espace-inc

Marc-André St-Yves

« Tout au long de ma maîtrise et grâce au parcours proposé par chacun des professeurs engagés et passionnés, j’ai pu acquérir des connaissances qui m’ont permis de développer de nouvelles compétences clés pour naviguer dans l’interface sociale de la recherche et de l’innovation. La MOB est ni plus ni moins qu’un cadre transformateur pour moi. » 

Contaminer le monde avec les bonnes idées, ramener l’humain au centre de l’innovation, faire tomber les barrières entre l’innovation technologique et sociale... Ces aspirations sont eu cœur de la vision de Marc André St-Yves pour l’essor du Québec. Cet expert de l’écosystème québécois de l’innovation et diplômé en 2022 de la Maîtrise en mobilisation et transfert des connaissances à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) est convaincu que, pour changer le monde, le savoir être est tout aussi important que le savoir et le savoir-faire.

L’innovation est au cœur des réflexions et de l’engagement de Marc-André St-Yves. Il souhaite faire partie des personnes qui contribuent à changer le monde. Son parcours est éclectique. Après avoir étudié en sciences et technologies des aliments à l’Université Laval, il a démarré une fromagerie comptant 400 brebis laitières, puis a accompagné un grand nombre d’entreprises du domaine de l’agroalimentaire dans leurs défis de recherche et développement.

Avec sa firme Guérilla, il offre depuis 2017 des services conseils à des jeunes pousses, des PME et des zones d’innovation. Il a par ailleurs été directeur de l’innovation au Réseau des centres collégiaux de transfert de technologie avant de diriger l’équipe qui a démarré le Conseil de l’innovation avec l’Innovateur en chef du Québec, Luc Sirois, de 2020 à 2021. C’est après avoir complété une certification en leadership en innovation au Massachussetts Institute of Technology (MIT) qu’il entreprend, au Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS, une maîtrise en pratiques de recherche et d’action publique, devenue la Maîtrise en mobilisation et transfert des connaissances, sous la direction du professeur Michel Trépanier, un spécialiste des relations université-industrie.

« Alors que la valeur de l’innovation technologique est largement reconnue, l’innovation sociale est encore sous-estimée. Pourtant, nous n’arriverons pas à moderniser nos industries en mettant ces deux volets en oppositions. Pour créer de la valeur, on a besoin d’innovation sur tous les plans : économique, technologique, social et environnemental », affirme-t-il.

Selon lui, une meilleure interface entre le milieu de la recherche et l’industrie et l’utilisation d’un langage commun sont essentiels pour la convergence d’orientations bénéfiques pour tous. Il est stimulé à l’idée d’engager des réflexions afin de s’engager, ensemble, dans l’avancement de la société. Ses études en mobilisation et transfert des connaissances à l’INRS lui ont offert les outils nécessaires pour y parvenir. « J’ai notamment aiguisé mes habiletés en ce qui a trait aux processus, à la démarche analytique et critique ainsi que dans la maîtrise des fondamentaux qui m’aident à développer des projets collaboratifs impliquants plusieurs parties prenantes. Tout au long de ma maîtrise et grâce au parcours proposé par chacun des professeurs engagés et passionnés, j’ai pu acquérir ces connaissances qui m’ont permis de développer ces nouvelles compétences clés et ces habiletés à naviguer dans cette interface sociale de la recherche et de l’innovation. La MOB est ni plus ni moins qu’un cadre transformateur pour moi. », dit-il.

Les liens qu’il a tissés avec son directeur de maitrise Michel Trépanier l’ont amené à évoluer rapidement : « J’ai tellement appris que je me considère maintenant comme un sociologue de l’innovation, » blague-t-il. Qu’il s’agisse d’animer les interactions avec une trentaine de chercheurs de la vallée de la transition énergétique ou d’un projet de moindre envergure, la clé est la même : « Il faut mieux connaître l’autre et traduire la collaboration en valeur ajoutée pour les deux mondes qu’on rapproche », soutient-il.

S’il admet qu’il faut « être assez fou pour penser changer le monde », Marc-André n’a pas de plan de carrière précis autre que de « contaminer son entourage et avoir un impact positif sur eux ». Il souhaite continuer à aider les établissements universitaires à jouer pleinement leur rôle de former une relève scientifique. À son avis, un modèle expérientiel comme celui de l’INRS est relativement unique et constitue une richesse à cette époque où gouvernements et entreprises cherchent, par le biais des collaborations, à dynamiser les écosystèmes d’innovation régionaux.

À cet égard, il recommande aux étudiants et étudiantes en sciences de faire preuve d’ouverture et d’intégrer des points de vue plus sociologiques sur les enjeux sur lesquels ils travaillent. « Trouver notre WHY, c’est la seule façon d’arriver à une innovation de rupture et à changer le monde », conclut-il.

[Propos recueillis en juillet 2023.]

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