Claudie Noël
Maîtrise en sciences expérimentales de la santé, 2016
Directrice principale, Opérations, Montréal InVivo

Claudie Noël

« Il faut oser, explorer, saisir les opportunités, se faire valoir et prendre sa place. Il n’y a pas de parcours parfait. On doit persévérer et apprendre constamment, tout en ayant du plaisir. » 

Claudie Noël ose se laisser transporter là où l’inspiration la mène et a un vif besoin de voir les retombées concrètes de ses actions. Amatrice de rugby, elle se dit touche-à-tout et c’est son esprit curieux qui l’a incitée à entreprendre une maitrise en sciences expérimentales de la santé au Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et qui l’a menée à une carrière qu’elle qualifie d’atypique, hors des murs universitaires, jusqu’à Montréal InVivo, une grappe industrielle qui regroupe les acteurs de l’écosystème montréalais des sciences de la vie et des technologies de la santé.

D’entrée de jeu, elle affirme préférer les « postes hydrides », qui s’appuient sur son bagage en sciences sans toutefois la confiner au laboratoire. C’est au cours de ses études au baccalauréat en microbiologie à l’Université Laval qu’elle a connu l’INRS. Plus précisément, c’est lors d’un stage au cours duquel elle rencontre Jean-Christophe Simard, alors doctorant au Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologie, qu’elle découvre la « belle ambiance positive » du laboratoire du professeur Denis Girard, chercheur spécialisé dans l’inflammation et la physiologie des granulocytes, les cellules de première ligne dans la lutte aux infections.

Alors qu’elle se questionne sur le laboratoire d’accueil pour sa maîtrise sa conversation avec le professeur Girard est déterminante pour la suite : « Durant nos entretiens, il me vendait son laboratoire et ses projets de recherches en nanotoxicologie, un créneau en émergence, plus qu’il me posait des questions d’entrevue. C’est cette approche d’ouverture-là qui m’a convaincue », dit-elle. Elle déménage donc dans la métropole et entreprend ses études de maîtrise en sciences expérimentales de la santé au cours desquelles elle travaille à plusieurs projets de recherche qui produisent rapidement des résultats et lui permettent de publier des articles scientifiques. « Travailler avec Denis a été une superbe expérience, il a fait preuve d’une belle flexibilité, il fait confiance à ses étudiants, il m’a confié des responsabilités. J’ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec son groupe de recherche, la « famille DG ». J’ai vu qu’on pouvait à la fois avoir du fun et faire preuve de la rigueur nécessaire pour produire des résultats », résume-t-elle.

Le projet de recherche sur lequel s’appuie son mémoire de maîtrise requérait l’utilisation de particules d’or.

« J’ai réalisé les conditions favorables qu’on m’a offertes lorsqu’au dépôt de mon mémoire, on m’a demandé si je savais combien ma recherche avait coûté. On est chanceux que les fonds publics nous permettent de faire progresser les connaissances », reconnait-elle.

Elle estime essentiel de participer à des initiatives de vulgarisation scientifique. Durant ses études de maîtrise, elle a notamment accueilli deux fois des jeunes du programme Apprentis chercheurs et travaillé au Musée Armand-Frappier, voué à l’interprétation des sciences de la santé. Elle jugeait important et stimulant de faire visiter son laboratoire à des jeunes pour leur parler de recherche et les intéresser à la science.

Celle qui a refusé le passage accéléré au doctorat parce qu’elle ne se jugeait « pas suffisamment passionnée » par le travail de recherche a ensuite œuvré au contrôle de la qualité dans l’industrie alimentaire, un poste qu’elle a jugé « trop structuré » à son goût avant de poursuivre ses études en gestion de projet. « Il manquait quelque chose », résume-t-elle. C’est ensuite qu’elle a obtenu un poste de chargée de projet chez Parkinson Québec, où elle a monté une série de webinaires – avant-gardiste dans l’ère prépandémique – qui permettait aux patients d’en apprendre davantage sur les avancées de la recherche sur la maladie. « J’ai pu combiner mes connaissances en sciences de la santé, ma capacité à vulgariser et mes habiletés de gestion de projet et en faire bénéficier les patients. L’impact était bien tangible », affirme-t-elle les yeux brillants.

Tout en poursuivant sa passion pour le rugby – après avoir joué avec les Carabins, elle a entrainé diverses équipes masculines et féminines et préside maintenant le conseil d’administration de la Fédération de Rugby du Québec – elle gravit les échelons chez Montréal InVivo depuis quatre ans et ne regrette pas d’avoir saisi les occasions hors de l’enceinte universitaire, bien que l’INRS occupe une place spéciale dans son cœur. Responsable des initiatives liées à la main-d’oeuvre et à la relève de la grappe, elle songe à organiser des activités de maillage entre des membres de l’industrie et des étudiants afin de permettre à ces derniers de poser leurs questions dans un espace propice aux échanges et aux nouvelles possibilités.

« Si c’était à refaire, je m’investirais davantage dans le réseautage, je n’hésiterais pas à aller parler emploi avec des professionnels d’une pharma, à faire un stage dans le privé ou à jaser avec d’autres acteurs du secteur des sciences de la santé. Il faut oser, explorer, saisir les opportunités, se faire valoir, et prendre sa place. Il n’y a pas de parcours parfait », insiste-t-elle. « Mais il faut persévérer et apprendre constamment, tout en ayant du plaisir », conclut-elle.

[Propos recueillis en avril 2023.]

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